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L'Islam et la Révolution Algérienne

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Personne à contacter L'Islam et la Révolution Algérienne

Message par Sphinx Mer 16 Déc - 14:36

Rappel du premier message :

Si l'on veut comprendre le rapport de l'Islam avec la révolution du 1er novembre, il faut l'intégrer dans une réflexion plus large couvrant la période de l'occupation coloniale. C'est en effet, au rythme d'une révolution armée par décennie que la lutte contre l'occupant français s'est poursuivie sans relâche. La révolution du 1er novembre ne se différenciant de ses précédentes que parce qu'elle fut victorieuse.


*La permanence de la lutte


Depuis pratiquement le début de l'occupation coloniale en 1830 et jusqu'à 1847, l'émir Abdelkader leva le flambeau de la libération et mena une lutte souvent victorieuse contre le colonialisme français. Vers 1860, la première révolte armée des Ouled Sidi Cheikh dans le Sud Oranais, menaça sérieusement le présence française en Algérie; lutte reprise en 1882 par les Ouled Sidi Cheikh avec la même intensité. Entre temps, en 1871, éclatait la révolution d'El Mokrani, dans l'Est algérien, qui faillit bien tout emporter. Encore ne s'agit-il ici que des révolutions armées ayant un caractère global, national, voire maghrébin, puisque la lutte de l'émir Abdelkader déterminera un conflit armé entre la France et le Maroc avec la bataille d'Isly qui se déroula non loin de la frontière algéro-marocaine.

Il y eut bien d'autres luttes armées qui, même si elles furent de moindre importance, n'en constituèrent pas moins un sujet de préoccupation sérieux pour le colonialisme français. Le soulèvement du Dahra s'étendit sur plus de deux cent kilomètres entre Ténès et Mostaganem et auquel fut lié le nom de Boumaza; le soulèvement de Zaatchas dans l'Est algérien lié au nom de Bouziane; celui de Marguerite près de Miliana, de Flatters dans le Sahara, les soulèvements des Aurès et des environs de Tlemcen en 1914 contre l'institution du service militaire pour les Algériens.

L'énumération qui précède n'a d'autre objet que celui de souligner une permanence: l'élan irrésistible de tout un peuple dans son combat contre l'occupant étranger. Ce peuple paiera un prix effroyablement élevé le droit de redevenir enfin maître de sa destinée. Deux millions d'Algériens et d'Algériennes sur les 4 millions que comptait alors l'Algérie de 1830, seront fauchés lors des quinze années de la lutte menée par l'émir Abdelkader. Récemment, au cours de la Révolution de Novembre 1954 qui prit fin en 1862, sur 8 millions, l'Algérie se verra amputée de 1 million et demi de ses enfants. A ces chiffres astronomiques, il faut ajouter les centaines de milliers d'autres victimes qui ont péri lors des deux soulèvements des Ouled Sidi Cheikh, en 1869 et 1880, dont chacun dura plus de deux ans; celles du soulèvement armé de Mokrani qui embrasa presque toute l'Algérie. Qui pourra faire le sinistre décompte de ces morts, de ceux du Dahra, de Zaatchas, de Marguerite, des Flatters, des Aurès et de bien d'autres combats encore...?

La révolution armée du 1er novembre 1954 s'inscrit dans cette mouvance permanente: le refus global d'un peuple à se soumettre, à plier devant la force brutale et meurtrière d'un colonialisme tout puissant, bardé de sciences et de technologies.

*L'invariance: l'Islam

Parfois, ce peuple fut obligé de reculer devant la force aveugle et barbare de la supériorité des engins de mort lancés contre lui; ses ressorts, tendus à l'extrême, avaient besoin, de temps en temps d'une pause, pour ne pas se rompre, pour ne pas se briser définitivement. Mais, répondant à un appel lancinant, parfois ténu, surgi du plus profond de lui-même, le peuple algérien fit face à son destin, reprenant aussitôt son combat pour renaître, pour imposer son droit à la vie. Pour cela, il dût puiser cette volonté de lutter et de combattre dans les limites extrêmes de ses sources physiques et morales. Un facteur irrigua en permanence ce comportement, impulsa ces ressorts mentaux: l'Islam. Dans ce terreau fécond s'ancrent nos motivations profondes, nos latences. C'est notre sanctuaire. Quand il nous faut accomplir un geste capital, un effort suprême, quand le mur de nos certitudes s'effondre, que les coups pleuvent sur nous et que notre être profond est menacé, c'est vers ce sanctuaire que nous nous tournons, que nous cherchons refuge, pour reprendre notre souffle, pour puiser la force de poursuivre le combat.

C'est là une réalité qui a fait, qui fait, la texture même de notre vie. Si la colonisation a finalement échoué, cela est dû à un fait irréfragable: l'Islam. Qui n'a pas compris cela, n'a rien compris à la révolution algérienne, n'a pas saisi l'intelligence profonde des événements qui se sont déroulés sur notre terrain. On peut arguer d'autres facteurs qui y ont contribué, en premier lieu, le génie de notre peuple. Certes le peuple algérien cultive une qualité suprême; il est de ceux qui savent dire: Non! Et l'on sait combien les refus, plus que les acquiescements, sanctionnent un sort et déterminent une destinée. "Garde le Mim, et le Mim te gardera" (Min est la première lettre de la négation et du rejet en arabe); c'est tout un peuple aux côtés des Hachems de Abdelkader qui lancera ce dicton à la face du général Bugeaud en 1841. On pourrait énumérer encore bien d'autres traits de caractères innés de notre peuple admirablement doué dans les grands moments. Mais ce ne sont point ces traits caractéristiques, à eux seuls, qui peuvent expliquer toute une histoire, ni encore moins la fonder. Le levier puissant, c'est la base indestructible de notre archéologie, l'élément essentiel de ce subconscient si bien décrit par Jung, de notre psyché, enfoui au tréfonds de notre être et qui, pourtant, commande notre vie.

Ce qui précède a pour but de situer d'emblée le cadre de notre recherche, le sens profond de sa problématique. Ce cadre peut certes, paraître arbitraire, trop exigu, s'agissant de ce qui nous intéresse. En effet, comment traiter de la révolution algérienne sans traiter des causes de la colonisation, de la période turque qui l'a précédée; de la course dans le bassin méditerranéen, et, plus loin, des rapports du monde de l'Islam avec la chrétienté. Les rapports, principalement avec l'Espagne, l'histoire de l'Andalousie musulmane, de la reconquista et l'occupation de Tanger, de la côte nord-africaine par les Portugais, mais surtout par les Espagnols, les enclaves de Mers El Kebir, Oran, Djidjelli, Bône, Djerba et Tripoli qu'ils ont souvent occupées; ces rapports ne forment-ils pas la trame serrée des faits qui vont peser d'une manière décisive sur ce qui se passera par la suite?

Nous voilà ainsi contraints d'élargir le cadre de nos investigations, de fixer avec rigueur un cheminement, de remonter davantage dans le temps et l'espace. Cela seul permet un jugement autorisé. Depuis environ quatorze siècles, le facteur islamique est le noeud gordien de nos latences, le noyau dur de notre identité. Nous sommes le produit des défis qu'il a subi ou fait subir. Le rapport avec le monde chrétien qui fut souvent un rapport d'affrontement n'a pas peu contribué à façonner notre histoire et à dessiner les contours de notre monde actuel. Mais ce rapport n'est pas linéaire, n'est pas fait seulement d'affrontements. Il y eu aussi de grands moments de synthèse, d'ouverture vers l'autre, d'espaces ouverts pour plus de compréhension. Ils coïncident avec les grands moments de notre histoire tout court. Des patrimoines universels, tels les enseignements d'Aristote, de Platon ou de Socrate, par exemple, furent sauvés de l'oubli par les musulmans. Des micro-systèmes culturels virent le jour, tels ceux d'Andalousie, du Grand Mogol ou de la Sicile. C'est là que la quête humaniste prendra mille couleurs, où l'ode à la joie de Schiller eut les échos les plus profonds.

Notre vie, celle de ceux qui nous ont précédé, a été faite de ces moments d'affrontement ou de paix, de négation ou de compréhension; ils viennent s'y fixer en contrepoint pour laisser au fond de nous des marques indélébiles. Un parfum puissant propre à l'Islam, à son génie, à ses constituants essentiels et à son âme s'en dégage. Nous le découvrons également lorsque l'affrontement ou l'apaisement ont un caractère intérieur. Car le monde de l'Islam n'a pas eu seulement affaire à l'autre, celui qui occupe la sphère étrangère; il a eu aussi affaire à lui-même, à ce qui se produisit dans sa sphère intérieure. C'est là une équivalence qui nia pas été suffisamment soulignée. C'est ainsi que la querelle intérieure s'est toujours posée au nom de l'Islam, d'un Islam plus pur, plus authentique. Elle s'est toujours située à l'intérieur, jamais en dehors de l'Islam. C'est là un fait rare, sinon unique, dans l'histoire des hommes.

L'événement du 1er novembre 1954 n'est unique que par le fait qu'il a, cette fois, été sanctionné par la victoire. Il n'est, en lui-même, qu'un continuum des soulèvements armés précédents qui se sont régulièrement succédés au rythme d'un soulèvement, voire de deux soulèvements par décennie, il est le continuum d'une même grande querelle de l'histoire et animé des mêmes motivations.

.../...
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Personne à contacter Re: L'Islam et la Révolution Algérienne

Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:05

En 1947, le P.P.A. se transforme en Mouvement pour le Triomphe des Libertés démocratiques en même temps que se créée l’Organisation Spéciale, organisme paramilitaire secret. C’est cette Organisation Spéciale, qui fera le geste historique scellant le sort du colonialisme en Algérie le 1er novembre 1954.

Entre temps, certaines dates doivent retenir l’attention. Elles marquent les étapes d’une ascension, d’un déterminisme qui conduira à l’indépendance des trois pays d’Afrique du Nord.

En cette même année 1945 marquée par les massacres du Constantinois en Algérie, la Ligue Arabe voit le jour. 1947 voit la création de l’État d’Israël alors que 1948 enregistre la défaite des armées arabes. C’est un autre défi qui se pose aux Arabes. Il va peser lourd dans l’avenir de la région qui ne connaîtra plus la paix. Les développements de cette confrontation s’étendront de plus en plus, affectant même le Maghreb. Ce que symbolisera le dernier bombardement de la Tunisie par l’aviation libyen détourné par Israël et d’autres développement où les USA seront directement impliqués comme lors de l’affaire de l’avion égyptien détourné sur une base italienne de l’OTAN à la suite du détournement du bateau Achille Lauro.

Cependant 1947 est aussi l’année de la création de l’État Islamique du Pakistan.

Dès 1946 et la création de la Ligue Arabe, des dirigeants nationalistes tunisiens vont commencer à s’établir au Caire, initiant une démarche qu’emprunteront les uns après les autres, tous les dirigeants nationalistes du Maghreb. Habib Thameur, Youssef Rouisi, Rachid Driss seront bientôt suivis pas Bourguiba, Allai El Fassi, Abdelkhalek Torres du Rif et Chadli Mekki du PPA algérien.

L’arrivée au Caire de l’émir Abdelkrim en 1947 va donner une impulsion importante au regroupement des Maghrébins pour la revendication de l’indépendance. Il forme, avec les autres dirigeants nationalistes, un Comité de Libération du Maghreb. La charte adoptée réaffirme l’appartenance du Maghreb à l’Islam et au monde arabe.

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Personne à contacter Re: L'Islam et la Révolution Algérienne

Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:06

La création d’Israël en 1947 et la défaite des armées arabes en 1948 sera douloureusement ressentie dans les consciences des peuples arabes. Deux événements vont jouer un rôle considérable dans la lutte de libération Le premier est l’indépendance de la Libye en 1964, le second est la Révolution de juillet en 1952 en Égypte. L’Africa Corps avait abandonné en Libye un armement important et c’est dans cet immense lot d’armes hétéroclites que l’Organisation Spéciale du P.P.A. (Parti du Peuple Algérien) va, après mille difficultés d’acheminement prélever quelques 300 malheureux mousquetons italiens « Statti ». Ils seront le détonateur du 1er novembre 1954 qui fera voler en éclat l’édifice colonialiste construit en 133 ans. Nasser et la Révolution de juillet 1952 tout d’abord, puis d’autres ensuite, pourvoiront au reste et permettront à la lutte de se poursuivre et de se terminer par une victoire.

Pendant ce temps, l’Afrique du Nord est entrée en ébullition. La dissolution du ministère Chenik, les arrestations massives de dirigeants tunisiens donnent le signal à une agitation populaire qui débouchera sur de violents affrontements puis sur une lutte de libération nationale et finalement sur l’autonomie puis l’indépendance du pays en 1956.

La déposition de Mohammed V va déterminer un processus semblable, débouchant également en 1956 sur l’indépendance.

La crise du mouvement national en Algérie, accentuée par le fait de la lutte de libération au Maroc et en Tunisie, alors que l’Algérie semblait en léthargie, déterminera le déclenchement de la révolution armée du 1er novembre 1954. La lutte sera synchronisée, avec plus ou moins de bonheur, avec celle des peuples frères tunisiens et marocain.

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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:07

Dans la proclamation, le F.L.N. dans l’article premier de son programme, pose la revendication de l’indépendance nationale par « la restauration de l’État souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques ».

Cette lutte impitoyable, épuisante, le peuple algérien la mènera en s’arc-boutant sur ses ancrages arabo-islamiques. Chaque fait, chaque circonstance est interprétée par référence à ce patrimoine. Le soldat pour la liberté s’appelle moudjahid c’est d’ailleurs le nom donné à l’organe de presse officiel de la Révolution algérienne: El Moudjahid qui se perpétue de nos jours encore-le mort pour la patrie s’appelle chadid et les combats s’engagent au cri de Allah Akbar fusant tel un trait de feu lancé à la face de la barbarie et de la tyrannie. L’actualité est ainsi soumise à une lecture coranique permanente. Aussi permanente que la référence à l’émir Abdelkader, à Mokrani, à Bouamama et à Boumaza, parallèlement à l’autre lecture axiale en référence à notre Prophète Mohammed, aux califes Abou Bakr, Omar, Othman, Ali et aux grandes figures du Djihad tels Abdel-Mounem ou Tarik Ibn Ziad.

Des tréfonds de nos âmes, resurgissent intacts les souvenirs, les hauts faits insérés aussitôt dans la trame de la vie de tous les jours, au fond des dechras comme sur les chemins de crête lumineux.

Égrenés comme un chapelet de perles, les noms de l’émir Abdelkader, Mokrani, Boumaza, Bouamama, Bouziane et tant et tant d’autres noms, Lalla Khadidija la Kabyle, l’émir Khaled… engrangés les moissons de nos certitudes à travers l’Étoile Nord Africaine, le Parti du Peuple Algérien, le MTLD, l’Organisation Spéciale, le CRUA et le FLN; un langage s’est conservé, un message s’est transmis, une invariance s’est perpétuée.

Le rapport de l’Islam avec la Révolution algérienne est là, en contrepoint, irréfragable. Il est dans cette mouvance ininterrompue entre le Maghreb et le Machreq. Il est dans les yeux rivés sur la Kaâba et un tombeau à Médine. Il est-cela doit être souligné-dans l’attitude magnanime du peuple algérien vis-à-vis des Français, au lendemain même de sa victoire. Il est encore, telle une estampille indélébile sur toutes les chartes, toutes les constitutions, tous les textes fondamentaux de l’après indépendance. Et même lorsque nous paraissons nous en éloigner le plus, lorsque par exemple, le développement se confond avec son contraire et que l’agression culturelle, sous couvert de modernité, se fait triomphante, c’est justement à ce moment là que se produit la récurrence. A ce moment là, notre jeunesse dans une vague irrésistible atteignant toute la terre d’Islam, construit et emplit les mosquées. Alors. à nouveau, notre passé, intensément, resurgit et revit en nous, emplissant notre espace et fondant notre imaginaire redevenu créatif et s’élève, fuse dans l’arc en ciel de ce mot magique: Allah Akbar.

Bien sûr, il nous faut réactualiser, raccorder aux nécessités pluridimensionnelles de notre temps; bien sûr, il nous faut faire preuve d’imagination par un Ijtihad renouvelé et vivant et pour élaborer un projet de civilisation convaincant; bien sûr, il nous faut développer ce qui a fait les grands moments de l’Islam: la tolérance; oui, tout cela est vrai et il nous faudra oeuvrer longtemps encore pour trouver des réponses satisfaisantes aux graves questions qui nous interpellent. Mais, au fond de nous-mêmes, quelque chose d’important s’est remis en marche. La récurrence se produit parfois même là où on l’attendait le moins.

En effet, qui peut dire l’influence qu’a pu produire sur Messali le fait qu’il ait appartenu dans sa jeunesse à la confrérie des Derkaouas? Sur Aït Ahmed, qui lui-même a vécu dans la maison de ses parents, la vie d’une confrérie kabyle? Ou sur moi-même, le fait que mon père ait été Mokkadem de la confrérie des Mouqahliya (fusiliers)? Le fait que durant toute ma jeunesse, j’ai vécu dans une atmosphère imprégnée du Dikr de Khalti Mama, la femme de mon oncle qui s’est éteinte il y a quelques années seulement à l’âge de cent quarante ans et qui, faisant partie de la confrérie de Sidi El Habri, se levait chaque jour vers 3 heures du matin pour ses prières et jeûna un jour sur trois tout au long de sa vie. Toute mon enfance a été imprégnée de cette atmosphère, si bien qu’aujourd’hui encore, il me suffit de faire le silence en moi et de prêter l’oreille pour que la douce musique du Dikr de Kahlti Marna s’élève, émouvante, au fond de moi.

Oui, le message de l’Islam doit être un message de tolérance et de paix.

Oui, il nous faut répéter sans désemparer ce cri lancé au général Gérard par l’émir Abdelkader « Qu’on apprenne enfin à connaître ma religion ».

Oui, il nous faut toujours nous inspirer de la valeur et du sens des mots du message de l’Émir au roi des Français:

« Grand roi des Français! Dieu nous a désignés l ‘un et l’autre… Il nous a imposé l’obligation de rendre nos sujets heureux. .. on me dit: signe ou ne signe pas, mais ton refus sera la guerre. Eh bien! moi, je ne signe pas et je veux la paix rien que la paix . . Si la guerre éclate à nouveau, plus de commerce… plus de sécurité pour tes colons. Je n’ai pas l’orgueil de croire que je pourrai tenir tête ouvertement à tes troupes, mais je les harcèlerai sans cesse. . . J’aurai pour moi la connaissance du pays, la frugalité et le dur tempérament des Arabes… Si au contraire tu veux la paix, nos deux pays n’en feront plus qu’un, le moindre de tes sujets jouira de la sécurité la plus absolue, le commerce deviendra réellement libre, nos deux peuples se mêleront chaque jour davantage… »

Oui, certes il nous faudrait constamment méditer ce message de paix. Mais, est-il incompatible avec cette quête sacrée de rester nous-mêmes, et ceci n’épouse-t-il pas cela pour donner son véritable sens à la paix? Pardelà le temps, l’espace, les conflits momentanés et, bien que les modes et les emplois doivent être interprétés différemment pour une adéquation véritable, les paroles de notre regretté Moufdi Zakaria, auteur de notre hymne national, prononcées lors du 4e Congrès de l’Association des Étudiants Nord-Africains à Tlemcen en 1935, ne demeurent-elles pas encore vivantes en nous. Et ne sommes-nous pas tous un peu ces étudiants de 1935 quand il dit:

« J’ai foi en Allah comme divinité, dans l’Islam comme religion, dans le Coran comme Imam, dans la Kaâba comme mausolée, dans notre Seigneur Mohammed – bénédiction et salut d’Allah sur lui- comme Prophète et dans l’Afrique du Nord comme patrie une et indivisible.

« Je jure sur l’Unicité de Dieu que j’ai foi dans l’unicité de l’Afrique du Nord pour laquelle j’agirai tant qu’il y aura en moi un cur qui bat, un sang qui coule et un souffle chevillé au corps.
« L’Islam est notre religion, l’Afrique du Nord notre patrie et l’arabe notre langue.

« Je ne suis ni musulman, ni croyant, ni Arabe si je ne sacrifie pas mon être, mes biens et mon sang pour libérer ma chère patrie (l’Afrique du Nord) des chaînes de l’esclavage et la sortir des ténèbres de l’ignorance et de la misère vers la lumière du savoir, de la prospérité et d’une vie heureuse.

« Tout musulman en Afrique du Nord, croyant en l’unicité de celle-ci, croyant en Dieu et en son Prophète est mon frère et partage mon âme. Je ne fais aucune distinction entre un Tunisien, un Algérien, un Marocain; ni entre un Malékite, un Hanéfite, un Chaféite, un Ibadite et un Hanbalite: ni entre un Arabe et un Kabyle, un citadin et un villageois, un sédentaire et un nomade. Tous sont mes frères, je les respecte et les défend tant qu’ils oeuvrent pour la cause de Dieu et de la patrie. Si je contreviens à ce principe, je me considérerai comme le plus grand traître à sa religion et à sa patrie.

« Je considère quiconque agit pour la division entre les différentes composantes de ma patrie (l’Afrique du Nord) comme le plus grand ennemi de ma patrie et le mien propre. Je le combattrai par tous les moyens, même s’il s’agit du père qui m’a engendré ou de mon frère de père et de mère.

« Ma patrie est l’Afrique du Nord, patrie glorieuse qui a une identité sacrée, une histoire somptueuse, une langue généreuse, une noble nationalité, arabe. Je considère comme exclus de l’unité de ma patrie et exclu de la communauté des musulmans quiconque serait tenté de renier cette nationalité et de rejeter cette identité. Il n’aura qu’à rejoindre la nationalité des autres, en apatride qu’on recueille. Il encourra la colère de Dieu et celle du peuple.

« La distinction s’est opérée entre la lucidité et l’erreur. Ni politique d’assimilation, ni politique de défi . Nous revendiquons un droit usurpé et un patrimoine confisqué. Qu’il nous suffise de les recouvrer. Il ne peut y avoir d’autre alternative: être patriote ou un traître impie.

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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:08

« Nous ne haïssons pas les races. Tous les hommes sont créatures de Dieu. Nous respectons les étrangers établis chez nous, tant qu’ils nous respectent. Nous ne leur ferons aucun mal s’ils ne portent pas atteinte à nos libertés, à notre dignité et aux richesses de notre pays. S’ils respectent les droits des peuples de céans, nous respecterons leurs droits d’invités. Ils ont les mêmes droits que nous, mais leur incombent aussi les mêmes devoirs. C’est ce qu’ordonne notre sainte religion et nos consciences pures.

« Notre patrie est l ‘Afrique du Nord, patrie indissociable de l ‘Orient arabe dont nous partageons les joies et les peines, les ardeurs et la quiétude. Nous unissent à lui, pour l’éternité, les liens de la langue, de l’arabisme et de l’Islam ».

Mais tout le monde aura compris que pour Moufdi Zakaria et ces étudiants musulmans nord-africains de 1935, comme pour nous-mêmes et ceux qui viendront après nous, qu’il n’y a eu, qu’il n’y a et qu’il n’y aura pour l’éternité qu’une seule et véritable patrie: l’Islam.


Ahmed Ben Bella

Ce texte est une communication de l’ancien président algérien présentée lors de la conférence du Conseil Islamique tenue à Genève les 10 et 11 mars 1985.

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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:30

Eradiquer l’Islam: politique française dans l’Algérie colonisée

(…) Face au puissant mouvement de renouveau islamique qui se constitua en Algérie durant l’entre deux guerre sous l’impulsion du cheikh Abdelhamid Ben Badis, l’administration française, craignant que la contestation s’organise à partir des mosquées, réglementa limitativement le droit de prêche dans les lieux de culte qu’elle contrôlait. Le 16 février 1933, la « circulaire Michel », du nom du secrétaire général de la préfecture d’Alger, Jules Michel, enjoignait les autorités coloniales de surveiller les oulémas suspects « de chercher à atteindre la cause française ». La présidence du comité consultatif du département d’Alger, ayant en charge la gestion du culte musulman, était confiée à Jules Michel alors que le monopole du prêche était donné aux imams et muftis salariés par l’administration coloniale.

Par Youssef Girard

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Personne à contacter Re: L'Islam et la Révolution Algérienne

Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:34

Dès les premières heures de la conquête coloniale, l’Islam fut une source de résistance centrale pour les peuples musulmans. Ceux-ci puisaient dans la religion du Prophète l’énergie pour affronter les armées conquérantes de l’Occident. Dans ces guerres asymétriques de résistance à la conquête coloniale, l’Islam donnait aux résistants la force morale d’affronter un ennemi mieux armé.

Au-delà de la lutte armée, à la domination culturelle exercée par l’Occident impérialiste répondit une résistance ancrée dans les valeurs spécifiques des peuples musulmans.

En tant que force de résistance, l’Islam fut la cible d’attaque constante de la part des tenants de la colonisation dont la politique culturelle consistait à effacer les traits distinctifs des sociétés musulmanes. Eradiquer l’Islam pour soumettre les peuples musulmans à son dictat était l’un des objectifs essentiels de l’impérialisme occidental. Mû par l’héritage des croisades et par la volonté d’exporter les valeurs de la société bourgeoise des « Lumières », l’Occident s’efforça d’affaiblir les forces dynamiques de l’Islam qui lui résistaient, de fractionner le monde musulman, d’opposer des obstacles devant ses peuples, et de fournir des efforts constants pour amener les musulmans à se détacher de la religion du Prophète. L’objectif visé par l’« Occident officiel », à long terme, était de déraciner l’Islam afin qu’il ne puisse plus servir de force d’opposition à sa domination.

Destruction et contrôle des lieux de cultes musulmans

Cette politique d’éradication de l’Islam fut particulièrement prégnante en Algérie après l’invasion française de 1830. Charles X partit à la conquête de l’Algérie avec le soutien du Pape et de l’Eglise catholique ce qui transformait l’action de l’armée française en une lutte de la chrétienté contre l’Islam dans la filiation directe des croisades. Débarqué à Alger, le général de Bourmont, s’adressant aux aumôniers militaires au cours d’une cérémonie religieuse, déclarait : « Vous venez de rouvrir avec nous la porte du christianisme en Afrique. Espérons qu’il y viendra bientôt faire refleurir la civilisation chrétienne qui s’est éteinte ».
Nonobstant cet esprit de croisade, le 5 juillet 1830, la convention signée entre le général de Bourmont et le Bey d’Alger, engageait la France à respecter la liberté de tous les habitants de l’Algérie, leur religion et leur propriété.

Deux mois après la prise d’Alger et malgré la convention signée par le général de Bourmont, le général Clauzel inaugura une politique de lutte contre la religion musulmane en la privant de ses moyens d’existence par la confiscation des biens habous. Environ deux millions d’hectares de terre furent confisqués et plusieurs dizaines de mosquées furent fermées. Un grand nombre de cimetières furent labourés afin de les transformer en terres arables pour les colons. Les religieux, qui refusaient de faciliter ces confiscations, furent voués à l’internement et à l’exil, comme le mufti malékite Belkebabti qui fut déporté puis emprisonné en Corse avant d’être expulsé à Alexandrie en 1848 .

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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:37

Dans sa politique de terre brûlée, la France détruisit nombre d’édifices du patrimoine architectural de l’Islam algérien. Un plan visant à la destruction d’une grande partie de la ville d’Alger fut conçu dès octobre 1830. Cette politique visait à l’européanisation de la capitale algérienne en facilitant sa colonisation par les occidentaux fraichement débarqués. La mosquée as-Sayyida fut détruite en 1832 par les services du génie lors de la création de la place du gouvernement. La même année, la mosquée Ketchaoua, bâtie en 1794 par le Dey Baba Hassan, fut transformée en lieu de culte catholique. Par la suite, les principaux édifices islamiques d’Alger furent détruits : le mausolée de Sidi Abdelkader al-Djilani, la mosquée Mezzo-Morto, construite vers 1685 par al-Hadj Hussein, un Italien converti à l’islam, la mosquée Khédar-Pacha, la zaouïa Ketchaoua, édifiée en 1786 par al-Hadj Mohamed Khodja Makatadji, la mosquée ach-Chemaïn, la mosquée d’Aïn al-Hamra, la mosquée Ben Négro, la mosquée d’al-Mocella, la zaouïa de Sidi Amar at-Tennessi, construite au XVème siècle.

Le résultat de cette politique d’éradication de l’Islam de la ville d’Alger était clairement remarquable dans le paysage : en 1830 Alger renfermait 13 grandes mosquées, 109 petites mosquées, 32 « chapelles » et 12 zaouïas. En 1862, il ne restait plus que 4 grandes mosquées, 8 petites et 9 « chapelles » . Evoquant les édifices religieux détruits par les colonisateurs, dans un texte intitulé « Promenade à Alger », datant de 1865, un voyageur français, E. De Lumone, affirmait : « le marteau de Dame Expropriation en a abattu un grand nombre pour faire place aux larges et insipides rues et aux hautes maisons dont les Haussmann algériens sont si fiers. Quelques-unes sont appropriées au culte catholique, d’autres sont converties en magasins, en pharmacies militaires. Une de ces dernières est même occupée ô honte par l’administration des lits militaires » .

Dans les autres villes d’Algérie, la même politique d’éradication de l’Islam fut menée par la destruction d’édifices religieux. Avant la conquête, Annaba comptait 30 mosquées et 2 zaouïas, toutes pourvues d’écoles. Suite à l’occupation de la ville, 22 mosquées disparurent dans les démolitions. Pour celles restées encore debout, seules 2 avaient conservé une école. La mosquée Abou Merouane, centre de rayonnement culturel et scientifique construit au XIème siècle, fut confisquée et interdite aux fidèles musulmans. Les calligraphies ornant la mosquée et la médersa furent détruites. Après avoir usurpé l’édifice, les autorités françaises le transformèrent en hôpital militaire. Dans la même ville, le mausolée de Sidi Brahim at-Toumi et ses mosquées, construites au XVIIème siècle, furent confisqués et interdits d’accès à la population musulmane. Les lieux devinrent une sorte de cantonnement permanent pour l’armée d’occupation. A Bejaïa, la mosquée de la Casbah fut transformée en hôpital.

Décrivant l’impacte de cette politique sur les Algériens, en 1847, le général de Lamoricière expliquait : « une fois installés à Alger, nous avons pris les collèges pour les changer en magasins, casernes ou écuries. Nous avons fait main basse sur les biens des mosquées et des collèges. On prétendait appliquer au peuple arabe les principes de la Révolution française. Malheureusement, les musulmans n’ont vu là qu’une attaque brutale à leur religion et un manque de foi .
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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:39

Les écoles musulmanes, qui enseignaient le Coran et la langue arabe, disparurent progressivement sous la pression de l’administration française. La confiscation des biens habous soustrayait les sources de revenu qui permettait leur fonctionnement. La dispersion des enseignants du fait de la conquête privaient les médersas du personnel compétant nécessaire à leur activité. Dans un rapport officiel, l’administrateur civil d’Alger Genty de Bussy déclarait « savoir que plus de 80 écoles existaient à Alger avant la conquête, qu’elles ont été réduites de moitié par l’émigration des instituteurs, des grandes familles et par l’occupation de plusieurs classes, entendons de plusieurs mosquées » .

Décrivant les conséquences de cette politique, qui avait provoqué une crise morale de la société algérienne avec ses conséquences durables, Alexis de Tocqueville, dans son Rapport de 1847, écrivait : « Partout nous avons mis la main sur ces revenus [ceux des fondations pieuses ayant pour objet de pourvoir aux besoins de la charité ou de l’instruction publique] en les détournant en partie de leurs anciens usages. Nous avons réduit les établissements charitables, laissé tomber les écoles, dispersé les séminaires. Autour de nous les lumières se sont éteintes, le recrutement des hommes de religion et des hommes de loi a cessé. C’est-à-dire que nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître » .

Les divers changements de régimes que la France connut au XIXème siècle, ne changèrent pas fondamentalement la politique que ses régimes et ses gouvernements mirent en place vis-à-vis de la l’Islam en Algérie. Suivant les mots de Gambetta affirmant que « l’anticléricalisme n’est pas un article d’exportation », la République continua à soutenir l’Eglise dans sa politique d’évangélisation menée, notamment, par le fondateur de la société des Pères Blancs, le cardinal Lavigerie. En 1892, à la mort du cardinal Lavigerie, la République française lui organisa des funérailles nationales en récompense des services rendus à la chrétienté.

Après l’adoption de la loi de séparation des cultes et de l’Etat en 1905, la laïcité ne fut jamais appliquée au culte musulman dans une Algérie colonisée qui avait juridiquement le statut de département français. Alors que la loi de séparation des cultes et de l’Etat s’appliquait pleinement aux cultes catholique, protestant et juif, l’administration coloniale continuait de maintenir le culte musulman sous sa subordination immédiate. Afin de contrôler l’Islam, les imams, les muftis ou les qadis étaient nommés et salariés par la puissance occupante qui les contraignait à être les « voix de la France » dans les mosquées et autres lieux de cultes musulmans. Par cette main mise sur le culte musulman, l’administration française orientait l’interprétation des sources de l’Islam dans un sens favorable au maintient de sa domination. La soumission à l’ordre établi, le fatalisme réduisant les musulmans à l’impuissance étaient érigés en dogme. La situation de la religion musulmane relevait d’un véritable système d’exception.

Face au puissant mouvement de renouveau islamique qui se constitua en Algérie durant l’entre deux guerre sous l’impulsion du cheikh Abdelhamid Ben Badis (portrait ci-dessus), l’administration française, craignant que la contestation s’organise à partir des mosquées, réglementa limitativement le droit de prêche dans les lieux de culte qu’elle contrôlait. Le 16 février 1933, la « circulaire Michel », du nom du secrétaire général de la préfecture d’Alger, Jules Michel, enjoignait les autorités coloniales de surveiller les ouléma suspects « de chercher à atteindre la cause française ». La présidence du comité consultatif du département d’Alger, ayant en charge la gestion du culte musulman, était confiée à Jules Michel alors que le monopole du prêche était donné aux imams et muftis salariés par l’administration coloniale.

Contre cette ingérence de l’administration française dans le culte musulman, le mouvement national algérien fit de la séparation des cultes et de l’Etat l’une de ses principales revendications. Il espérait ainsi libérer le culte musulman des griffes des autorités coloniales. En 1924, le petit-fils de l’Emir Abdelkader, l’Emir Khaled, souleva la question dans une lettre réclamant l’application de la loi de 1905 pour le culte musulman adressée à Edouard Herriot. Par la suite, la revendication de l’application de la laïcité au culte musulman fut défendue par l’association des ouléma à partir de sa constitution en 1931. La revendication fut reprise par les différents courants du mouvement national algérien.
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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:41

Le 15 août 1944, l’association des ouléma adressa un Mémoire aux autorités coloniales réclamant l’application intégrale du principe de séparation du culte musulman et de l’administration coloniale française. Le Mémoire revendiquait : « 1 – Cette séparation doit être réalisée d’une manière qui soustrait entièrement et définitivement à la tutelle et au contrôle de l’Administration tout ce qui se rapporte au culte musulman. En sorte que l’Administration n’ait plus à s’immiscer d’une manière apparente au culte dans aucune question, ni aucune affaire religieuse, quelles que soient la nature et l’importance de ces questions et de ces affaires. 2- La remise entre les mains de la communauté musulmane, seule qualifiée pour en connaître, de toutes ces affaires et de toutes ces questions, sans exception ni réserve, avec reconnaissance claire, absolue et sans équivoque du droit de cette communauté sur tout ce qui se rapporte à sa religion » .

La revendication de la séparation du culte musulman et de l’Etat français fut défendue à l’Assemblé Nationale française par Messaoud Boukadoum le 12 septembre 1947 au cours des discussions relatives au statut de l’Algérie. Dans son discours, le député du MTLD dénonça les atteintes à l’Islam et à la langue arabe en Algérie. Selon lui, « la colonisation française ne s’est pas contentée de s’approprier toutes les richesses économiques de l’Algérie et de les exploiter à son unique profit. Elle s’est attaquée également au patrimoine moral et intellectuel de notre peuple. Le peuple algérien a, en effet, une personnalité propre qui s’est forgée au cours de siècles, personnalité qui vient de son unité linguistique, historique, religieuse et de son unité de mœurs […] elle [la colonisation] pensait qu’un peuple vaincu par les armes, asservi économiquement et, de surcroît, privé de sa personnalité, deviendrait vite une véritable poussière d’individus, sans âme collective, et prêt à toutes les métamorphoses et à toutes les servitudes. Le peuple algérien est de religion musulmane, vous ne l’ignorez pas, et de langue arabe. Ce sera donc à ces deux éléments constitutifs principaux de la personnalité algérienne que la colonisation va s’attaquer ». Le député du MTLD ajoutait que « la politique de désislamisation et de désarabisation a été le fait principal de la colonisation dans notre pays » .

La politique française de dépersonnalisation

Ne limitant pas sa politique à la destruction puis au contrôle des édifices cultuelles musulmans, la colonisation française s’attaqua « d’une manière particulière à la culture arabo-islamique dans laquelle elle voyait la principale force de résistance à son entreprise de dépersonnalisation. L’acharnement mis à la détruire, directement ou indirectement, procédait de la même volonté de faire table rase de cette société et de transformer l’Algérie en province française » .

Parallèlement à la conquête militaire, les autorités coloniales mirent en place une politique de lutte idéologique visant à museler toute expression de la culture arabo-islamique en Algérie. A la conquête par les armes était associée une politique de « viole des consciences » et d’aliénation des hommes. Le 31 août 1858, le ministre responsable de l’Algérie expliquait sa politique d’assimilation en ces termes : « nous sommes en présence d’une nationalité armée et vivace qu’il faut éteindre par l’assimilation ». Son but était « la dislocation du peuple arabe et la fusion » . La politique de dépersonnalisation était exposée par le général Ducrot, en 1864, lorsqu’il expliquait l’offensive des généraux de la conquête sur le front de la culture : « entravons autant que possible le développement des écoles musulmanes, des zaouïas. Tendons, en un mot, au désarmement moral et matériel du peuple indigène » .

La France développa une politique d’assimilation visant à faire de l’Algérie une partie intégrante de la nation française et de ses habitants des français, bien que les droits de citoyens ne fussent réservés qu’aux seuls Européens et aux juifs Algériens après la promulgation du décret Crémieux en 1870. Dans le cadre de cette politique de dépersonnalisation, se développa une action d’évangélisation des musulmans par des ordres missionnaires chrétiens. Louis Veuillot, qui fut secrétaire du maréchal Bugeaud, écrivait : « Les Arabes ne seront à la France que lorsqu’ils seront Français et ils ne seront Français que lorsqu’ils seront chrétiens » .

Profitant de la misère créée par la colonisation, qui avait détruit le tissu social existant avant 1830 entraînant un processus de « clochardisation » des régions rurales, les missionnaires recueillaient les orphelins algériens pour les christianiser. Les orphelinats de Ben Aknoun et de Boufarik furent créés dans cette optique par le père jésuite Brumault. Après quinze ans de vaine tentative pour évangéliser le peuple algérien, le père Brumault renonça à son projet qui fut repris par les évêques d’Alger, Dupuch et Pavy. Puis cette politique d’évangélisation fut activement mise en place par le cardinal Lavigerie entre 1863 et 1870. Le cardinal profita de la grande famine de 1867-1868, qui fit environ 300.000 morts , pour tenter d’imposer sa religion. Le programme du cardinal Lavigerie était : « Faire de la terre algérienne le berceau d’une nation grande, généreuse, mais chrétienne, d’une autre France en un mot ; répandre autour de nous les vraies lumières d’une civilisation, mais dont l’Evangile doit être la source et la foi ; les porter au-delà du désert jusqu’au centre de ces immenses continents encore plongés dans la barbarie ; relier, enfin, l’Afrique du Nord et l’Afrique centrale à la vie des peuples chrétiens, telle est dans les desseins de Dieu notre destinée providentielle » .

Les Pères Blancs cherchèrent à évangéliser les orphelins qui avaient survécus à la famine. Malgré une politique particulièrement offensive dans certaines régions, comme la Haute Kabylie, les conversions au christianisme restèrent extrêmement marginales et le peuple algérien opposa une farouche résistance à cette colonisation par la croix.
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Message par Sphinx Mar 20 Avr - 0:45

La République laïque apporta un fidèle soutien à l’action de l’Eglise qui faisait office de précieux appuis dans sa lutte contre l’Islam. Du 3 au 7 mai 1939, se tint à Alger le congrès eucharistique qui se réunit avec l’appui officiel du gouvernement laïc soutenu par l’assemblée élue en 1936 sur le programme du Front Populaire. Dans son discours aux congressistes, le cardinal Verdier affirma sa volonté d’évangéliser l’Algérie et au-delà l’ensemble de l’Afrique : « Si vous êtes venus tenir ici vos assises eucharistiques, c’est surtout, vous ne l’ignorez pas, afin d’y célébrer le centenaire d’un évènement à jamais mémorable pour l’Eglise et pour la France. En 1839, Alger, la ville blanche, dressait ses terrasses sur la mer comme un défi aux peuples chrétiens. Voici que sur un de ses minarets, s’élève la croix du Christ, et Alger devint soudain la porte lumineuse par où pénétra, chaque jour plus rapidement jusqu’au cœur du continent noir, le flambeau de la révélation » .

Analysant cette politique, Chekib Arslan remarquait que la France laïque se comportait comme une puissance chrétienne dans le monde arabo-islamique car la fille aînée de l’Eglise était « imbue de l’idée qu’elle doit en pays musulman paraître en soutane » .

A la politique de dépersonnalisation reposant sur la lutte contre l’enseignement de l’Islam et de la langue arabe, était associée une politique d’acculturation à la France. Cette politique fut clairement proclamée par Charles Lutaud, gouverneur général de l’Algérie, en février 1914 lorsqu’il affirmait : « je crois qu’il est préférable de leur apprendre à sentir comme nous, à gouter la vie comme nous et qu’il serait peut-être préférable de dissoudre le bloc des traditions islamiques, en ce qu’elles ont d’incompatible avec notre civilisation » . Toute la politique de l’Etat français fut tendue vers cette volonté d’éradiquer ce « bloc des traditions islamiques ».

La politique de dépersonnalisation anti-islamique s’appuyait sur le développement de l’enseignement dans les écoles françaises. Les tenants de l’assimilation espéraient obtenir leurs meilleurs résultats dans leur entreprise de dépersonnalisation et de « francisation » auprès des jeunes algériens ayant fréquenté les bancs de l’école française. La scolarisation était perçue comme la principale arme devant permettre la dissolution du « bloc des traditions islamiques » qui était à la base de la résistance culturelle des Algériens à la colonisation.

L’écrivain Malek Haddad témoignait de cet enseignement aliénant dispensé dans les écoles françaises : « dès l’école primaire cet enseignement se faisait en français avec interdiction d’avoir recours à l’arabe, même pour des facilités pédagogiques. On ne faisait qu’effleurer à la fin du moyen 2ème années, la Géographie ou l’Histoire de l’Algérie. Dans les lycées, l’arabe s’enseignait et s’apprenait comme une langue étrangère. Les autres disciplines, Sciences, Mathématiques, etc. se faisaient en français. Notre langue maternelle était en exil dans son propre pays. Par ailleurs, la presse, la radio, les conférences, les films, le théâtre, la publicité sur les murs, les formalités qui vont d’un mandat-poste à un état-civil, tout ce qui s’écrit, depuis la « défense d’afficher » jusqu’aux plaques des rues, tout, absolument tout, était privilège et monopole de la langue française » .

Décrivant de l’impact de cette colonisation culturelle, Malek Bennabi expliquait : « de fait, c’est une opération de clivage culturel qui commençait sur toute l’étendue du pays pour séparer la conscience algérienne de son assise historique arabo-islamique. Dans les nouvelles écoles qui s’ouvrent comme Sidi El-Djeliss, les petits algériens commencent à apprendre leurs nouvelles leçons d’histoire sur leurs ancêtres, les Gaulois. Cette leçon n’est qu’une parcelle, un simple aspect scolaire d’une nouvelle sédimentation culturelle destinée à recouvrir, à oblitérer par couches successives, la personnalité du pays, au fond de sa conscience et de son subconscient. On parlera plus tard de dépersonnalisation : c’est cela sa signification précise, c’est-à-dire, une œuvre de désalgérianisation de l’Algérie dans tous les domaines, par tous les procédés. La langue, l’économie, la politique, l’administration, ont joué leur rôle comme facteur d’assimilation. […] Ainsi, tout au long d’un siècle de colonisation inaugurée par un clivage séparant la conscience algérienne de son assise historique millénaire, c’est une œuvre de sédimentation culturelle qui se poursuit lentement mais sûrement » .

Concernant la place de l’enseignement français dans l’entreprise de domination coloniale, Malek Haddad précisait : « il ne s’agit pas bien sûr de jeter l’anathème sur le corps enseignant et de démagogiquement généraliser. Mais, qu’on le veuille ou non, et quelle que soit sa vocation originellement libérale et respectueuse des valeurs d’autrui, il se trouve que ce corps enseignant, même lorsqu’il en limitait les dégâts, faisait partie du dispositif colonial et contribuait par là même, en symbiose avec les autres administrations, à l’entreprise concertée de décoloration et de désoriginalisation qui est la raison d’être de ce phénomène colonial » .

La politique de dépersonnalisation s’appuyant sur l’institution scolaire butta dans son entreprise sur le « bloc des traditions islamiques » auquel la majorité des jeunes algériens, ayant fréquenté l’école française, restaient attachés. En octobre 1932, dans un article consacré au deuxième Congrès des Etudiants Musulmans Nord-Africains, le journal colonialiste le Bulletin du Comité de l’Afrique Française écrivait : « Ce qu’il y a de remarquable, c’est que le sentiment éprouvé par ces jeunes gens instruits est de la même qualité que celui qu’éprouve le populaire illettré dans les mêmes circonstances. […] Le Congrès d’Alger nous fournit une preuve nouvelle, entre tant d’autres, que l’instruction que nous donnons à nos élèves ne tue nullement en eux leur âme ancestrale, mais au contraire lui donne un regain de visibilité » .

Face à cette politique de dépersonnalisation, le « bloc des traditions islamiques » était un puissant facteur de résistance à l’ordre colonial. « Dans la nuit noire du régime colonial, écrivait Malek Haddad, l’Islam veillait ». L’écrivain algérien ajoutait : « on ne répétera jamais assez que durant les 124 ans de l’éclipse coloniale, cette parenthèse d’asphyxie culturelle et politique qui s’étend du 5 juillet 1830 au 1er novembre 1954, on ne répétera jamais assez la grande part que prirent en Algérie l’Islam et ses serviteurs pour conserver à ma patrie profonde ses dernières caractéristiques propres, son ultime originalité, sa spécificité quotidienne, son authenticité culturelle » .

Expliquant le rôle central de l’Islam dans la résistance à la colonisation française, Ahmed Ben Bella affirmait que « si la colonisation a finalement échoué, cela est dû à un fait irréfragable : l’Islam. Qui n’a pas compris cela, n’a rien compris à la révolution algérienne, n’a pas saisi l’intelligence profonde des événements qui se sont déroulés sur notre terrain. […] Depuis environ quatorze siècles, le facteur islamique est le nœud gordien de nos latences, le noyau dur de notre identité » .
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