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Commémoration

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Personne à contacter Commémoration

Message par Syfou Ven 14 Mai - 16:38

Une commémoration est une cérémonie officielle organisée pour conserver la conscience nationale d'un évènement de l'histoire collective et servir d'exemple et de modèle. Autrement dit, une commémoration engage tout l'État : les hauts fonctionnaires doivent y assister et doivent rassembler les citoyens afin de conforter la mémoire collective. Elle donne lieu à des évènements culturels en dehors de la cérémonie.

Les commémorations portent souvent sur des évènements heureux, comme la fin d'une guerre, l'abolition du duel ou de l'esclavage, les prouesses d'un inventeur ou d'un héros. Les commémorations peuvent être nationales (comme celle de l'Armistice de 1918) ou locale, régulière soit des dates de commémoration ou occasionnelle (comme le bicentenaire du Code civil).

La tradition politique des commémorations et des fêtes joyeuses tend à être supplantée par celle du Devoir de mémoire qui porte sur des évènements malheureux. On assiste récemment à une multiplication des commémorations, notamment les commémorations communautaires, qui diminuent l'effet de chacune d'entre elles.

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Liste de témoignages commémoratifs: Monuments, statues, places, arbres, poèmes, timbres, peintures, médailles, monnaies, batiments, nom de rue, etc...

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Personne à contacter Re: Commémoration

Message par Syfou Ven 14 Mai - 16:44

Verfeil. Les Spahis en assemblée à la Fondation André-Maginot

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Cette année,les anciens spahis du 3e Marocains et du 23e à Cheval se sont retrouvés pour leur assemblée générale statutaire au domaine de la Grande Garenne près de Vierzon,propriété de la Fondation Nationale André-Maginot. Cette Fondation rend hommage à l'ancien ministre des Pensions de la 3e République qui a également donné son nom à la célèbre ligne de fortifications destinée,après la guerre de 14/18,à protéger le Nord et l'Est de la France. Les installations de la Fondation sont ouvertes à tous les Anciens Combattants affiliési.

Sous la présidence d'un Verfeillois

L'association des anciens Spahis regroupe les derniers cavaliers des régiments à cheval de l'Armée Française,dissous en 1962,au terme de la guerre d'Algérie.

Elle est présidée et animée par Raymond Dematteis,ancien haut fonctionnaire de la Police Nationale,ancien maire de Verfeil,engagé volontaire au 3e Spahis Marocains en 1951. Cette séance de travail a également été l'occasion pour ces Anciens Spahis venus de toute la France de se retrouver et d'égrener les souvenirs des bivouacs d'autrefois dans le djebel tant au Maroc qu'en Algérie.


La dernière charge à cheval

Elle a été,également,l'occasion de reparler de la dernière charge à cheval effectuée par la cavalerie de l'Armée Française le 14 mai 1957 par un escadron du 23e Spahis,sous les ordres du Capitaine Brelière qui avait enlevé de haute lutte la position d'un groupe de rebelles fortement armé en embuscade dans le djebel d'EL Abed dans le sud oranais.

Au terme de leurs travaux,dans la plus grande dignité avec la réplique des « ougs »(fanions) de leurs régiments,le chef d'escadrons François de Rancourt, ancien lieutenant du 3e Marocains et le 2e classe Christian Trabac,le plus jeune,ancien du 23e Spahis,entourés des Anciens Spahis à Cheval présents,ont déposé une gerbe au pied de la stèle dédiée aux morts pour la France.

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Message par Sphinx Mar 18 Mai - 0:54

Un diplôme pour André Grosselet et Louis Lambert - Ingrandes-sur-Loire

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Samedi matin 8 mai lors de la commémoration de l'armistice, les anciens combattants (ACPG-ACTM) se sont retrouvés au cimetière pour déposer une gerbe au monument aux morts. Ensuite, salle des loisirs, deux diplômes de l'Office national des anciens combattants ont été remis.

André Grosselet, né en 1916, a été incorporé en 1937 à Hagueneau au 23 e régiment d'infanterie. Il est fait prisonnier le 2 juillet 1940. André Grosselet précise : « À cette époque, je me considérai comme livrer aux Allemands par la convention d'armistice signé par le maréchal Pétain. » Il a été incarcéré dans différents camps après plusieurs tentatives d'évasions. « Et je refusais toujours de travailler pour faire respecter les règles de la convention de Genéve en tant que sous-officier. » Il a été libéré par l'armée francaise le 5 mai 1945.

Louis Lambert est né en 1919. Il a été appelé en 1940 au 20 e régiment d'artillerie motorisé de Bordeaux. Envoyé au centre d'instruction de Valence, il a été dirigé sur Marseille pour embarquer pour l'Algérie au 3 e zouave jusqu'en 1942.

Il a été rappelé en 1944 pour nettoyer les côtes sur l'Atlantique et libéré en 1945.

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Message par Syfou Ven 21 Mai - 16:27

Ukraine: Medvedev se recueille devant le Monument aux victimes de l'Holodomor

Visite officielle de Dmitri Medvedev en Ukraine

Les présidents russe et ukrainien, Dmitri Medvedev et Viktor Ianoukovitch, ont commémoré ensemble le souvenir des victimes de l'Holodomor (famine) de 1932-1933 en Ukraine, événement qui a longtemps empoisonné les rapports entre Moscou et Kiev.
Le président ukrainien précédent Viktor Iouchtchenko déclarait régulièrement que l'"Holodomor" (littéralement "extermination par la faim" en ukrainien) était un acte de génocide visant le peuple ukrainien et organisé par le gouvernement stalinien de Moscou.

Cette interprétation était fortement critiquée par la Russie qui dénonçait une tentative de "politiser l'histoire" et de "semer la méfiance" entre Russes et Ukrainiens.

Le président en place Viktor Ianoukovitch a reconnu dans son intervention devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe en avril qu'il était "faux et injuste" de considérer cette famine comme un acte de génocide visant un peuple donné, du fait que c'était une "tragédie commune".

Suite à une sécheresse et aux excès de la collectivisation forcée des terres en URSS la famine de 1932-1933 a frappé les principales régions agricoles du pays - l'Ukraine, le Caucase du Nord, les régions de la basse et de la moyenne Volga, le Kazakhstan, la Sibérie occidentale et l'Oural du Sud.

Selon certaines sources, le désastre a fait entre 7 et 8 millions de victimes, dont 3 à 3,5 millions en Ukraine, 2 millions au Kazakhstan et 2 millions en Russie.

KIEV, 17 mai - RIA Novosti
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Message par Sphinx Ven 9 Juil - 22:24

ALGERIE - Alfred Nakache, le nageur d'Auschwitz

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Une exposition itinérante du Mémorial de la Shoah et de la Ville de Sète, a eu lieu cette année et un livre de Denis Baud ainsi qu'un documentaire de Christian Meunier éponymes rendent hommage au champion français de natation Alfred Nakache (1915-1983). Né dans une famille juive de Constantine (Algérie), Alfred Nakache multiplie les records et les titres dès son adolescence. Victime des persécutions antisémites du régime de Vichy, ce champion juif français est déporté de Toulouse à Auschwitz avec sa femme et leur fille. Seul survivant, il parvient après guerre à renouer avec une brillante carrière de champion de natation, tout en gardant ses qualités morales.


Alfred Nakache naît en 1915 dans une famille juive de Constantine (petite Kabylie, Algérie). La famille Nakache est arrivée d’Irak au XIXe siècle dans ce site exceptionnel : dominant un cours d’eau, le Rhummel, la cité est désenclavée par des ponts modernes. La France dote alors Constantine d’établissements publics (Hôtel de Ville, palais de justice, bureau de poste) et culturels (théâtre).

Le grand-père d’Alfred Nakache, est commerçant dans le ghetto de Constantine. Son père, David, directeur du Mont-de-Piété, devient veuf à la mort de la mère d’Alfred. Attaché aux valeurs républicaines – ordre, mérite - et au judaïsme, il se remarie avec sa belle-sœur Rose et a dix enfants de ses deux mariages. Alfred Nakache est le premier garçon de la fratrie d’une famille unie et sportive.

La natation, une vocation

Vers l’âge de dix ans, cet élève discret parvient à surmonter sa peur de l’eau. Mieux, il prend « le goût de l’eau », se souvint-il. Repéré pour ses aptitudes physiques, il est entraîné dans la piscine olympique par deux Français effectuant leur service militaire à Constantine. Après leur départ, Alfred Nakache poursuit seul sa formation. Cet amateurisme marque longtemps son style : « tout en puissance, peu orthodoxe ».

Alfred Nakache intègre l’Union nautique de Constantine, puis la Jeunesse nautique de Constantine dont il apprécie « l’esprit de camaraderie, de solidarité ».

La gloire des années 1930

Septembre 1931. Cet adolescent participe aux championnats d’Afrique du Nord. Première compétition. Première déconvenue : il est disqualifié pour n’avoir pas respecté son couloir !

Peu après, il remporte la Coupe de Noël de Constantine, une course de 400 mètres en mer, à Philippeville. Cette première victoire rassure le père d’Alfred Nakache qui espérait une carrière plus sûre.

Le jeune Alfred vibre au rythme des compétitions auxquelles participent des nageurs adulés, ses modèles : Jean Taris, Jacques Cartonnet…

En 1933, interne au prestigieux lycée parisien Janson de Sailly, il obtient la 2e partie de son Bac.

Membre du Racing Club de France et du Club nautique de Paris, il concourt dans les championnats de France. En 1935, il devient champion de France (100 m). Un titre qu’il conserve en 1936.

Motivé par l’enseignement, il entre à l’Ecole Normale Supérieure d’Education Physique (ENSEP).

L’antisémitisme ? Il est vivace en Algérie, exprimé notamment par les maires d’Alger (Edouard Drumont, auteur de La France juive), de Constantine, d’Oran… C’est à Constantine, la « petite Jérusalem » au sionisme fervent, que se déroule le 5 août 1934 un pogrom commis par des Algériens musulmans. Les autorités françaises réagissent avec retard. On dénombre 25 morts juifs.

En 1935, Alfred Nakache est l’un des mille sportifs juifs aux 2e Maccabiades, à Tel-Aviv. Il y gagne la médaille d’argent du 100 m nage libre (« crawl »).

Le Front populaire adopte des mesures visant à développer le sport. Alfred Nakache apprend la natation aux jeunes Parisiens.

En 1936, après avoir hésité, le Front populaire décide d’envoyer une délégation aux Jeux olympiques à Berlin, dans l’Allemagne nazie. L’équipe du relais 4x200m nage libre – Talli, Cavallero, Taris, Nakache - se classe 4e, devant l’Allemagne.

En 1937, Alfred Nakache effectue son service militaire dans un bataillon groupant des sportifs de haut niveau. Surnommé Artem, populaire, souriant, gentil, il collectionne les titres : champion de France aux 100 m et 200 nage libre, 200 m brasse, etc.

Les médias se font l’écho de la rivalité entre deux nageurs aux tempéraments opposés Nakache et Cartonnet, le sérieux de la préparation contre le désinvolte, la puissance de la nage contre un l’esthétique du style.

Alfred Nakache épouse une amie d’enfance sportive elle aussi, Paule Elbaz.

En 1939, comme ses frères Roger et Prosper, ce professeur d’éducation physique est mobilisé.

Démobilisé en juin 1940, il retrouve son épouse à Paris. Roger Nakache est mort pour la France.

« Nager pour résister » (Denis Baud)

Sous le régime de Vichy, les statuts des juifs le privent de sa nationalité française, lui interdisent l’exercice de son métier, etc.

Fuyant Paris, il se réfugie en janvier 1941 en zone libre, à Toulouse, où il rejoint le club prestigieux des Dauphins du TOEC, leur entraîneur, Alban Minville, et leur maître nageur, Jules Jany, qui deviendront ses amis. Il retrouve Jacques Cartonnet… journaliste sportif au Grand écho du Midi et qui exprime son antisémitisme.

Dans la « ville rose », Alfred Nakache se laisse convaincre par Minville qu’il progressera davantage en perfectionnant sa brasse papillon. Tous deux innovent dans la préparation sportive : analyse des photos pour mieux découvrir les points faibles des nageurs rivaux, dissociation du mouvement des bras et de celui des jambes afin de gagner en vitesse par un effort moins intense, travail sur le souffle.

Alfred et Paule Nakache gagnent leur vie en dirigeant un gymnase rue Paul-Féral.

Alfred Nakache participe aux actions de promotion de la natation organisées par le ministère des Sports dirigé par Jean Borotra, ancien joueur de tennis.

Toujours en 1941, il bat les records de France, puis d’Europe, et enfin du monde du 200 m brasse papillon en 2’36’’.

C’est dans sa ville natale que naît sa fille Annie.

Les persécutions antisémites se multiplient. Le 26 août 1942, 900 juifs sont raflés à Toulouse. Mgr Jules-Géraud Saliège proteste. Des Français s’émeuvent.

Tandis qu’une partie de la presse salue les records battus par Alfred Nakache, des journaux appellent à son exclusion de toute compétition nationale en raison de sa judéité. A Alger, devant les injures de spectateurs, Alfred Nakache ne peut concourir.

Après l’invasion de la zone sud, les menaces croissent. Mais Alfred Nakache croit en l’avenir, bénéficie de soutiens parmi les dirigeants sportifs et ses collègues. Il se rapproche aussi de l’Armée juive, organisation sioniste dont les membres sont entraînés par lui dans son club sportif de 1941 à 1943. Nombre d’entre eux rejoindront le maquis, tandis que Jacques Cartonnet exhorte les Toulousains à entrer dans la milice.

Sous pression allemande, la Fédération française de natation (FFN) interdit en 1943 à Alfred Nakache de participer aux championnats de France. A la demande du TOEC, la FFN tente d’infléchir les Allemands. En vain. Par solidarité avec Alfred Nakache, les Dauphins du TOEC déclarent forfaits. Tout comme certains de ses rivaux, dont le Lyonnais Lucien Zins. Après des championnats qui n’ont pas attiré beaucoup de spectateur, la FFN adresse un blâme au Club toulousain et nomme un nouveau président.

Selon son frère Robert, Alfred Nakache aurait tenté de se réfugier en Espagne avec sa femme et leur fille. Mais les pleurs d’Annie auraient incité le couple à retourner à Toulouse de crainte de mettre en danger le groupe auquel ils s’étaient joints dans ce périple.

Le 20 décembre 1943, le couple Nakache est interpelé à son domicile ; leur appartement pillé. Confiée à une institution municipale, la petite Annie est arrêtée par la Gestapo.

Dénonciation ? Arrestation à titre de représailles ? Alfred Nakache penche pour la dénonciation d’un milicien, un « homme abject qui se prétendait être notre ami ».

De la prison, tous trois sont transférés à Drancy, puis de là, le 20 janvier 1944, par le convoi 66 à Auschwitz. Paule et Annie y sont gazées. Alfred Nakache est amené au camp de travail d’Auschwitz III, puis à l’hôpital du camp. Il fait « preuve de courage et de solidarité » et se lie d’amitié avec « Young » Perez, son aîné né en Tunisie en 1911, et Noah Klieger. Juif déporté de France, « Young » Perez est le plus jeune champion du monde dans sa catégorie poids mouches en 1931.

Pour l’humilier, les nazis l’obligent à retrouver des objets qu’ils lancent dans un espace de rétention d’eau sale.

A l’approche des Alliés, il est contraint « aux marches de la mort » consécutives à l’évacuation par les Nazis de déportés d’Auschwitz. « Young » Perez est assassiné par un Nazi lors de ces marches.

Alfred Nakache atteint Buchenwald. Ce camp est libéré le 11 avril 1945.

Alfred Nakache ne se précipite pas pour rentrer en France : il dirige l’hôpital pour aider encore et toujours les plus faibles.

Après Auschwitz

A Toulouse, la piscine municipale porte désormais son nom, alors que nul ne sait s’il est toujours vivant.

L’épuration épargne nombre d’individus. Ainsi, E.G. Drigny, qui avait soutenu les sanctions contre les TOEC en 1943, demeure président de la FFN.

Alfred Nakache arrive à Paris le 28 avril 1945.

Brisé par la nouvelle de l’assassinat de son épouse et de sa fille, aidé par ses amis et son entraîneur Alban Minville, Alfred Nakache reprend progressivement son entraînement et enseigne l’éducation physique.

Exploit : il remporte les championnats de France de l’épreuve du 4 x 200 m et du 3 x 100 m 3 nages dans les épreuves de relais.

Diffamé par l’accusation de « complicité d’homicide involontaire », Alfred Nakache défend victorieusement son honneur.

Contacté par Abraham Polonski, ancien responsable de l’Armée juive, il cache dans son gymnase des armes destinées au futur Etat d’Israël.

Il renoue avec la compétition au plus haut niveau. Juillet 1946 : champion de France du 200 m brasse. Recordman du monde du relai 3 x 100 m trois nages avec Alex Jany et Georges Vallerey. Participation aux Jeux olympiques à Londres (1948).

Alfred Nakache épouse une jeune Sétoise, Marie. Il arrête sa carrière sportive dans les années 1950. Il se consacre à sa salle de sports, à son métier d’enseignant auprès d’étudiants à Toulouse puis à La Réunion : il est décoré des Palmes académiques.

Il participe aussi à l’entraînement d’un talentueux nageur, Jean Boiteux.
Il accueille à Toulouse sa famille ayant du quitter l'Algérie : l'assassinat en 1961 du réputé musicien juif Raymond Leyris, dit Cheikh Raymond, induit le départ de la communauté juive de Constantine. Les parents âgés d'Alfred Nakache ne supportent pas ce déracinement et meurent peu après leur installation à Toulouse.

Alfred Nakache décède à Sète d’un arrêt cardiaque le 4 août 1983.

Le 7 juillet 1993, son nom est inscrit au tableau de l’International Jewish Sports Hall of Fame (IJSHOF) de l’Institut Wingate à Netanya (Israël). Au côté notamment de « Young » Perez.

Dans le sillage du discours du Président Jacques Chirac reconnaissant en 1995 la responsabilité de la France dans l’accomplissement de « l’irréparable », une commission enquête sur le sport sous le régime de Vichy.

Soutenu par le ministère des Sports et des collectivités locales, un documentaire est réalisé par Christian Meunier sur Alfred Nakache. Des espaces sportifs municipaux à Paris et Nancy portent le nom de ce champion qui « demeure une des gloires de la natation française : le successeur de Jean Taris, le modèle et l’aîné d’Alex Jany et de Jean Boiteux, ses amis toulousains » (Didier Foucault).

Denis Baud, "Alfred Nakache, le nageur d’Auschwitz". Ed. Loubatières, 2009. 128 pages. ISBN 978-2-86266-5

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Personne à contacter Re: Commémoration

Message par Sphinx Mar 13 Juil - 23:09

le 14 juillet 1945

La célébration de la fête nationale le 14 juillet 1945, dans une Europe en paix et un territoire libéré, renoue, après six années d'interruption, avec la tradition républicaine. Trois jours de commémoration et de réjouissance civiques célèbrent le retour de la souveraineté politique et l'unité nationale. On est loin cependant de la superbe militaire de la France de 1919 ou de la liesse du Front populaire. La France sort du conflit dévastée et divisée par la guerre et l'Occupation. Les infrastructures économiques sont à reconstruire, l'état de droit et les institutions politiques à réaffirmer. Les principales forces politiques sont en désaccord sur l'avenir politique du pays. Le général de Gaulle, l'homme du 18 juin et le libérateur, est partisan d'un pouvoir exécutif fort, alors que le parti communiste tente d'accéder au pouvoir en demandant, par le biais des Etats généraux de la Renaissance française (réunion des mouvements de résistance à Paris du 10 au 14 juillet 1945), l'élection d'une assemblée constituante souveraine. Les divergences se retrouvent ainsi dans l'organisation et le déroulement des festivités prévues sur trois jours, commençant à l'est de Paris, le 13 juillet, et se terminant à l'ouest le 15.

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La mémoire gaulliste inscrit la manifestation dans le mythe de la France éternelle de Jeanne d'Arc et de Napoléon à la suite et en amplification des commémorations des 6 et 18 juin en accordant, à côté des lieux de mémoire traditionnels que sont l'Hôtel de Ville, la Concorde, la Bastille, une place particulière au centre de Paris. Le temps et les lieux commémoratifs sont multipliés afin de fondre les manifestations du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) et du Comité parisien de la Libération (C.P.L.), organisées par parti communiste, dans un ensemble plus vaste. La grandeur, l'unité, la souveraineté de la France sont mises en scène tant par la succession des réceptions des fêtes officielles du 13 juillet avec l'arrivée du bey de Tunis et la réception à l'Hôtel de Ville des maires alliés puis l'échange de messages entre Tchang-Kaï-Tchek et de Gaulle et la lecture du message de Truman. Le sentiment national est revivifié tant par les bals de la Concorde ou les feux d'artifice à Longchamp, que par le programme militaire des 14 et 15 juillet : revue cours de Vincennes, défilé de la Bastille à l'Etoile. L'attraction nautique entre la Concorde et le pont Alexandre-III, qui se termine par l'apparition dans la Seine d'un sous-marin de poche allemand, aussi bien que la fête aérienne à Longchamp avec la présence de l'escadrille Normandie-Niémen, mêlent la fête à la célébration des braves. Les veillées funèbres sur les Champs Elysées et les cérémonies de recueillement du 13 juillet à l'Opéra, au Sacré Coeur ou à l'Arc de Triomphe en hommage aux morts du conflit - l'allocution est prononcée au nom du général de Gaulle et du Gouvernement par Frenay, ministre des Prisonniers et Déportés - inscrivent les héros et martyrs dans l'épopée nationale gaulliste.

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La mémoire communiste de son côté reprend la tradition républicaine et rattache l'événement au passé insurrectionnel de Paris. La tribune officielle est ainsi installée place de la Bastille. Le Comité parisien de Libération défile le 14 après-midi entre la Concorde et Bastille, clôturant ainsi les Etats généraux de la Renaissance française en empruntant un itinéraire inverse de celui du matin, consacrant l'anniversaire républicain par les hommes de l'insurrection et de la résistance intérieure dans les quartiers populaires. Le défilé civil entre la Concorde et Bastille reprend et s'approprie la mémoire du défilé militaire du matin. A l'instar du 14 juillet de 1936, la représentation met en avant le régionalisme, l'histoire de la Révolution sous formes de chars ornés. Les anciens volontaires des Brigades internationales défilent au Mur des Fédérés. Les spectacles en plein air et les bals populaires dans les quartiers et en province répondent à la solennité et attractions officielles. Au sous-marin de poche allemand remontant la Seine, clou du spectacle nautique, les théâtres du Châtelet et de la Gaîté répondent par les matinées gratuites, où l'on joue d'ailleurs le Danton de Romain Rolland. La mémoire communiste, en célébrant les résistants et le peuple, inscrit son programme commémoratif dans le temps vécu et à venir. Elle finit par l'emporter sur la mémoire gaulliste solennelle et lointaine : c'est un déporté qui le soir du 13 juillet parle d'unité nationale au nom du gouvernement et du général de Gaulle...

Source MINDEF/SGA/DMPA
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Message par Sphinx Mar 13 Juil - 23:12

Un 14-Juillet aux tonalités africaines, mais sans garden-party

PARIS (AP) — Treize Etats africains ouvriront mercredi le défilé du 14-Juillet sur les Champs-Elysées à Paris. La fête nationale a toutefois été amputée de la traditionnelle garden-party de l'Elysée, supprimée à l'initiative de Nicolas Sarkozy, par mesure d'économie.

Au total, ce sont environ 4.000 hommes et femmes qui défileront sur les Champs-Elysées, selon le chef d'état-major des armées Edouard Guillaud qui a confirmé que le défilé sera "du même ordre" que les années précédentes, pour un coût tournant autour de "quatre millions d'euros".

La suppression de la garden-party, elle, devrait permettre d'économiser environ 780.000 euros, selon le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Au vu du contexte de crise économique, et des multiples polémiques sur les dépenses de membres du gouvernement, Nicolas Sarkozy a pris la décision de supprimer cette année la réception qui se tenait traditionnellement après le défilé, et qui avait réuni l'an dernier 5.000 personnes.

Pour le défilé, après l'Inde en 2009, la France a décidé d'inviter les Etats africains qui fêtent le cinquantenaire de leur indépendance, soit quatorze pays, dont treize ouvriront la marche sur les Champs-Elysées.

Le Bénin sera en tête, avec un détachement composé exclusivement de femmes, afin de rappeler les "Amazones" du royaume d'Abomey. Suivront le Burkina Faso, le Cameroun, la République de Centrafrique, la République du Congo (Brazzaville), le Gabon, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad, et le Togo.

Seule la Côte d'Ivoire -dont les liens avec la France restent tendus- a décliné l'invitation à défiler, envoyant simplement son ministre de la Défense pour représenter le pays.

A cette occasion, Nicolas Sarkozy recevait mardi les représentants de treize Etats africains, à l'exception de Madagascar, à l'Elysée pour un déjeuner de travail.

"C'est aussi le lien du sang que nous célébrons, le lien né de la contribution des troupes africaines à la défense et à la libération de le France", écrit le président français en préambule du programme officiel du défilé du 14-Juillet. Rappelant que "des milliers de soldats venus d'Afrique sont morts pour la France lors des deux guerres mondiales", le chef de l'Etat souligne que les soldats africains défileront "aussi en représentants de nations indépendantes".

Pour ce qui est de la musique, 26 tambours africains participeront à la cérémonie. Ils se mélangeront à ceux de la garde républicaine, "affichant ainsi une mixité sur le front des troupes", selon le programme du ministère de la Défense.

Après l'arrivée de Nicolas Sarkozy, prévue à 10h, le défilé s'ouvrira avec une parade aérienne composée de 79 avions, à commencer par la Patrouille de France.

Viendront ensuite les troupes à pied: les treize détachements africains, puis les écoles militaire, les écoles du ministère de l'Intérieur (police, officiers de sapeurs-pompiers) ainsi que des unités des trois armées, de la gendarmerie et pour la troisième année des pompiers volontaires et professionnels.

Le défilé sera complété par les troupes montées (241 chevaux) puis motorisées, avant le défilé aérien de clôture assuré par 38 hélicoptères, et enfin le largage de huit parachutistes place de la Concorde, peu avant midi. AP

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Message par Sphinx Mar 13 Juil - 23:31

Les grands 14 Juillet :
la Seconde Guerre mondiale


Avec le Front populaire, les Français sont invités "à reprendre la grande tradition révolutionnaire qui faisait du 14 juillet le jour de l’espérance et de la communion des volontés populaires".

Le 14 juillet 1939 est célébré par le gouvernement Daladier, en référence à 1790, "la fête de l’unité nationale". A cette occasion est fêté le 150e anniversaire de la Révolution française. C’est le 14 juillet de l’illusion qui voit défiler "la plus belle armée du monde". Les fêtes militaires, qui rassemblent les troupes de l’Empire, durent trois jours.

Le 14 juillet 1940, quatre jours après l’armistice, le gouvernement de Vichy engage la population à marquer "par une attitude digne et recueillie la signification particulière que prend, en ces heures douloureuses, la fête nationale". Le 14 juillet demeure un jour férié pendant l’occupation mais le rituel en est assez profondément modifié. C’est un jour de deuil auquel l’Eglise est associée.

La fête est célébrée parallèlement par les Français libres à Londres ou à New-York. S’adressant aux Français à la radio de Londres, le général De Gaulle proclame : "Le 14 juillet 1940 ne marque pas seulement la grande douleur de la patrie. C’est aussi le jour d’une promesse que doivent se faire tous les Français par tous les moyens dont chacun dispose, résister à l’ennemi, momentanément triomphant, afin que la France, la vraie France, puisse être présente à la victoire". Régulièrement, la BBC appelle les Français à manifester ce jour-là.

Pas de célébration du 14 juillet dans Paris occupé : voici le défilé organisé par la Résistance à Londres.


Le 14 juillet 1945 est " plus que jamais fête nationale puisque la France y fête sa victoire en même temps que sa liberté ". Les troupes défilent de la Nation à la Bastille puis à l’Arc de Triomphe. C’est dans ce contexte que les journaux évoquent la fête de la fédération comme la " fête de la première résistance ".

Messages de nos alliés, 14 Juillet 1945

Les Etats-Unis


En l’année 1791, Thomas Jefferson, grand Américain et grand ami de la France, écrivait à un Français : " J’attends ardemment l’achèvement de l’œuvre glorieuse dans laquelle la France est engagée. Je vois la condition générale de l’Europe suspendue au succès ou à l’échec de la France. Après avoir établi semblable exemple d’organisation philosophique à l’intérieur, j’espère qu’il s’étendra à vos frontières, aux peuples qui vous sont soumis et à vos amis dans toutes les régions de la terre ".

Jefferson savait de quoi il parlait, car il avait été le parrain de la révolution américaine, l’auteur de la Déclaration d’Indépendance, grand philosophe et grand défenseur de la jeune démocratie américaine. Il était à Paris le jour de la chute de la Bastille.

Sa foi inébranlable en la France et en l’idéal de la Révolution s’alliait à la conviction que la France et les Etats-Unis, ayant lutté pour les mêmes buts, devaient poursuivre ensemble cette lutte. Il a mis cette conviction en action, durant les années où il a représenté l’Amérique à Paris.

Aujourd’hui, nous rendons hommage au peuple français pour sa grande croisade de 1789. Nous souhaitons qu’il réussisse dans la grande œuvre dans laquelle il est engagé en 1945. Au cours des années qui ont séparé ces deux dates, bien des hommes ont eu l’occasion de répéter les paroles de Jefferson, et de rendre hommage à la détermination de la France de défendre sa liberté et son idéal.

Jefferson Caffery, ambassadeur des Etats-Unis.

L'URSS

Il y a des dates sacrées pour l’humanité toute entière. Si certains veulent aujourd’hui faire passer la France pour une Madeleine repentante, ou pour une mineure qui a besoin de tutelle, on peut leur répondre par cette date du 14 juillet. Peu importe que la prise de la geôle parisienne ait été un petit épisode de la grande révolution : cet assaut devint un symbole et exalta le monde entier.

Dans la période qui précéda la dernière guerre, les Français paraissaient avoir oublié la signification du 14 juillet. Les héros de Verdun se taisaient sous terre. La parole était au jazz-band, à Chautemps, à l’insouciance et à la bassesse. Le 14 juillet n’était plus que lampions, cacahuètes, bocks, et aussi un effort immense pour les cheminots. La France connut tant de chagrin, tant de traîtrise et tant de grandeur d’âme qu’en cinq ans elle a vécu un long siècle. Je vis Paris mort le 14 juillet 1940. On ne pouvait entendre dans son silence ce courroux et l’enthousiasme qui, quatre ans plus tard, nettoyèrent la ville et la débarrassèrent des oppresseurs. Mais outre les oreilles, il y a aussi le cœur. Je savais alors déjà qu’un 14 juillet viendrait où toute la grande beauté première de cette date apparaîtrait dans tout son éclat.

Aujourd’hui, loin de Paris, je célèbre avec tous les zélateurs de la liberté cette fête d’orage populaire. La Bastille du 20e siècle tomba et le maudit " ordre " du fascisme a été détruit. Dans les rues de Berlin les décombres sont encore amoncelés. Beaucoup de peuples prirent part à l’assaut de la Bastille hitlérienne. Tels attendaient le dernier tour, d’autres se battaient à mi-corps dans le sang. C’est bien loin non seulement de la Seine, mais aussi de la Spree ; c’est sur les rives de la Volga que le sort du troisième Reich se décidait. Je sais que les Français le 14 juillet penseront : là-bas des héros enfoncèrent les murs de la maudite prison.

Il y a encore beaucoup trop de Bastilles. Il n’y en a pas mal en France même. Peut-être sont-elles maintenant camouflées, peut-être les fait-on passer maintenant pour des hôtels recevant les malades de Vichy ou pour des maisons de repos destinées aux cagoulards fatigués, ou pour des asiles où sont entretenus de pauvres millionnaires de la collaboration. Je sais que le peuple français viendra également à bout de ces Bastilles. Nous en avons le gage dans l’histoire de France et dans les ouvrages des patriotes français qui luttèrent quatre ans contre les envahisseurs. Certains fêtent le jour anniversaire d’un monarque, d’autres célèbrent l’anniversaire d’une conquête de territoires étrangers ou la destruction de voisins. Le peuple français a choisi comme fête nationale l’anniversaire de l’orage populaire et sa liberté. Dans les jours où mon peuple fête la victoire qui apporta aux autres peuples la libération, je répète loin de Paris chèrement aimé, avec mes amis français : vive le 14 juillet ! Vive la liberté !

Ilya Ehrenburg, Moscou




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