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Palestiniens et la palestine

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Personne à contacter Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mar 7 Sep - 4:20

Palestiniens

Family of Ramallah 1900-1910

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Les Palestiniens désignent aujourd'hui un peuple arabophone établi principalement dans la région géographique de la Palestine (plus précisément dans les Territoires palestiniens et en Israël), et qui compte également une diaspora palestinienne dispersée dans le monde arabe, particulièrement en Jordanie, ainsi que dans différents pays du monde.

L'identité nationale du peuple palestinien s'est affirmée progressivement depuis le début du XXe siècle, et s'est essentiellement précisée au cours du conflit israélo-arabe, à mesure que celui-ci se poursuivait sous la forme d'un conflit israélo-palestinien. Ils revendiquent aujourd'hui un État indépendant.
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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mar 7 Sep - 4:24

Terminologie

Jusqu'aux alentours de 1968, le terme de "Palestiniens" était encore communément utilisé pour désigner tous ceux qui habitaient la Palestine du mandat britannique avant l'immigration du "nouveau Yichouv juif" au XXe siècle ainsi que leurs descendants, quelles que soient leurs origines juives (voir l'article Sabra), arabes ou autres et quelles que soient leurs religions. Toutefois, après la création de l'État d'Israël en 1948, la plupart des Juifs de la "Terre d'Israël" cessèrent progressivement de se définir comme "Palestiniens". Ce terme s'est précisé pour exclure progressivement toutes les populations juives vivant dans le territoire de l'ancien mandat britannique, à mesure que les revendications nationalistes des Arabes de Palestine se sont exprimées.

Aujourd'hui, selon les acceptions, certains excluent aussi les Arabes de nationalité israélienne en particulier, tandis que d'autres continuent à les appeler "Palestiniens". L'usage du terme alterne donc en fonction du contexte et de l'époque, entre une signification d'appartenance à une région ou à une "ethnie".

Il est prévu que la Constitution "palestinienne" en cours d'élaboration, qui devrait s'appliquer dans le cas de la création d'un État palestinien, définisse légalement la citoyenneté palestinienne lorsque celle-ci aura un sens.

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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mar 7 Sep - 21:12

Langue

L'arabe palestinien, variante de l'arabe, est le dialecte le plus répandu parmi les Palestiniens. Le signe distinctif de ce dialecte est la prononciation très particulière de la lettre 'qaaf'.
L'hébreu moderne est également pratiqué par la plupart des Palestiniens de citoyenneté israélienne, tout comme par ceux des territoires occupés, comme langue véhiculaire, pour des raisons professionnelles et administratives.

Origines et identité palestinienne
Lointaines origines


Bien avant l'apparition des premiers Israélites (vers -1200), la florissante Canaan de l'âge du bronze est habitée par une population principalement sédentaire, les Cananéens, dans les grandes cités et les campagnes qui les entourent (organisation en Cités-états). Le royaume d'Omri, premier royaume centralisé (capitale Samarie), comporte une population biculturelle, israélite d'une part et cananéenne d'autre part. Avec les invasions des peuples de la Mer apparaît dans les régions côtières une nouvelle composante de populations diverses, dont la plus connue est les Pelesets. La linguistique a forgé le mot Palestiniens à partir de Pelesets (Philistins), mais, ces Pelesets étant restés dans les régions côtières, il est plus logique de voir dans les Cananéens les ancêtres lointains des populations "palestiniennes". D'après certaines sources, les Palestiniens et les Israélites auraient ainsi pour ancêtres les Cananéens.

Origines récentes

La Palestine était une région intégrée administrativement (sous ce nom) à l'Empire ottoman, avant de passer sous mandat britannique suite à une décision de la Société des Nations en 1922 consécutive à la défaite des Ottomans. Les brassages de populations ayant vécu en Palestine furent multiples au cours des siècles. De nombreux historiens développent ainsi l'idée qu'un peuple palestinien était déjà constitué avant 1880 et aurait été peu à peu "déraciné" par les immigrations sionistes. L'agriculture aurait constitué l'une des principales ressources de la population, jusqu'à l'acquisition des terres agricoles pendant toute la première moitié du XXe siècle par les organisations sionistes (par le truchement du Fonds national juif pour l'achat de terres agricoles en Palestine créé à l'initiative de Chaïm Weizmann). A contrario, certains voyageurs européens en Palestine (comme Mark Twain en 1867) rapportèrent des témoignages d'une région largement sous-peuplée. Selon cette approche défendue notamment par Alan Dershowitz, les immigrations juives du XIXe et du début du XXe siècle favorisèrent l'arrivée et l'installation de nouvelles populations arabes des régions voisines vers la Palestine. Ces témoignages sont contredits par les récits d'autres voyageurs et par les travaux d'autres historiens. Ainsi, la thèse d'un peuple déjà constitué correspond plus à la réalité que l'idée d'une « terre sans peuple » défendue par les théoriciens sionistes : expliquer l'accroissement de la population de Palestine après 1880 (certaines estimations évaluent la population globale de la Palestine (toutes origines confondues) aux environs de 500 000 âmes avant 1880) par la simple installation de populations arabes (notamment nomades) du Moyen-Orient qui auraient été attirées par les « opportunités » offertes par l'immigration juive (d'autant qu'aucune frontière n'existait entre les deux rives du Jourdain), c'est oublier que la constitution du Yishouv (la communauté juive autonome) sioniste excluait pour des raisons à la fois nationales (la volonté de ne dépendre que de soi-même) et idéologiques (certains socialistes refusant de transformer le sionisme en un colonialisme d'exploitation, à l'instar des principaux colonialismes de l'époque) le recours à la main-d'œuvre indigène. Tel était d'ailleurs le sens du slogan Avodat Ivrit (« travail hébreu »).

D’après l’historien Shlomo Sand, plus probable qu'un exode massif des habitants du royaume de Judée, qu'aucune source historique ne viendrait confirmer, est le fait que ces habitants, paysans attachés à leur terre pour la grande majorité, soient restés sur place et aient été successivement christianisés par les Romains puis islamisés par les Arabes, et formeraient l'essentiel de ce qui est aujourd'hui le peuple palestinien. À l'extrême opposé, Raphaël Delpard soutient que la notion de « peuple palestinien » a été inventée par le KGB au lendemain de la guerre des Six jours afin que le régime soviétique conserve une influence au Moyen-Orient.

P.s[ à revoir] Exclamation

Démographie

En 1944, on comptait 1 363 387 arabes chrétiens et musulmans en Palestine.

La majorité des Palestiniens résident aujourd'hui dans les frontières de la Palestine sous mandat britannique qui incluait la Jordanie actuelle. Moins d'un tiers (2.294.000) vit en exil, plus des 3/4 d'entre eux dans des pays non arabes[réf. nécessaire]. Il est très difficile de tenir des statistiques sur la population palestinienne à travers le monde.

La "Palestinian Academic Society for the Study of International Affairs" a pourtant établi les estimations suivantes en 2001 :

Pays Population
Cisjordanie 2,300,000
Gaza 1,400,000
Israël 1,213,000
Jordanie 2,598,000
Liban 388,000
Syrie 395,000
Chili 310,000
Arabie saoudite 287,000
États du Golfe 152,000
Égypte 58,000
Autres pays arabes 113,000
continent américain 316,000
Autres pays 275,000
TOTAL 9,395,000

Remarque : La population palestinienne de Jérusalem-Est, autour de 200 000 habitants, peut avoir été comptée deux fois (en Cisjordanie et en Israël).
On estime encore que 50 à 80% des habitants de Jordanie sont palestiniens. Le Bureau central des statistiques palestiniens annonce en 2003 une estimation de 9,6 millions de Palestiniens dans le monde.



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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mar 7 Sep - 21:23

Hors de Palestine

Diaspora palestinienne

La diaspora palestinienne s'est constituée au cours de la Guerre de Palestine de 1948 et de la Guerre des six jours de 1967. La diaspora prend en compte les Palestiniens domiciliés en dehors de Palestine avec un statut de réfugiés (cf Réfugiés palestiniens), mais également des exilés et Palestiniens citoyens de nationalité autre.

Avant 1967

Durant la Guerre de Palestine de 1948, environ 750 000 Palestiniens fuirent ou furent expulsés de leur terre. Les circonstances et les causes de cet exode sont sujet à controverses entre historiens et commentateurs du conflit israélo-palestinien. Malgré le vote de la résolution 194 par l'Assemblée générale des Nations-Unies réclamant le droit pour ces réfugiés du retour sur leur terre, les protagonistes ne trouvèrent aucun accord et formèrent ce qui devint la diaspora palestinienne.

La perte totale de la terre pour certains, leur occupation par des colons israéliens pour d'autres étaient les causes premières des migrations. La guerre de 1948 provoqua un accroissement considérable de la population de Cisjordanie du fait de l'afflux de grand nombre de réfugiés .

Entre 1952 et 1961 , 165 000 personnes quittèrent la Cisjordanie. 120 000 s'installèrent en Transjordanie et un peu plus de 40 000 dans les pays du Golfe . Cette tendance se renversa entre 1961 et 1967; environ 125 000 personnes s'installèrent aux Etats-Unis ou dans les pays du Golfe avec le Koweit en tête contre 25 000 en Jordanie .

Conséquences

Après 1948: Cette émigration massive a entraîné un développement inégal entre les deux rives du Jourdain. L'accroissement du poids industriel de la rive Est y entraîna l'implantation de grands établissements industriels et une plus grande productivité. Le gouvernement jordanien a encouragé l'émigration palestinienne pour deux raisons. La première a un but économique, car les sommes rapatriées en Jordanie par les émigrés constituaient une source de revenus importante pour le pays. La seconde a un but politique, car ainsi le gouvernement a réussi à apporter une solution au problème du chômage qui toucha les jeunes Palestiniens . Cette politique a entraîné la fuite des cerveaux palestiniens, a transformé la rive Ouest en une nation de petits commerçants et de paysans, et a bloqué le développement économique de la région .

Après 1967

À la suite de la guerre de 1967, la Cisjordanie est occupée par Israël qui décide d'annexer la partie arabe de Jérusalem . Cette guerre provoqua un exode massif des habitants de la Cisjordanie vers la rive Est. 254 000 nouveaux réfugiés s'installèrent en Transjordanie, 15 000 furent originaires de la Bande de Gaza et 230 000 de Cisjordanie. La population de la Cisjordanie baisse alors de 23% . Les départs de juin 1967 sont liés aux bombardements aériens et aux combats, les départs suivants sont plutôt liés à la politique d'annexion menée par Israël ou à cause de la dégradation de leurs conditions de vie. .

Chiffres

La diaspora s'est répandue surtout dans les pays du Moyen-Orient voisins d'Israël (chiffres indicatifs) :

Jordanie : 2 300 000 Palestiniens ;
Chili : 500 000 Palestiniens ;
Syrie : 465 000 Palestiniens ;
Liban : 430 000 Palestiniens ;
Arabie saoudite : 275 000 Palestiniens ;
Égypte : 65 000 Palestiniens ;
Algérie : 55 000 Palestiniens ;
États-Unis : 200 000 Palestiniens ;
Europe : 70 000 Palestiniens
Irak : 50 000 Palestiniens.
Brésil : 40 000 -60 000 Palestiniens.

Ces fortes populations font peser un lourd poids sur la stabilité politique de certains de ces pays (Jordanie, Liban et Syrie notamment).

Vivent en 2004 sur le territoire de l'ancienne Palestine mandataire (Israël + Cisjordanie + Bande de Gaza):

900 000 Palestiniens en Israël même (hors Jérusalem-Est) ;
1 300 000 Palestiniens à Gaza ;
200 000 Palestiniens à Jérusalem-Est ;
2 200 000 Palestiniens en Cisjordanie.
Environ 350 000 Palestiniens sont dispersés entre divers pays du Golfe persique et d'autres pays musulmans (Pakistan, Turquie, Azerbaïdjan).

Le Monde Diplomatique propose deux cartes concernant la diaspora palestienne:

La diaspora palestinienne dans le monde, février 2000;
Des millions de réfugiés palestiniens au Proche-Orient, février 2000

Économie

Durant les années 1994 à 2000, selon un rapport du FMI, l'économie palestinienne a augmenté sur un rythme de 9,28 % par an, et les investissements de 150 %, ce qui en fait l'un des taux de développement les plus rapides au monde lors de cette période. De 1994 à 2001, l'Union européenne a financé dans les territoires palestiniens, des projets d'infrastructures pour plus de 3 milliards d'euros. Une grande partie des projets réalisés à l'aide des aides européennes ont été détruits en 2002 et 2003 par l'armée israélienne en représailles à des attentats sanglants perpétrés, selon les services de renseignements isréliens, avec l'accord tacite de l'Autorité Palestinienne. Parmi les destructions opérées : l'aéroport de Gaza (9,3 millions d'euros), le camp de la police civile (2,05 millions d'euros), le laboratoire médico-légal (700 000 €), des destructions de reboisement (720 000 €), etc.

Culture

La culture de la Palestine est très ancienne et rassemble des apports juifs, chrétiens et musulmans. Il y a aussi depuis 200 ans environ des villages de juifs d'origine russe. Parmi les habitants de la Palestine, il y a encore des Druzes et Circassiens musulmans. L'araméen n'est plus qu'une langue liturgique en Palestine, mais a survécu en Syrie et en Irak, dans de petites communautés. Il y a des communautés de Bédouins dans la vallée de Jéricho ainsi que dans le Néguev (ces derniers ont la citoyenneté israélienne).

Il y a un artisanat traditionnel palestinien (robes brodées au point de croix, keffieh), des danses (voir Dabkeh), des chants, des poèmes. La culture palestinienne se développe également dans des institutions culturelles et dans des Universités

Religions

La population palestinienne est largement musulmane sunnite avec des minorités chrétiennes et une petite communauté de Samaritains. Les Britanniques avaient recensé en 1922 : 752 048 Palestiniens (au sens de l'époque) dont 589 177 Musulmans, 83 790 Juifs, 71 464 Chrétiens et 7 617 personnes d'autres appartenances.

Il n'existe pas de statistiques disponibles qui fassent autorité aujourd'hui. L'estimation de Bernard Sabella de Bethléem est que 6% de la population palestinienne est chrétienne (orthodoxes grecs ou arméniens ; catholiques latins, grecs ; protestants luthériens ou anglicans ; autres rites orientaux). Selon le bureau de statistiques palestinien, il semble que 97% des habitants arabes des territoires palestiniens occupés soient musulmans et 3% chrétiens ; il y a environ 300 Samaritains et quelques milliers de Juifs karaïtes qui se considèrent palestiniens.

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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mer 8 Sep - 23:21

liste des contrepoints monde

pourquoi il faut lire mahmoud darwich

Gaza est brûlé et appeler à lire est dérisoire : chaque fois que je ferme les yeux je ne rêve que de missiles sol air pour lacérer leurs ciels, leurs chiens de fer, humilier leurs sourires carnassiers.

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faire plier israël : de la dissidence israélienne au droit international

Rencontre avec Georges Gumpel, membre de l'Union Juive Française pour la Paix (UJFP), mouvement qui lutte avant tout pour l'application du droit international en Israël-Palestine et soutient les mouvements israéliens et palestiniens allant dans ce sens.

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les etats-unis et la cour pénale internationale

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La Cour Pénale Internationale (CPI) est la première cour de justice internationale permanente, chargée de juger les coupables de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, génocides et crimes d’agression. Elle s’inscrit dans la continuité des tribunaux spéciaux qui avaient été créés afin de juger les crimes commis en ex-Yougoslavie (TPIY) et au Rwanda (TPIR). Mais il s’agissait de mettre en place une cour permanente, ayant la compétence requise en matière de crimes dont les auteurs restent pour la majeure partie impunis.

La CPI a été créée par le statut de Rome (17 juillet 1998), texte officiel adopté après cinq semaines de négociations, par 120 pays dont la France et la plupart des membres de l’Union Européenne, malgré l’opposition résolue des Etats-Unis, d’Israël mais aussi de l’Inde, de la Chine et du Vietnam. Elle est entrée en vigueur le 1er juillet 2002, suite à la ratification d’au moins 60 pays. Car la ratification a cette fonction de rendre un traité effectif, en intégrant dans le cadre législatif national d’un Etat les engagements pris sur le plan international, tandis que la signature ne constitue qu’une forme de promesse d’engagement.


Pourquoi le texte de la CPI était difficile à refuser

Aucun Etat ou presque ne conteste la nécessité d’une cour judiciaire internationale permanente. Le projet de la CPI est soutenu par une centaine d’ONG qui avaient formé en 1995 « la coalition pour la CPI », arguant du fait que nombre de criminels de guerre ou d’individus qui avaient commis des crimes contre l’humanité n’avaient pas été inquiétés (par exemple des criminels de guerre nazis réfugiés dans divers pays d’Amérique latine). Ce texte n’interfère pas dans les divers intérêts nationaux, en particulier économiques. La CPI est complémentaire des juridictions pénales nationales : elle n'agira en conséquence que lorsque les pays concernés en seront incapables ou ne voudront pas enquêter ou entamer des poursuites judiciaires (art.17,§1, alinéa b), en cas de «manque de volonté ou d’incapacité de l’Etat de mener véritablement à bien des poursuites ».

Du reste, cette cour met en cause la responsabilité pénale des individus et non des Etats (article 25 : « La Cour est compétente à l’égard des personnes physiques »).


L’attitude des Etats-Unis dans les négociations

Les Etats-Unis avaient exprimé leur soutien au projet bien avant les négociations, au début des années 1990. Mais ce soutien fait quelque peu figure de tartufferie au regard de l’attitude de la délégation américaine dépêchée à Rome : elle fit preuve d’une extraordinaire crispation sur ses positions, tandis que les autres délégations cédaient dans un premier temps aux exigences américaines, dans le but de trouver un compromis.

M. Cherif Bassiouni, président du comité de rédaction : « La plupart des délégations ont déployé des efforts pour s’adapter aux Etats-Unis (…) Quand les délégations ont commencé à s’intéresser à des questions telles que la compétence de la CPI et le rôle indépendant du Procureur, la délégation américaine, qui avait préalablement obtenu d’importantes concessions sur plusieurs points, adoptât une position ferme. Beaucoup de délégations furent consternées par cette manifestation d’inflexibilité diplomatique qui fut largement interprétée comme un autre signe de l’intransigeance américaine »


Parmi les revendications de la délégation américaine :


Les Etats-Unis refusaient que figure dans le texte officiel la définition du « crime d’agression » , une sécurité non négligeable pour l’Etat doté du budget en armement le plus important du monde et dont la politique extérieure trahit, et c’est un euphémisme, une agressivité croissante. Rappelons ici la définition communément admise du terme d’agression : attaque brutale non provoquée . Le statut de Rome, après avoir énuméré les quatre crimes pour lesquels la cour a compétence (art.5, §1, alinéa a)), à savoir le crime de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le crime d’agression, consacre à chacun de ces crimes un article supplémentaire afin de les définir… excepté en ce qui concerne le crime d’agression !


Les Etats-Unis exigeaient que les affaires proposées à la cour ne le soient qu’au nom d’un Etat. Cette proposition peut paraître anodine mais elle garantissait de facto une immunité pour les Etats-Unis. Quel Etat aurait risqué de compromettre ses relations diplomatiques et économiques avec la super-puissance de l’oncle Sam ? La proposition des Etats-Unis entraînait une « justice sélective » : les criminels des Etats les plus puissants ne risqueraient pas d’être inquiétés. Pour éviter une justice partiale de ce type, on proposa alors la création de la fonction de Procureur Indépendant, qui pourrait décider, de façon autonome, d’ouvrir une enquête sur telle ou telle affaire. Les Etats-Unis ne cédèrent à cette exigence uniquement lorsqu’ils prirent conscience qu’elle était inévitable, car fermement défendue par la quasi- totalité des délégations présentes. Ils s’arrangèrent alors (soutenus en cela par d’autres Etats) pour avoir la garantie qu’aucune enquête ne soit ouverte sans l’autorisation d’une chambre préliminaire.


Enfin les Etats-Unis voulaient que la compétence de la Cour dépende exclusivement du consentement de l’Etat dont les nationaux étaient présumés avoir commis un crime. En d’autres termes, un Américain ne pourrait être jugé par la CPI que si les Etats-Unis le voulaient bien. Cette requête a été fermement refusée par l’ensemble des autres délégations.
Le souci premier des Etats-Unis était de se protéger de tout risque, quitte à établir une cour ouvertement partiale.

Face à ce qui ressemble à bien plus que de la mauvaise volonté, les autres délégations, excédées, comprennent qu’un compromis n’est pas envisageable, à moins qu’elles n’acceptent de créer une cour subordonnée au bon vouloir des Etats-Unis, concédant peu ou prou à ces derniers le rôle de « gendarme du monde » qu’ils entendent s’arroger. Elles passent donc outre les exigences américaines afin de créer une Cour autonome et impartiale.

Après cinq semaines de négociations, les Etats-Unis refusent donc de signer la Convention de Rome, ou autrement dit le Statut de la Cour Pénale Internationale, faisant ainsi partie des sept pays ayant voté contre ce texte, tandis que cent vingt autres se prononcent en faveur de son adoption.

Petite parenthèse : à la lecture de la définition du crime de guerre donnée par le Statut et au vu des actions (ou exactions ?) commises dans le cadre de la guerre en Irak, avec notamment les cas de torture désormais tristement célèbres de la prison d’Abu Graib, on peut penser que les Etats-Unis ont bien fait de ne pas se constituer comme Etat partie de la Cour Pénale Internationale et de se soustraire ainsi à sa compétence… Art.8, §2 « on entend par « crimes de guerre » (entre autres) :

« Le fait de priver intentionnellement un prisonnier de guerre ou toute autre personne protégée de son droit d’être jugé régulièrement et impartialement »
« La déportation ou le transfert illégal ou la détention illégale »
« Le fait de diriger intentionnellement une attaque en sachant qu’elle causera incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile, des blessures aux personnes civiles, des dommages aux biens de caractère civil ou des dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel qui seraient manifestement excessifs par rapport à l’ensemble de l’avantage militaire concret et direct attendu »
« Le fait d’attaquer ou de bombarder par quelque moyen que ce soit, des villes, villages, habitations ou bâtiments qui ne sont pas défendus et qui ne sont pas des objectifs militaires »
« Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés à la religion, à l’enseignement, à l’art, à la science ou à l’action caritative, des monuments historiques, des hôpitaux et des uleux où des malades ou des blessés sont rassemblés »
« Le pillage d’une ville ou d’une localité, même prise d’assaut »
« Les atteintes à la personne, notamment les traitements humiliants et dégradants »
« Les atteintes à la vie et à l’intégrité corporelle, notamment le meurtre sous toutes ses formes, les mutilations, les traitements cruels et la torture »
« Le fait de détruire ou de saisir les biens d’un adversaire, sauf si ces destructions ou saisies sont impérieusement commandées par les nécessités du conflit »…
On peut penser qu’à l’origine, les Etats-Unis n’étaient pas fondamentalement opposés à l’idée d’une Cour Pénale Internationale : au début des années 1990 ils avaient exprimé leur soutien au projet. Par ailleurs, la conférence diplomatique de cinq semaines a été le théâtre de véritables négociations, ce qui va à l’encontre de l’idée selon laquelle les Etats-Unis n’étaient pas impliqués dans le processus de création de la CPI et qu’ils avaient déjà le projet de s’opposer au texte. Ce n’est que progressivement, avec la prise de conscience que la future CPI ne pourra être subordonnée au bon vouloir américain, que les Etats-Unis se désintéressent du projet.
Enfin, les Etats-Unis reviennent sur leur refus, sous le gouvernement Clinton qui s’apprête à céder la place, et décident de signer le Traité de Rome le 31 décembre 2000, afin de participer aux prochaines négociations et d’y faire valoir leur propre vision de la CPI. Mais les attaques terroristes du 11 septembre et l’élection de George W. Bush changent considérablement la donne, et ouvrent ce que la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) appelle à raison « l’offensive américaine contre la CPI ».


La véritable campagne des Etats-Unis contre la Cour Pénale Internationale

Les Etats-Unis, estimant devoir tout faire pour protéger ses nationaux et ressortissants du risque d’être l’objet d’une enquête, voire d’une accusation, de la part de la CPI, va déployer tout un arsenal de moyens dans ce sens, aussi bien dans le cadre national qu’international. La campagne anti-CPI comporte donc plusieurs volets :


La non-ratification de la Convention de Rome


Indice subtil de la sincérité de la volonté des dirigeants des Etats-Unis d’œuvrer à l’édification de la CPI, Bill Clinton lui-même indique, après avoir signé le traité : « qu’il ne soumettrait pas cet acte au Sénat, chargé de ratifier les accords internationaux, et qu’il ne recommandait pas à son successeur, Georges W. Bush, de le faire ». De fait le 6 mai 2002, le Secrétaire d’Etat pour le contrôle des armements et la sécurité internationale, John Bolton, informe officiellement le Secrétaire général des Nations Unies « that the United States does not intend to become a party of the treaty. Accordingly, the United States has no legal obligations arising from its signature on December 31. 2000”. Marc Grossman, sous-secrétaire d’Etat à la défense surenchérit, le 7 mai 2002 en déclarant : « Le Président Bush est arrivé à la conclusion que les Etats-Unis ne pouvaient pas être parties plus longtemps à ce processus (…) le Président estime qu’il n’a pas d’autre choix que d’informer les Nations Unies, en tant que dépositaire du traité, de notre intention de ne pas devenir partie au Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale » (cité dans l’article de Claire Trean, « Washington sape la Cour Pénale Internationale », Le Monde, 8 mai 2002). En refusant de ratifier ce texte, et donc de se constituer Etat partie au Statut de la CPI, les Etats-Unis se délient juridiquement des effets de leur signature. Cet acte, s’il est sans précédent dans le droit international et s’il est moralement condamnable, ne l’est (malheureusement) pas juridiquement, puisqu’il est admis en termes de droit international qu’un Etat signataire d’un traité n’a aucune obligation de ratifier ce dernier pour autant. Mais l’attitude des Etats-Unis ne se résume pas à un désengagement du processus de création de la CPI, et elle vise bientôt à ruiner l’autorité de la Cour de manière explicite.

L’American Service Members’ Protection Act

La loi HR4775 « American Service Member’s Protection Act », présentée pour la première fois le 8 mai 2001 devant la Chambre par le Républicain M. Delay et signée par le Président Bush le 2 août 2002, garantit l’immunité à tout citoyen américain et soustrait ainsi ce dernier à toute poursuite de la part de la CPI. Ce texte pose d’abord l’interdiction de principe de toute coopération avec la Cour (section 2004) : il interdit ainsi le transfert vers la Cour de toute personne, citoyen américain ou étranger résidant aux Etats-Unis, il interdit encore à la Cour d’enquêter sur le territoire américain, il interdit enfin d’affecter toute aide financière à la Cour pour l’enquête, la poursuite, la détention d’Américains ou d’étrangers résidant sur le sol américain. Mais ce texte ne se limite pas à faire du territoire américain une zone de non-droit international : il protège encore les actions de nationaux ou de ressortissants américain à l’extérieur des Etats-Unis -précaution ô combien nécessaire quand on pense à une intervention prochaine en Afghanistan et en Irak. Il pose comme condition à toute participation américaine aux opérations de maintien de la paix le vote par le Conseil de sécurité d’une résolution garantissant l’immunité des forces armées américaines. La loi dite ASPA interdit également toute assistance militaire avec la plupart des Etats parties à la CPI (section 2007). Rappel : un Etat partie à la CPI est un état qui a signé le Statut de la CPI et a ainsi accepté de coopérer avec la Cour pour le jugement de criminels.
Toutes ces mesures visent donc à soustraire de la compétence de la CPI tous les ressortissants américains, mais aussi toute personne, quelle que soit sa nationalité, travaillant sous commandement américain.

Les Etats-Unis justifient (ou en tout cas tentent de le faire) cette position par le fait qu’ayant une position imminente dans les affaires internationales, il existe un grave danger de voir leur action constamment entravée par une institution où figureraient immanquablement des juges venus de pays hostiles à la politique de Washington. Les Etats-Unis craignent d’être « menacés de poursuite pénale suite à des décisions de sécurité nationale impliquant des dossiers tels la réponse aux actes de terrorisme, la prévention de la prolifération d’armes de destruction massive et la prévention des agressions ». Ils expriment ainsi l’exigence suivante : « Les membres des forces armées américaines devraient être libres de tout risque de poursuite par la Cour pénale internationale, en particulier lorsque ceux-ci sont stationnés ou déployés dans le monde entier pour protéger les intérêts vitaux des Etats-Unis » (extrait de la section 2002 de l’ASPA, disponible sur le site de la FIDH). Qu’ajouter à cela ?
Avec cette loi, la doctrine américaine hostile à la CPI est désormais inscrite dans le droit interne. Mais les Etats-Unis ne s’arrêtent pas là et consolident cette loi de portée nationale par des résolutions du Conseil de Sécurité, tendant ainsi à faire de l’immunité des citoyens américains une quasi règle du droit international.

L’instrumentalisation du Conseil de Sécurité au profit de l’impunité américaine

Les Etats-Unis poursuivent leur combat contre la CPI au sein même du Conseil de Sécurité, où leur place est prépondérante, tout d’abord avec la résolution 1442, adoptée le 12 juillet 2002 (à l’unanimité !) qui empêche toute action de la Cour Pénale Internationale à l’encontre d’un citoyen d’un Etat non partie (comme un citoyen américain par exemple !) durant une période d’un an.
Cette résolution sera prorogée d’un an par la résolution 1487 du Conseil de Sécurité adoptée le 12 juin 2003, malgré l’abstention de la France, de l’Allemagne et de la Syrie… (Mais depuis la crise de Cuba et la politique de la chaise vide pratiquée par Staline, il est convenu que l’absence de vote n’empêche pas l’adoption d’une décision…)

Mais les Etats-Unis, sujets à une paranoïa pathologique (ou au contraire à une lucidité calculatrice ?) rajoutent à leur arsenal d’armes contre la CPI, des « accords internationaux » qui n’en ont que le nom, visant à parfaire la protection des citoyens américains contre l’action de la CPI.

La proposition, ou plutôt l’imposition, à différents pays d’accords bilatéraux garantissant l’immunité des ressortissants américains

Ces accords constituent une protection supplémentaire contre la CPI (alors que celle-ci a pour seul but de juger ceux qui se rendent coupables des crimes les plus atroces, et qu’elle offre de plus de nombreuses garanties contre les plaintes abusives, comme la protection des témoins, celle des informations relevant de la sécurité nationale des Etats, ou encore l’existence d’une Chambre Préliminaire qui «assume dès la phase de l’instruction le contrôle des actes du Procureur »…), protection qui sera d’autant plus efficace que les signataires seront nombreux.

Quelques jours après l’entrée en vigueur de la Cour, le gouvernement américain a donc pris contact avec près de 180 Etats (on trouve la liste d’une partie de ces Etats dans le rapport de la FIDH, Non à l’exception américaine, sous couvert de lutte contre le terrorisme, l’offensive américaine contre la Cour pénale Internationale) afin de conclure des accords bilatéraux garantissant le non transfert à la CPI de leurs ressortissants. Colin Powell est intervenu personnellement pour inciter les pays européens à signer ces traités en leur écrivant personnellement le 16 août 2002 pour leur demander de les signer le plus tôt possible, avant que l’Union Européenne n’ait défini de position commune à adopter face à de tels accords. Ces propositions d’accords d’immunité se font dans l’opacité et s’assortissent de pressions et de menaces explicites, par exemple celles de « couper » toute aide économique ou militaire aux pays qui oseraient se dresser contre les exigences américaines. La FIDH estimait en 2003 que déjà plus de 65 accords bilatéraux d’impunité avaient été signés… De tels accords constituent une violation du droit international et placent les Etats parties au Statut en situation de contravention avec les obligations auxquelles ils ont souscrit.

Quant aux pays ayant refusé de céder au chantage américain, ils ont rapidement subi les effets de leur refus effronté : il semblerait ainsi que le 1er octobre 2003, les Etats-Unis aient mis leurs menaces à exécution, en coupant une aide militaire qui s’élève à plus de 82 milliards de dollars à 32 pays ayant résisté aux pressions visant à garantir que les nationaux américains ne seront jamais poursuivis devant la Cour pénale internationale. La Bulgarie se voit ainsi refuser 9,85 millions de dollars, l’Equateur 15,65 millions, l’Afrique du Sud 7,6 millions… On comprend aisément l’hésitation d’Etats de faible envergure sur la scène mondiale à s’opposer à la volonté de la superpuissance américaine…
Les Etats-Unis entreprennent donc un ensemble de démarches illégales ou à la marge de la légalité, en réinterprétant le droit international à leur avantage et en exploitant les ambiguïtés du Statut de Rome, afin de servir leurs propres intérêts, au détriment d’une justice internationale impartiale. Ils violent explicitement le droit international et affaiblissent par là une institution, qui, si elle n’est certes pas parfaite, constitue cependant une avancée notable dans le développement d’une justice pénale internationale. De la part du pays qui se targue d’être celui de la démocratie et de la liberté, qui intitule son intervention en Irak « Libération de l’Irak » et celle en Afghanistan « Liberté immuable », voilà une belle manifestation de probité…
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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mer 8 Sep - 23:26

les responsabilités de la france dans le génocide des tuts

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« Le génocide des Tutsis, qu’on nous présente comme un combat préhistorique entre ethnies sauvages, est en fait un instrument de guerre totale extrêmement sophistiqué : c’est l’invention de la quatrième arme de destruction massive au vingtième siècle, après les armes chimiques pendant la Première Guerre mondiale, l’arme nucléaire pendant la Seconde Guerre mondiale, puis les essais d’armes bactériologiques notamment en Afrique du Sud. Et la France est non seulement complice de ce crime abominable, mais on peut maintenant penser sérieusement qu’elle en est co-actrice, co-initiatrice. » (François-Xavier Verschave, lors d’une conférence à Marseille en avril 2004)

La politique africaine de la France depuis l’indépendance des colonies est recouverte d’une épaisse brume voilant des intérêts troubles, des réseaux politico-mafieux, ou encore le soutien à des régimes dictatoriaux, d’abord dans un cadre plutôt centralisé autour de l’Elysée, puis par le biais de réseaux plus ou moins concurrents de politiciens, militaires et hommes d’affaires. Baptisée « Françafrique » par des militants – notamment l’association Survie aujourd’hui présidée par François-Xavier Verschave, dont le travail est considérable –, cette politique a sans doute accompli son plus obscur forfait pendant l’année 1994, en apportant un soutien à plusieurs niveaux et véritablement inconditionnel aux génocidaires rwandais. Sans entrer dans les détails du génocide et de l’histoire du Rwanda, cet article se propose d’identifier les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsis, qui, en quelques semaines, a entraîné la mort de presque un million de personnes. Ces responsabilités ont été analysées entre autres en 2004 au sein de la Commission d'enquête citoyenne sur le rôle de la France durant le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, essentielle pour tenter de comprendre et de connaître enfin toute la vérité.


Brève histoire du Rwanda au 20ème siècle, jusqu’à la veille du génocide


D’abord colonie allemande, le Rwanda est occupé à partir de 1916 par la Belgique qui, aidée des missionnaires de l’Eglise catholique, déploie un appareil administratif appuyé sur la population indigène, mais délimitée selon un critère ethnique. Représentant environ trois-quarts de la population, les Hutus sont en majorité cultivateurs, tandis que les Tutsis forment une population d’éleveurs plus aisés et dans laquelle se dessine une aristocratie, favorisée par l’Etat belge, tant officieusement qu’officiellement (en effet, les Belges créent en 1932 une « carte d’identité ethnique » où est mentionnée l’appartenance à l’un des deux « peuples »).

Cependant, dans les années 1950, cette élite tutsie, jalousée par une partie de la population rwandaise et désormais considérée moins fiable par le colon, se voit détrônée. Des intellectuels hutus suggèrent aux autorités belges, dans un manifeste, de favoriser les Hutus au détriment des Tutsis. Des partis politiques se créent et le climat raciste s’affirme, avec notamment l’émergence du Parti de l’émancipation du peuple hutu (Parmehutu), suppôt des colons qui préparent l’indépendance. Dans ce climat de tension et de violence se déclenche ce qu’on a appelé « la Toussaint rwandaise » en 1959, à savoir le massacre par le parti nationaliste hutu appuyé de l’armée belge de milliers de Tutsis, membres de l’élite ou non. Des réfugiés tutsis quittent massivement le Rwanda vers l’Ouganda ou la Tanzanie, pays anglophones. Pendant ce temps, le Parmehutu se déclare anticolonialiste à l’ONU sans cacher sa haine des Tutsis. En 1962, l’Etat belge accorde son indépendance au Rwanda, où Grégoire Kayibanda est élu président. Loin de la pensée panafricaine, anti-colonialiste voire internationaliste présente dans de nombreux pays africains à cette époque, les Belges et les missionnaires ont favorisé en quittant le Rwanda l’émergence d’un régime racial.

Dès lors, les pogroms ne cessent pendant des dizaines d’années, tandis qu’une véritable ségrégation est institutionnalisée au détriment des Tutsis, l’appartenance ethnique continuant d’être inscrite sur les papiers officiels et permettant aux dirigeants d’exclure les Tutsis de certains emplois et de les priver de certains droits. En 1973, Juvénal Habyarimana, lui aussi membre du parti unique Parmehutu, remplace par un coup d’Etat le président Kayibanda. Chaque citoyen est dès lors fait membre du parti unique. Habyarimana, toujours lié à l’Etat belge, se rapproche dès cette époque de la France : en 1975, le président Valéry Giscard D’Estaing signe avec son homologue rwandais un accord d’assistance militaire lors d’une visite ponctuée d’un safari.

Le dictateur rwandais refuse catégoriquement tout retour des exilés tutsis. Ces derniers, en Ouganda, s’organisent en 1987 en rébellion armée autour d’un parti, le Front patriotique rwandais (FPR), prêt à combattre pour renverser la dictature d’Habyarimana. Ces Tutsis désormais anglophones apparaissent aux Français comme membres de la sphère anglo-saxonne, traditionnellement ennemie de la sphère francophone, les indépendances n’ayant rien changé aux schémas coloniaux européens archaïques de domaine réservé et de sphère d’influence. Parallèlement à cette opposition tutsie naît une opposition hutue notamment dans le Sud du Rwanda, exaspérée par la domination du clan Akazu du nord-ouest organisé autour de la famille Habyarimana (et notamment d’Agathe, femme du dictateur). Cette opposition est soutenue par le FPR. A la fin des années 80, le régime dictatorial est déstabilisé tant la révolte gronde ou se fait menaçante. Le 1er octobre 1990, le FPR engage la lutte armée depuis l’Ouganda.


Le soutien français avant, pendant et après le génocide


En France, le président François Mitterrand a placé son fils Jean-Christophe au sein de la cellule africaine de l’Elysée, et tous deux entretiennent des relations étroites avec la famille Habyarimana. Dès le 4 octobre 1990, Mitterrand envoie en toute logique des centaines de parachutistes pour protéger la dictature contre le FPR, ainsi que des agents secrets et instructeurs militaires. Comme le signale François-Xavier Verschave, ces régiments français d’intervention « outre-mer », à savoir la Légion et l’Infanterie de Marine, sont passés « sans transition des guerres coloniales au maintien de l’ordre post-colonial ». L’armée française est ainsi présente au Rwanda de 1990 à 1994 pour soutenir la dictature, qui affirme toujours une idéologie profondément raciste et meurtrière à l’égard des Tutsis. Cependant, devant la contestation grandissante au Rwanda et dans d’autres pays africains, la France encourage Habyarimana à adoucir (très relativement) sa politique : le multipartisme est instauré en 1991, et un nouveau gouvernement est formé, intégrant des éléments de l’opposition. Ce nouveau gouvernement entame en juillet 1992 des pourparlers avec le FPR. Des membres du clan Akazu s’indignent de telles négociations, et préparent une offensive raciste pour monter le peuple rwandais contre les Tutsis, sous la direction du colonel Théoneste Bagosora, ancien élève de l’Ecole de guerre de Paris et futur organisateur du génocide. Peu avant 1994, ces extrémistes jouissent d’un organe de presse, Kangura, et d’un appareil médiatique, la tristement célèbre Radio Télévision Libre des Mille Collines. L’Akazu constitue également des milices dites Interhamwe, qui massacrent des civils tutsis dès 1992. En février 1993, le FPR relance une offensive, et c’est l’armée française qui stoppe les combattants devant la capitale rwandaise, Kigali. Face à cette rébellion, des extrémistes hutus se rassemblent autour d’un slogan, « Hutu Power ! », qui devient le nom du parti raciste futur acteur du génocide : constituée avec l’appui d’Habyarimana, cette mouvance rassemble plusieurs partis et fractions de partis racistes. Début 1994, l’armée française n’est officiellement plus présente au Rwanda.

Le 6 avril 1994, le président Habyarimana est assassiné à son retour en avion d’Arusha où il venait tout juste de signer un accord devant théoriquement mettre fin à la guerre et intégrer des membres du FPR au gouvernement rwandais. Le 7 avril, le Hutu Power prend le pouvoir, avec l’appui de la garde présidentielle formée par la France, des miliciens eux-mêmes formés par la garde présidentielle, et de la gendarmerie formée par les Français ; l’Etat français reconnaît immédiatement ce Gouvernement intérimaire rwandais (GIR), mis en place en connivence avec l’ambassade de France. La machine génocidaire peut se mettre en route. En un peu plus de sept semaines, plus de 800 000 Tutsis sont tués. Et le soutien français dure durant toute cette période : avant, pendant et après ; militairement, financièrement, diplomatiquement, médiatiquement et idéologiquement.

- Soutien et complicité militaires


De 1991 à 1993, les troupes spéciales françaises ont formé dans des camps d’entraînement la garde présidentielle et les leaders des milices rwandaises, et en tout des milliers d’hommes, qui pour beaucoup allaient préparer, encadrer ou participer au génocide. Il est évident que les Français présents au Rwanda dans ces camps savaient parfaitement ce qui se passait autour d’eux, en raison de massacres de Tutsis perpétrés dès janvier 1993, tandis que des témoins ont assuré que dès 1991, il est arrivé à des soldats français de livrer des Tutsis aux miliciens après vérification de la carte ethnique. De plus il a été prouvé que, lorsque l’armée du régime était mal en point en 1993, c’est l’armée française qui a mené la guerre du côté du pouvoir dictatorial en plus de conseiller l’armée. Les militaires français ont donc côtoyé les idéologues et les acteurs militaires du génocide, et ont soutenu militairement le régime qui leur a permis d’accomplir ce crime contre l’humanité.

Bien-sûr, le gouvernement français a longtemps caché ce soutien, de 1990 à 1993, avant de le reconnaître en 1994 au moment de la signature des accords d’Arusha. Il refuse par contre de reconnaître l’implication d’éléments de l’armée française dans le déclenchement et le déroulement du génocide, et dément son soutien aux Forces armées rwandaises (FAR) pendant le génocide. Pourtant, un document découvert par la journaliste Colette Braeckman rendant compte de la visite d’un dirigeant des FAR auprès du général Jean-Pierre Huchon, commandant la mission militaire du ministère de la Coopération, fait clairement état de cette connivence, véritable collaboration dans les faits. Les FAR étaient clairement impliquées dans le génocide, puisqu’elles ont prêté main forte aux groupes et institutions engagées dans les massacres : garde présidentielle, milices et autorités locales.

En juin 1994, le gouvernement français met en place l’opération Turquoise, officiellement désignée comme opération humanitaire ; en réalité, comme nous le détaillerons plus loin, durant l’opération Turquoise, de la fin juin au 15 août, la France a permis à des responsables du génocide de s’enfuir. L’armée française a donc soutenu les génocidaires pendant le génocide, tout en faisant passer son intervention comme une nécessité humanitaire et salvatrice.

Selon des témoignages recueillis par l’Human Rights Watch, des entraînements militaires ont continué d’être délivrés à des militaires et miliciens hutus dans une base militaire française en Centrafrique, après la défaite des génocidaires du FAR, en juin, juillet et août 1994. Conjugué aux ventes d’armes, ce soutien direct ou via Mobutu (duquel le gouvernement français se rapprochait alors officiellement) a permis aux ex-FAR réfugiés au Zaïre de se constituer peu de temps après le génocide en guérilla dans le but de déstabiliser le nouveau régime de Kigali en lançant des attaques régulières au Rwanda. Les troupes zaïroises du président Mobutu ont joué aux côtés de la France un rôle moteur dans cette reconstruction militaire des forces responsables du génocide. De fait, les liens militaires franco-zaïrois ont pris une nouvelle ampleur avec l’opération Turquoise, avec notamment la constitution d’une ligue franco-zaïro-soudanaise pour lutter contre la résistance sud-soudanaise aux intégristes religieux du Nord Soudan. L’idée de revanche contre le FPR n’est alors pas absente des rangs de l’armée française humiliée par la victoire des combattants du FPR contre des soldats en partie formés par les Français. La volonté de se venger s’est largement développée dans les rangs hutus réfugiés au Zaïre, et les miliciens ont continué de fréquentes incursions au Rwanda dans les années qui ont suivi le génocide. En 2004, ces groupes Interahamwe semblent cependant devenus très faibles.


- Soutien financier et ventes d’armes


En 1990, la France transfère 135 millions de francs au Rwanda pour son armement. Mais les Français ont également fourni l’armée rwandaise en armes pendant le génocide. Un sénateur belge a mené une enquête au sein de la Banque centrale du Rwanda qui a attesté qu’entre mai et août, la Banque de France et la BNP ont accepté plusieurs prélèvements de sommes très importantes par le gouvernement rwandais. De plus, la France a fait cause commune avec l'ambassadeur du Gouvernement intérimaire rwandais (GIR), qui tentait de s'opposer au vote d'un embargo sur les armes à destination du Rwanda au Conseil de Sécurité de l'ONU, le 17 mai. Des ventes d’armes en mai et en juin, postérieures donc au vote par l’ONU de l’embargo sur les armes, ont été attestées par un rapport publié par l’Human Rights Watch en mai 1995. Même durant l’opération « humanitaire » Turquoise, à partir de la mi-juin, et même facilitées par cette opération qui permettait aux militaires français de contrôler l’aéroport de Goma au Zaïre, les livraisons d’armes ont continué, avec l’appui de l’armée et du régime zaïrois de Mobutu.

Le gouvernement français a sans cesse démenti ces ventes d’armes, ou leur a attribué des buts autres que leurs objectifs véritables. Pourtant, la France a bien financé le génocide des Tutsis. Et après la défaite des Forces armées rwandaises (FAR), donc après le génocide, les livraisons d’armes ont continué en direction des troupes vaincues réfugiées au Zaïre.


- Soutien diplomatique


Sur le plan diplomatique, la France a reconnu immédiatement comme nous l’avons noté plus haut le Gouvernement intérimaire rwandais, formé au sein de l’ambassade de France avec les éléments les plus radicaux de la classe politique rwandaise. La France, pourtant très influente sur le GIR, n’a pas exercé de pressions sur lui pour lui faire cesser les massacres ; de fait, des propos rapportés qu’auraient tenu Mitterrand et son « monsieur Afrique » Bruno Delaye vont dans le sens d’une complète indifférence à l’égard du génocide. Mais la France a également étouffé sur le plan international l’idée d’un génocide perpétré à l’encontre des Tutsis, en soutenant la thèse d’une simple guerre. Elle a d’ailleurs trouvé un formidable soutien en la personne de l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général des Nations Unies, qui n’a eu de cesse de relayer le point de vue de Paris et de Kigali pendant le génocide. Tout cela a concouru à retarder la reconnaissance du génocide sur le plan international et les éventuelles réactions qui auraient pu en découler.

La France a par ailleurs reçu, hébergé et protégé des responsables du génocide, et notamment des membres du GIR ; on peut noter le sauvetage par les Français de nombreux membres du clan Habyarimana, de responsables divers du génocide, ou encore l’accueil de la femme d’Habyarimana en France, avec l’aide financière du ministère de la Coopération.

Quand, à la mi-juillet 1994, pendant l’opération Turquoise, l’ONU demande à la France de désarmer les soldats rwandais réfugiés dans sa « zone humanitaire sûre », soi-disant « enclave humanitaire », les responsables français invoquent un manque de moyens. Les journalistes de la Radio des Mille Collines sont également réfugiés dans cette zone contrôlée par la France. Finalement, les militaires français décident d’obliger tous ces responsables du génocide à quitter la zone, les laissant s’enfuir alors qu’ils les avaient tous sous la main. Entre juillet et septembre 1994, les militaires français ont emmené par avion depuis l’aéroport de Goma des chefs militaires de premier plan dont Théoneste Bagosora, mais aussi des miliciens. Certains se sont réfugiés dans des pays africains « amis » de la France, comme le Cameroun ou le Gabon.

Jusqu’à la fin novembre 1994, la France a bloqué toute décision d’aide financière, au niveau national et européen, au nouveau gouvernement multiethnique de Kigali (qui n’est certes sans doute pas un modèle démocratique), formé le 17 juillet 1994, tandis qu’elle tentait d’esquiver les procédures d’arrestation, de jugement et de sanction des responsables du génocide. Pourtant, selon le Code pénal français et la Convention de Genève, la France a le devoir de poursuivre les auteurs et complices de génocide se trouvant sur son sol, et cela sans attendre la constitution d’un Tribunal international. Les plaintes déposées par des particuliers ou des organisations n’ont pu aboutir, à cause d’un nombre considérable de verrous mis en place par les gouvernants français, au niveau national et international.

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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mer 8 Sep - 23:29

Suite:les responsabilités de la france dans le génocide des tuts

Soutien idéologique (bis) : la thèse de Patrick de Saint-Exupéry


Patrick de Saint-Exupéry et la Commission d’enquête citoyenne affirment qu’une sorte de « légion présidentielle » hors hiérarchie, le Commandement des opérations spéciales (COS), affranchi de tout contrôle démocratique, a mené une « guerre secrète » au Rwanda, en relation avec les services secrets et les commandos de gendarmerie (GIGN et EPIGN). D’après Patrick de Saint-Exupéry, si les intérêts français au Rwanda demeurent flous, ce sont les « blessures d’Empire » françaises qui ont trouvé au Rwanda de quoi se cicatriser : « Il s’agit de créer, en dehors de tout contrôle, au nez et à la barbe de nos institutions et de notre Parlement, une structure appelée à être le bras armé de notre désir d’empire, de ce souverain désir de puissance. Une légion aux ordres de l’Elysée… A ce vieux rêve, il sera donné un nom. Un arrêté, un simple arrêté en date du 24 juin 1992, l’officialisera : il sera baptisé Commandement des opération spéciales. Le COS est un état-major interarmées placé sous l’autorité directe du chef d’état-major des armées, lui-même placé sous l’autorité directe du président de la République, chef des armées aux termes de la Constitution (…). Le COS est une structure politico-militaire ». (in L’inavouable, la France au Rwanda)

Selon le chercheur politologue latino-américaniste Gabriel Périès, ces forces spéciales sont les tenantes de doctrines militaires qui ont fait leurs preuves après le désastre indochinois, notamment pendant la bataille d’Alger durant la guerre d’Algérie. Ces doctrines ont été enseignées à l’Ecole de guerre de Paris, et exportées dans le monde entier par les Français, et sont connues sous le nom de « guerre révolutionnaire », « guerre moderne » ou « guerre psychologique ». Dans une interview parue dans L’Humanité le 27 mars 2004, Gabriel Périès résume ainsi ces doctrines élaborées notamment par les colonels Lacheroy et Trinquier dans les années 50 : « Il s'agit d'une doctrine d'emploi et d'organisation préventive des forces armées qui vise à établir un implacable contrôle "militaro-politique" des populations. Elle a servi à former la plupart des élites militaires des pays de l'Afrique francophone au lendemain des indépendances. À partir du milieu des années 1970, après la prise du pouvoir par le général Habyarimana et la réactivation de la coopération militaire française sous Giscard d'Estaing, l'organisation politico-administrative de l'État rwandais correspond peu ou prou aux théories de Trinquier sur "le contrôle des populations". Mon hypothèse, néanmoins, est que la doctrine de "la guerre révolutionnaire" a imprégné, dès la fin des années 1950, la formation de l'État rwandais "moderne", dirigé par un ex-séminariste Hutu (Grégoire Kayibanda) et un officier parachutiste belge (le colonel Logiest), qui culmine en 1963-1964 avec un pré-génocide (…). C'est le régime Habyarimana qui va parachever la mise en place de [la guerre révolutionnaire], autant pour lutter contre un ennemi intérieur Tutsi et contre une éventuelle incursion du FPR que pour asseoir son pouvoir de la manière la plus totale possible. ».

A partir de ces recherches, Patrick de Saint-Exupéry a formulé des hypothèses reprises par la Commission d’enquête citoyenne, qui évoque le Rwanda comme une sorte de « laboratoire » pour la France : « on peut dès lors se demander si, à l’occasion de la guerre menée par la France au Rwanda pour des objectifs obscurs, des "apprentis sorciers" n’auraient pas franchi (…) un palier dans la guerre psychologique et l’instrumentalisation de l’ethnicité jusqu’à amorcer, dans un contexte "favorable", la dynamique génocidaire ; cet amorçage pourrait être un résultat non souhaité, mais pourquoi en ce cas les plus hautes autorités politiques et militaires, rattachées à la Présidence de la République, ont-elles mis si peu d’empressement à combattre dès avril un génocide que certains officiers ou diplomates laissaient présager depuis 1990 ou 1991 ? ».


En conclusion : extraits de l’avis de l’Observatoire permanent de la Coopération française (OPCF) sur la politique de la France au Rwanda


L’OPCF s’est constituée au début de l’année 1994 et est formé d’une quarantaine d’experts, africanistes et responsables d’ONG.

« La France (…) a soutenu militairement le régime Habyarimana, l'armant, voire combattant à ses côtés ; elle a instruit, renforcé ou "assisté" certains des éléments qui exécuteront le génocide (Garde présidentielle, une partie de l'armée, milices d’"autodéfense") ; elle a favorisé la division de l'opposition démocratique, pivot des accords d'Arusha ; elle n'a pas rompu, durant le génocide, avec ses principaux responsables, constitués en "gouvernement intérimaire" - le soutenant diplomatiquement, et facilitant, selon plusieurs sources, la poursuite des livraisons d'armes ; elle a reconnu beaucoup trop tardivement le génocide, faisant obstacle, avec d'autres, à une réaction rapide de la Communauté internationale ; elle ne tire publiquement, ni au Rwanda, ni ailleurs, aucune des leçons qui se déduisent, pour sa politique africaine, de cet effroyable échec (…). 35 années de pratique du "domaine réservé" ont coupé l'Elysée de tout débat démocratique comme de toute réflexion intellectuelle, transformant la relation franco-africaine en une familiarité douteuse entre chefs d'Etat et leurs proches, confondant la stabilité souhaitable des institutions avec le maintien, par la force, de rentes et privilèges prélevés sur des pays malmenés. Dans le même temps, l'exécutif apparaît dépassé par les groupes d'intérêts qu'il a utilisés, tolérés, ou laissés prospérer : dans le "champ" africain s'agitent plus d'une dizaine de réseaux, politico-affairistes ou corporatistes, dont les micro-stratégies se juxtaposent en un désordre funeste ».
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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mer 8 Sep - 23:33

hebron : juillet 2003

Hebron

La ville est située au sud du pays, en Cisjordanie, à hauteur de la pointe nord de la bande de Gaza. Hebron est avant tout une ville sainte pour les trois religions du Livre avec les tombes d’Abraham/Ibrahim, de Sarah, d’Isaac et de Rebecca, de Lea et de Jacob. Ce site s’appelle le tombeau des patriarches, tombeau d’Abraham ou en Arabe le « Haram al-Khalil ». Son nom arabe, est une référence à Abraham/Ibrahim que l’on appelait « al-Khalil » ce qui signifie « l’ami ». Historiquement c’est aussi là que David fut sacré roi d’Israël.
C’est aux vues de toutes ces références bibliques, en accord avec le principe néo-sioniste de judaïsation de la terre que les colons se sont installés autour d’al-Khalil/Hebron.

La ville est autrement plus célèbre pour 2 massacres. Le premier remonte à 1929 avec le massacre d’environ 70 Juifs par les Palestiniens. Certains Juifs rechapèrent miraculeusement au massacre grâce à certains de leurs voisins arabes. Le second massacre fut commis le 25 février 1994 par Baruch Goldstein, membre du mouvement d’extrême-droite Kach. Ce dernier a ouvert le feu dans la mosquée (tombeau des patriarches) sur les musulmans à l’heure de la prière. Outre un nombre extrêmement impressionnant de blessés, on dénombra 52 morts palestiniens. Suite à ce massacre et aux graves affrontements entre les Palestiniens et l’armée israélienne, Israël accepta la présence d’observateurs internationaux, les « Tempory International Presence in Hebron », composés du Danemark, de la Suède, de la Norvège, de l’Italie, de la Turquie et de la Suisse... Initialement leur mission était entre autres d’observer les progrès de la mise en place du processus de paix, accords de principes d’Oslo). Depuis, le rôle de ces observateurs est de récolter à l’aide d’appareils photos et de caméras le maximum d’informations sur les incidents entre Israéliens et Palestiniens. Ces données sont ensuite étudiées entre représentants palestiniens et israéliens. Pour information, au mois de juillet 2003, cela faisait plus de 3 ans qu’aucune de ces rencontres n’avait eu lieu.


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L’objectif de la colonisation d’Hebron est la récupération de l’ancien quartier en détériorant au maximum les conditions de vie des musulmans : couvre-feu durant le Shabbat, bouclage régulier du quartier, expulsion, réappropriation, destruction, interdiction de réhabilitation des maisons...

L’armée ne compte pas moins de 2000 hommes pour protéger 400 colons d’origine française ou américaine. La population palestinienne est de 130 000 personnes pour l’ensemble de la ville et de 42 000 pour la vieille ville. La communauté juive installée dans et autour d’Hebron est affiliée ou très proche du Kach, parti d’extrême-droite israélien. L’occupation n’est autre qu’un véritable régime de terreur et d’oppression quotidienne. Tout le monde s’accorde à dire que les colons d’Hebron sont les plus radicaux d’Israël, racistes, violents. Ils n’hésitent pas à faire pression sur les observateurs internationaux du CPT (Christian Peacemaker Team) en graffant des slogans racistes à l’encontre d’observateurs noirs (white power, kill nigers...), ou sur les medias en caillassant les journalistes palestiniens... Il arrive même que les colons s’amusent à tirer sur la population du haut de la colline dominant la vieille ville. Théoriquement, depuis le 15 janvier 1997, le contrôle d’Hebron est partagé en 2 zones. La zone H1 soit les 4/5 de la ville est sous contrôle de l’autorité palestinienne. La zone H2 est sous contrôle de l’armée israélienne. Dans les faits, l’ensemble de la vieille ville est passé sous contrôle de l’Etat Hébreu.

Outre les forces politiques palestiniennes et la résistance armée, la résistance s’organise aussi sur le quotidien, auprès des enfants, des conditions de vie mais aussi autour du logement. Le comité de réhabilitation situé à l’entrée de la vieille ville s’occupe grâce à des fonds internationaux de rénover des maisons délabrées afin de permettre à des Palestiniens de vivre dans des conditions décentes. Leur action est régulièrement entravée par l’armée israélienne qui bloque ou détruit les rénovations pour des raisons de sécurité.
Concrètement, la vie dans la vieille ville est quasi-impossible. Le quartier est régulièrement bouclé, les couvre-feux y sont aussi fréquents qu’arbitraires, l’armée n’est plus une force d’interposition entres colons et Palestiniens mais de défense des colons israéliens. Deux observateurs des TIPH sont morts l’an passé dans une embuscade, les observateurs des CPT se font tirer dessus par les colons, les rues se vident, les commerces ferment, le quartier est régulièrement bouclé, ...

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Message par Syfou Mer 8 Sep - 23:38

Impressions à vif, avant propos

Le ton y est différent du texte présenté précédemment. Je l’ai rédigé sur place. La visite d’un pays en guerre où violences et injustices sont le lot quotidien m’a profondément affecté. Il n’y a pas de "guerre propre", le dire ce n’est pas faire acte de résignation ou de fausse philosophie mais de lucidité. L’empathie pour le peuple palestinien que l’on côtoie quotidiennement lors d’un voyage en Cisjordanie dans l’oppression ne doit cependant pas obscurcir la faculté de jugement. Il y a des assassins en Israël c’est un fait inhérent à la place d’occupant, mais il y en a aussi en Palestine, elles aussi victimes du fanatisme. Le récent attentat d’Haïfa en est une bien triste preuve ; tout comme les bombardements des F-16 de l’IDF. J’ai mis quelques liens vers des associations dissidentes israéliennes dans la page consacrée à cet effet. J’espère ainsi montrer qu’il existe une résistance sur place, aussi fragile soit-elle depuis la seconde Intifada. La volonté de ces liens est aussi d’éviter aux gens de tomber dans des maladresses, des amalgames et des facilités manichéennes voulant faire d’Israël et donc des Israéliens autres choses que ce qu’ils sont : un peuple désorienté à la recherche de sa Matzpem.

Villes martyres, Hebron, 14.07.2003

Salut a tous, le voyage rallongé d une semaine, des nouvelles perspectives s’offrent a nous. J’ai dû quitter Dheishe, le camp de réfugié Bethlehem construit en 1954, pour Tel-Aviv afin de changer mon billet et les idées... je vous passe les détails administratifs... Dheishe est une concentration au sens premier du terme : 12 000 personnes sur un demi km², plus exactement une bande de 500 m de large sur 1 km de long. La tension y est très forte, nous avons rencontré des gens du collectif Ibdaa, un centre culturel financé en partie grâce à leur troupe de danse traditionnelle. La population y était littéralement parquée jusqu'à peu de temps. La seule sortie était un tourniquet renforcé par lequel juste une personne à la fois pouvait sortir. la ville de Bethlehem vient d’être remise sous autorité palestinienne, selon les habitants du camp de réfugiés cela ne change rien et de toute façon la police n'ose même pas y rentrer [dans le camp] tant c’est chaud. Concrètement notre statut d’International et qui plus est de Français est une chance inconsidérable (merci Chirac ha ha ha). Accompagnés par un jeune du camp nous avons fait le tour du camp bien rapide et au combien explicite. Il nous a raconté le couvre-feu de trois jours durant lequel toute personne sortant de chez elle était tirée à vue, les jeunes soldats (israéliens) terrorisés par les ruelles étroites, les chars dégageant les murs pour faciliter l'entrée des troupes, les impacts de balles, les graffitis faucille et marteau ou Che Guevara disséminés un peu partout, accompagnant comme un dernier hommage des affiches à l’image des martyres. Si nous n’avions pas été accompagnés cela aurait été plus que tendu. Mais comme à chaque fois l'hospitalité palestinienne a été au rendez-vous... Cependant au-delà du sourire des enfants, la douleur et la souffrance, les 99% de chômage et autres frustrations quotidiennes sont plus que perceptibles. Un jeune homme nous a raconté calmement, avec un recul plus que surprenant, comment il travaillait avant l’interdiction de quitter Bethlehem. Afin de nourrir ses enfants il devait construire les colonies autour de son camp, en construisant les colonies, il aidait le développement des implantations sionistes, en aidant ce développement il creusait sa propre tombe...

Après la virée administrative à Tel-Aviv, j’ai laissé les autres à Jérusalem pour partir a Hebron, d’autres aventures m’y attendant. La ville étant bouclée, il a fallu prendre 3 taxis rejoignant chaque portion de route coupée a travers les champs ou les monticules de terre. Les 3 loustiques m’ont rejoint en début d'après-midi. Nous sommes allés a la rencontre des TIPH, "force" d'observation internationale visant à faire des rapports sur le quotidien d'Hebron, nous avons rendez vous demain matin...

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La ville d’Hebron est sous couvre-feu pendant le Shabbat, des colonies sont en effet installées en plein centre de la vieille ville. Nous avons visité ce qui correspond à l’ancien souk avec un activiste du CPT, militants pacifistes protestants. Ils aident à rédiger des rapports sur les violations des droits de l’Homme et autres humiliations. Leur centre d’observation est installé à la limite entre les colonies et le quartier palestinien. En signe de bienvenue à deux observateurs noirs, les colons, d’origine principalement française, ont marqué sur le mur d’en face : « White power, kill all nigers », tout un programme... Les rues du souk sont quasi désertes à l’exception des enfants jouant aux billes, avec leur vélo, ce qu’ils trouvent... Notre camarade du CPT nous explique le bouclage de la ville par l'armée, le rôle (occasionnel) tampon de Tsahal entre les colons et les Palestiniens mais aussi la différence de traitement et l’injustice quotidienne. Si un enfant palestinien balance une pierre ou un cocktail, alors il y a couvre-feu sur la ville. Si un colon tire sur un Palestinien, alors couvre-feu sur la ville pour éviter les débordements... Les rues sont criblées d’impact de balles, certaines rues trop étroites sont définitivement fermées, sécurité oblige... des check-points tout autour, des abris blindés, camouflés, des soldats nous tiennent en joue de derrière leurs bunkers... rien à voir avec le paintball...

Cette visite de plus d’une heure a encore une fois été des plus instructives. Notre hôte du CPT nous expliquait en quoi il retrouvait les délires racistes du KKK, où en plein Harlem ces derniers ont installé un espace "White pride". Il nous a aussi, lui, ce témoin blanc et protestant, affirmé le caractère raciste de la politique israélienne mais aussi des Israéliens. Ce dernier n’hésite pas à qualifier ce qu'il se passe de "quiet ethnic epuration", celle-là même qui pousse les gens à quitter leur pays par tous les moyens possibles. Toujours selon lui et comme le disent de nombreux observateurs, Isra'hell (slogan anarchiste israélien) ne veut pas de la paix... L’analyse est simple et compliquée en même temps, de quoi faire un autre message ou animer les prochaines soirées de discussions... Ce qui est sûr, c’est que nous avons franchi un pas de plus dans le non-sens et l’horreur et nous n’en avons vu que les stigmates... Je n'ai qu'un seul regret, celui de ne pas avoir un boîtier numérique pour vous transmettre en direct les images...

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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Mer 8 Sep - 23:45

SCENES ORDINAIRES DE LA VIE EN PALESTINE, A GAZA.


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Dès le réveil, si vous avez pu voler quelques heures de repos, vous ressurgit immédiatement en tête votre enfermement, devenu obsessionnel : vous êtes parqué dans un gigantesque camp, entouré de tous côtés par un incontournable mur d’acier. Un mur qui, depuis toutes ces années, a marqué votre esprit au point qu’il fait désormais partie de votre être. Un mur qui vous enserre non seulement dans vos déplacements de chaque jour, dans vos rêves de chaque nuit, mais aussi à l’intérieur de vous-mêmes. Un mur tellement omniprésent que vous l’emportez avec vous où que vous alliez, quoi que vous fassiez. Qui s’est insinué jusque dans la moindre cellule vous constituant. Un mur qui vous contraint le cerveau, qui pèse en vous de tout son poids, tel un impossible destin. Qui vous fait sentir à chaque instant votre insignifiance. Votre petitesse. Votre nullité. Votre impuissance à vivre et vous développer. Votre inexistence. Un mur qui a brisé en vous tout élan, tout projet, toute perspective. Un mur qui vous est devenu consubstantiel. Dont le poids pèse de toute son ignominie en votre tête et votre chair devenus aussi lourds que l’univers …

Inutile de penser à ceux qui se trouvent de l’autre côté des barreaux de cette infranchissable cage, ils sont inaccessibles. Des tonnes d’obstacles de toutes les sortes en complètent l’architecture obscène. Et des machines humaines, harnachées de la tête aux pieds en parachèvent les dernières ouvertures, si tant est que vous eussiez encore imaginé pouvoir passer entre une maille laissée entrebâillée. L’extérieur vous est définitivement hors de portée. Impossible à atteindre. A jamais, inabordable.

Un peu comme une prison, donc ? Comme dans une immense prison à ciel ouvert, pour reprendre l’expression de certains qui tentent désespérément de nommer l’innommable ? Non ! En prison, vous êtes nourri. En prison vous êtes chauffé. En prison si vous êtes malade, vous êtes soigné. En prison vous recevez des colis et des visites de l’extérieur. En prison il arrive un moment où vous avez terminé de purger votre peine. En prison, vous pouvez encore décompter les jours qui vous restent à tirer. En prison vous avez des contacts avec vos gardiens. En prison, vous pouvez rêver de ceux qui vous attendent à l’extérieur. Et de la joie des prochaines retrouvailles. Et ainsi, en prison ne vous est pas brutalement arrachée cette part d’humanité qui vous reste. Mais vous, engeance de Gaza, qui pourrait bien vous attendre au-dehors ? Personne, puisque votre condition indiffère le monde entier. Puisque votre situation connue depuis des années, n’a eu de cesse de se détériorer. Dans l’indifférence quasi générale. C’est que donc, personne ne vous attend et que tout le monde s’en fout. Et puis, en prison, vous avez l’électricité pour regarder la télé ou écouter la radio. Et vous avez l’eau, aussi, pour la douche, pour les toilettes et un minimum d’hygiène, quoi ! Mais à Gaza, point de tout cela. Même l’élémentaire vous est supprimé, confisqué, interdit. Non, Gaza n’est même plus une prison. Plutôt un camp. Un immense camp où comme d’autres, comme tous les autres qui s’y trouvent retenus, vous êtes privé de tout. D’absolument tout… Tout ce que vous faites, vous devez l’avoir imaginé d’abord, pour savoir comment vous y prendre. Le geste le plus anodin, la démarche la plus courante, l’initiative la plus banale devient toute une entreprise. Et il vous faut impérativement rester en bonne santé. Même privé de chauffage par ce temps d’hiver, avec les vitres des fenêtres éclatées par la violence des déflagrations, la moindre maladie qui risquerait de vous toucher pourrait avoir des conséquences irréversibles, parce que les médicaments manquent aussi, évidemment. Et n’allez surtout pas contracter une maladie chronique qui vous obligerait à des soins réguliers. Ce serait précipiter votre fin à la vitesse d’un TGV.

Autour de vous tout est gris. Les ruines éventrées par les tirs quotidiens des geôliers. Les murs des masures encore debout, où s’entassent vos semblables. Les rues dans lesquelles ils errent comme des ombres. Leurs visages mêmes dont les yeux semblent se cacher le plus profondément possible dans leurs orbites. Leurs vêtements devenus trop larges. Et leur âme. Perdue, égarée dans un monde qui jour après jour se déshumanise. Même le ciel est devenu gris, avec son horizon où un soleil étrange poursuit sa course imperturbable, comme s’il ne vous voyait même plus. D’ailleurs il ne vous voit plus. Vous êtes tellement gris, qu’il vous confond avec la couleur du bitume déchiré, et avec la poussière laissée par tout ce que les chars israéliens ont retourné sur leur passage dantesque. Gris comme l’absence de tout avenir. Gris comme un décor n’ayant pour tout horizon que des perspectives avortées. Gris comme un regard qui s’éteint déjà, même à la fleur de l’âge. Gris comme la mort qui rôde…

Cependant, depuis quelques jours, tout encagé de Gaza a compris que ce n’était pas encore assez. Que ces conditions pourtant infra humaines n’étaient pas assez rapides et efficaces sans doute pour en venir à bout. S’y ajoutent à présent des bombardements massifs et quotidiens. Avec leur bruit assourdissant qui déchire l’air tel un orage tellurique. Tant le jour que la nuit. Afin d’empêcher aussi que vous puissiez grappiller quelques heures de repos. Et n’allez surtout pas croire que l’occupant est à court d’idées. Il en a encore plein des idées dans ce genre-là. D’ailleurs, régulièrement il teste sur vous de nouvelles techniques. Vous êtes utilisé comme cobaye, c’est toujours çà ! Ses armes sont toujours à la pointe du progrès, comme on dit dans les pays civilisés. Un tel progrès, qu’il lui permet de vous envoyer des bombes au phosphore et à l’uranium appauvri, made in USA. Ainsi, on ne vous enferme plus dans quelque archaïque chambre à gaz, on vous l’envoie par avion ou par hélicoptère, et il vous tombe du ciel en larges gerbes au sol. Il vous brûle le larynx, les yeux, les poumons et la peau d’une manière très efficace. Les médecins horrifiés par le raffinement d’une telle barbarie le confirment. Evidemment, ces procédés à l’encontre des populations civiles sont strictement interdits sur papier, dans quelque Convention classée dans de prestigieux bureaux de hauts fonctionnaires, mais ces gens-là n’ont pas le temps de venir voir sur place les dégâts collatéraux que ce formidable progrès occasionne. Ils ont beaucoup trop de réunions au sommet, d’assemblées générales, de colloques exceptionnels auxquels ils participent. Avec tous ces déplacements en avion à tout bout de champ, et ces dîners, en plus ! Ces gens-là sont vraiment épuisés. Depuis les décennies que vous résistez à ces carnages, vous tiendrez bien encore un moment…

Ces machines à tuer restreignent donc encore un peu plus votre approvisionnement en électricité au point que deux tiers de la population en est privée ; de même avec l’eau dont ne bénéficie plus que la moitié de vos codétenus. Et quelle qualité d’eau, je ne vous dis pas ! Parallèlement, les trois cents camions d’approvisionnement nécessaires chaque jour – d’après des spécialistes – pour nourrir le million et demi d’habitants ont été ramené à une cinquantaine. Afin de tester sur vous toujours, l’arme de la faim. Et de la même manière, les médicaments n’arrivent plus qu’au compte-goutte. Au point que les opérations chirurgicales se pratiquent à présent sans gants, et sans anesthésie… Et ne parlons pas des hôpitaux, qui débordent, ni de certains cimetières, totalement saturés.

Officiellement, les plus hauts responsables de ce plan machiavélique ont déclaré qu’il n’y avait pas de crise humanitaire à Gaza… Et la presse entière a relayé ce message apaisant. Les chancelleries ont dès lors été rassurées, poussant un « ouf » de soulagement : le pire n’est pas encore advenu ! Et dans la foulée, un grand nombre de citoyens aussi. Au point que si vous dénoncez cette situation intolérable avec quelque insistance, vous devenez tout de suite suspect. Vous n’êtes pas dans l’alignement requis pour parler de ces choses. Vous êtes rappelés à l’ordre et mêmes ceux que vous pensiez être des militants proches de vous, vous exhortent à la retenue. Votre vocabulaire, les mots et les images que vous utilisez ne sont pas en adéquation avec la situation. Votre propos n’est pas politiquement correct. N’allez surtout pas qualifier la Bande de Gaza de Camp concentrationnaire et encore moins de camp d’extermination, vous n’obtiendriez que le mépris. Quant à la sonnette d’alarme que vous pourriez tirer aux fins de prévenir d’un « lent génocide » entamé il y a 60 ans, vous serez probablement taxé d’entité hostile sous le nom d’antisémite !

Non, franchement, ayez un peu de retenue et gardez un verbe policé. Voyez comme ces Gazaouis de malheur, ces sauvages enturbannés, ces terroristes patentés menacent toujours les acquis d’une exemplaire démocratie, en continuant à lui envoyer ses armes de destruction massive bricolées et lancées à l’aveuglette, par dizaine chaque jour ! Allons, rentrez chez vous, bonnes gens, bien-pensants de tout poil, bons citoyens de l’Occident des Droits de l’homme. Et attelez-vous donc à ne pas rater les derniers jours des soldes, face à la terrible crise qui vous assaille. Tout va bien à Gaza. Juste quelques habituelles échauffourées avec le rebus du monde, dont le peuple élu, défenseur de nos démocraties éclairées finira bien par venir à bout. Rien d’autre, finalement, qu’une scène très ordinaire de la vie à Gaza, en lointaine, de plus en plus lointaine Palestine…


Daniel Vanhove –Observateur civil

Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos rêves – 2004

La Démocratie mensonge – 2008

Aux Ed. Marco Pietteur – coll. Oser Dire

Pour une rencontre avec l'auteur (interview, conférence de press, rencontre débat,...) n'hésitez pas à prendre contact :

Saïdi Nordine: (0032)0476/84.19.69 ou [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Jeu 9 Sep - 0:20

La vie des palestiniens plus cruelle que plomb durci

Par: GIDEON Levy

Rencontre le vendredi 15 janvier avec le journaliste israélien Gideon Levy à la librairie de l’Atelier à Paris, à l’occasion de la sortie d’un recueil de ses articles. Gideon Levy en paroles.

Il fait le décompte de l’indécomptable, le recensement auquel personne dans son pays ne veut procéder. Gideon Levy, journaliste au quotidien de gauche Haaretz, est une voix dissonante dans le concert médiatique israélien lorsqu’il s’agit de la Palestine. Gideon Levy est le seul à mettre des noms sur les visages quand l’armée israélienne assassine dans les territoires occupés. Il est le seul à faire la chronique hebdomadaire des exactions commises au nom des citoyens d’Israël afin qu’aucun d’entre eux ne puisse dire qu’il ne savait pas. A cause de Gideon Levy, on est obligé de savoir. On peut toujours ne pas acheter le journal ou éteindre la télé, mais il continuera de parler, d’écrire. A force de fermer les yeux, il faudra bien les rouvrir.

Gideon Levy était récemment en France pour la publication d’un recueil de ses articles publiés entre 2006 et 2009. Ironiquement, Gaza commence l’année où les journalistes israéliens se sont vus interdire l’accès de Gaza. Véritable chronique de l’histoire moderne d’Israël, ces articles, écrits à la première personne, racontent par le menu le calvaire quotidien de la population gazaouie, au fil des diverses opérations militaires qui s’abattent sur elle, de « Hiver chaud » à « Plomb durci ».

Dans la petite librairie de l’Atelier dans le 19ème arrondissement de Paris, les gens se pressent pour rencontrer le journaliste israélien. L’homme est chaleureux, tranquille et charismatique. La librairie est exigüe. Il y a presque autant de monde debout qu’assis. Les questions tournent essentiellement sur la situation politique en Israël. L’assistance interroge Gideon Levy comme un éminent spécialiste. Le journaliste d’Haaretz répond avec une franchise bien éloignée du discours mesuré dont usent les médias français lorsqu’il s’agit de l’Etat hébreu. Avec humour et dérision, il se montre sévère pour ses compatriotes et les dirigeants israéliens. « Une telle soirée n’aurait pu avoir lieu à Tel-Aviv, plaisante-t-il en guise d’introduction. En Israël, il est tout simplement inimaginable que des gens se déplacent par temps de pluie, qui plus est un vendredi soir, pour parler de Gaza, surtout si c’est avec Gideon Levy. ».

HONTEUX D’ÊTRE ISRAELIEN

Le public n’est pas venu pour bousculer Gideon Levy. De fait acquises à la cause du journaliste, les personne présentes n’hésitent pas à manifester admiration et encouragements lors des prises de parole. Ce qui pourrait relever du paradoxe, avec Gideon Levy se révèle une évidence. Opposé à la politique israélienne, il est avant tout israélien et continue à appartenir à cette société imparfaite tout en en dénonçant l’injustice : « Je me sens patriote, je me sens concerné par Israël. J’ai toujours vécu en Israël. Je pense sincèrement que le patriotisme est ce que je ressens pour mon pays. Et quand je le dis à mes compatriotes, soit ils rigolent, soit ils me crachent dessus. Dans ma profession, j’ai vu pire qu’en Israël. J’ai été témoin d’atrocités en Bosnie, en Géorgie. Mais toutes ces atrocités n’étaient pas commises en mon nom. En Israël, je partage la responsabilité de chaque balle, de chaque obus tiré sur la Cisjordanie, Gaza ou le Liban. J’en tire un sentiment de honte en tant qu’Israélien. Le projet d’occupation implique toute la société : du système éducatif, législatif jusqu’ aux médias. Je me sens honteux et coupable parce que je suis un patriote israélien. Ni les colons, ni l’extrême-droite, ni les généraux de l’armée, aucun d’entre eux n’est plus patriote que moi et ne se soucie du futur d’Israël plus que moi. »


Comme une voix dans la nuit, Gideon Levy est entré en résistance contre l’obscurantisme et la pensée unique. Mais s’échiner à dénoncer, à vouloir mettre ses lecteurs en face de la réalité sur ce qui se passe dans le territoires occupés a un prix. Cette résistance passe par une grande solitude. « Semaine après semaine, j’ai l’impression d’écrire pour moi-même, pour les archives. Mais en voyant mes articles publiés, je sais que ça en vaut la peine. » Lorsqu’on lui demande comment il est passé du cabinet de Shimon Peres à la « zone d’ombre » gazouite qu’il décrit semaine après semaine , il plaide que les Israéliens ne sont pas des monstres.

Il explique l’ « effarante indifférence » de ses compatriotes qu’il dénonce dans son livre en démontant le mécanisme effrayant qui régit la société israélienne : « Si plus d’Israéliens voyaient ce que j’ai vu, la situation ne serait pas la même. Mais le système est organisé pour les empêcher de savoir. Et même s’ils voient et entendent, les Israéliens sont très contents d’eux. Tout le système nous persuade que l’armée israélienne est la plus morale du monde. Parfois je suggère que l’armée du Lichtenstein est peut-être plus morale que nous. Non, c’est la nôtre. D’ailleurs, je suis sûr que la mission israélienne pour Haïti est déjà arrivée sur place. » Et d’ajouter : « Ce n’est par hasard que ce sont des gamins de dix-huit ans qui sont envoyés se battre dans les territoires. C’est universel, ce qu’on fait à dix-huit ans on ne le ferait pas à trente. Les gamins qu’on envoie à Gaza sont formés, conditionnés par un savant lavage de cerveau. On leur raconte que les armes iraniennes se déversent par les tunnels et que Gaza devient le plus grand arsenal du monde. Qu’espérer d’autre de ces enfants qui pensent que Gaza est l’endroit le plus dangereux du monde, qu’ils y vont pour sauver Israël et tout le peuple juif ? » Implacable.

Parfaitement huilés, les rouages d’une machine de guerre qui broient les consciences. On n’est plus très loin d’un roman de George Orwell.

UN PROCESSUS DE DESHUMANISATION

« Les Israéliens sont un peuple avec des valeurs. Ils aideraient les vieilles dames à traverser la rue, même si elles ne veulent pas. Mais quand il s’agit d’occupation, c’est autre chose. Ils mènent une campagne depuis des décennies de déshumanisation des Palestiniens. Les Israéliens peuvent continuer leurs exactions car les droits de l’homme s’appliquent aux humains. Et si on gratte la surface de n’importe quel Israélien, on se rendra compte qu’aucun d’entre eux ne considère que les Palestiniens sont des humains. J’ai écrit que nous traitions les Palestiniens comme des animaux et j’ai reçu des lettres de protestation de la SPA, car les animaux doivent être bien traités. Cette déshumanisation n’est pas marginale. Elle est au centre des préoccupations. On le voit jour après jour dans les médias. Pendant « Plomb durci », les médias israéliens ont invité la population à emmener les enfants sur les collines voir les bombardements au phosphore qui illuminaient Gaza. » Non sans un certain sarcasme, Gideon Levy rappelle : « Beaucoup d’Israéliens sont capables de vous expliquer sérieusement que les victimes sont en Israël. Et comme disait cette « honorable » Premier Ministre Golda Meir : « Nous ne pardonnerons jamais aux Palestiniens de nous obliger à tuer leurs enfants ». »

Le concept de la déshumanisation instauré en programme d’état a fait son oeuvre et le journaliste d’Haaretz déplore que la société israélienne, qui ne se choque plus pour grand chose concernant la Palestine, descende doucement la pente de l’indifférence. « Le changement principal de ces dix dernières années, c’est que la société israélienne est tombée dans le coma. En 1982, après Sabra et Chatila, 400 000 personnes protestaient dans les rues pour quelque chose qui n’avait pas été directement perpétré par l’armée israélienne. Aujourd’hui, il n’y aurait pas 400 personnes. C’est lié à l’écrasement complet du camp de la paix israélien. C’est dire sa force. Il y a vingt ans, tous les dîners du vendredi soir auraient tourné autour de « Qu’est-ce qu’on va faire des territoires occupés ? » Aujourd’hui personne ne s’en soucie. Ce changement est préoccupant. Il est le signe d’une société malade. »

Gideon Levy conclut froidement : « Israël n’est pas un pays fasciste mais tous les ingrédients sont réunis pour le fascisme. Rien ne stoppera le fascisme si demain un leader fasciste accédait au pouvoir. Nous sommes prêts. Ni le système éducatif, ni les instances législatives, ni les média, ni la société civile, ni le monde ne l’empêcheront. »

L’EUROPE LARGEMENT RESPONSABLE

La mécanique étatique apparaît quant à elle également parfaitement huilée. Plus que la politique de la chaise vide, c’est la temporisation permanente des gouvernements successifs que Gideon Levy pointe : « Il y a quelques années, on a organisé des élections à Gaza. Comme partout quand le gouvernement échoue, on a voté pour l’opposition. On ne peut jamais savoir. Peut-être qu’un jour les Français voteront pour les Socialistes. Pour les Gazaouis, l’OLP et le Fatah ont échoué. L’interminable processus de paix et les négociations n’ont rien apporté aux Palestiniens. Et la seule alternative a été le Hamas, présenté comme un parti non corrompu et prêt à lutter. Le Hamas n’est pas arrivé au pouvoir par un mouvement religieux mais par la déception du Fatah. Ce n’est pas plus ma tasse de thé qu’aucun autre mouvement religieux. Le monde a poussé les Palestiniens à voter. Il y a trois ans qu’on boycotte le Hamas et l’Europe est largement responsable. » Et lorsqu’on lui demande si Israël n’aurait pas favorisé la montée du Hamas : « En général, j’essaye d’éviter la théorie du complot. Il faut voir comment Israël a traité les autres partenaires. Arafat était trop fort. Abou Mazen était trop faible. Le Hamas était très bien car personne en Europe ou aux USA n’était prêt à discuter avec des terroristes. Il ne faut pas imaginer un conciliabule pour en décider. Les Palestiniens ont voté d’eux-mêmes. Mais c’est certainement quelque chose de très positif pour les Israéliens, qui ne veulent lâcher aucune colonie, d’avoir le Hamas en face. La preuve : il y a un homme qui pourrait devenir un vrai interlocuteur mais il se trouve actuellement en prison en Israël, Marwan Barghouti. Ils ne le relâcheront pas. »

Le plus drôle, c’est lorsqu’une jeune femme suggère qu’en France on vit les mêmes choses avec les médias qui mentent, une catégorie de la population ostracisée, une société sécuritaire presque à outrance, et que nous sommes dans le même bateau. Impertubable, Gideon Levy répond : « J’aimerais bien être dans le même bateau que la France car les fromages sont bons. Paris est plus beau que Jérusalem. Il faut que le monde sache que Jérusalem est la ville la plus moche qui soit. » Avant de rectifier, un rien caustique : « Cela dit, nous ne sommes pas dans le même bateau, car à part la Martinique, il n’y a pas d’occupation militaire en France. C’est une différence de taille. »

PIRE QU’UN MASSACRE

Interrogé sur les solutions politiques possibles pour résoudre la question palestinienne, le journaliste se montre intransigeant. Pour lui, l’urgence c’est le quotidien : « C’est une affaire qui dure depuis soixante ans. D’une certaine manière, c’est pire qu’un massacre localisé dans le temps. La vie quotidienne des Palestiniens est plus dépressive, inhumaine, plus cruelle que « Plomb durci » ou des opérations ponctuelles très violentes. »

Sans explicitement parier sur une solution politique, Gideon Levy moleste les dirigeants qui ne gouvernent qu’à court terme : « Ce que je dis aux gens de droite : « OK, on continue l’occupation. Et dans dix ans ? Et dans vingt ans ? » Il n’y a pas de réponse. Aucun d’entre eux n’acceptera un état palestinien. La question se pose de savoir si le monde va encore supporter que trois millions et demi de personnes (peut-être plus d’ici là) soient privées de tous les droits civiques. » En refusant de se projeter dans un hypothétique après, ce transcripteur de l’ici et du maintenant prône l’évidence. Pour lui, il ne saurait y avoir de politique sans une fin de non recevoir à l’occupation des territoires palestiniens.

« Pour des gens comme moi, la solution politique n’est pas le premier but. Le but est de mettre fin à l’occupation et résoudre le problème des réfugiés palestiniens. Après soixante ans, ils méritent qu’on s’occupe d’eux et que l’on mette fin à l’occupation d’une façon ou d’une autre. Israël n’a pas à poser de conditions pour y mettre fin. Un voleur n’a pas à émettre de conditions à la restitution de ce qu’il a volé. Pas un seul Etat ne reconnaîtrait la validité de ces conditions, pas même la Micronésie. Ce qui viendra après devra être discuté. L’occupation est illégale. En finir est le but numéro un, discuter avant ne sert qu’à perdre du temps et prolonger les choses. »

Et lorsqu’on lui pose franchement la question sur une résolution à deux Etats ou à un Etat laïque, le scepticisme l’emporte : « Par rapport à la solution à deux Etats, on en est aux arrêts de jeu. Il est peut-être trop tard. Je ne vois rien bouger dans cette direction, ni dans la société israélienne, ni dans le monde, sauf qu’il y a toujours des négociations de plans de paix. On a probablement raté la chance de la solution à deux Etats. Si c’est vrai, la solution d’un état n’est pas une solution prometteuse à mon avis. Je la soutiendrais si je pensais que ce serait un état juste. Mais ça ne le sera pas. »

S’il reconnaît volontiers que le boycott a été une arme efficace contre l’Apartheid, il avoue qu’il lui est difficile de le prôner pour les autres puisque lui-même ne boycotte pas Israël. Tout au plus n’achète-t-il pas les vins du Golan. Mais Gideon Levy a une théorie simple sur l’efficacité du boycott d’Israël : « La première réaction à un boycott sera : « Le monde est antisémite et nous allons lui donner une leçon ». Mais essayez d’empêcher un Israélien d’aller faire les soldes aux Galeries Lafayette, il laissera tomber tous les territoires. » Une façon de le plébisciter à demi-mots.

DEMANDEZ A VOS GOUVERNANTS

A l’heure où, en France, le débat sur l’identité nationale agite ceux qui veulent bien y participer, Gideon Levy ne se pose plus la question. Être israélien pour lui passe avant tout par le respect de l’autre, en l’occurrence des Palestiniens, la solidarité et la considération pour les gens qui vivaient ici avant. Et ce n’est pas sans douleur que Gaza, le recueil de ses articles, nous rappelle le rôle honteux joué par la France durant « Plomb durci ». L’Union européenne, alors présidée par Sarkozy, avait envoyé une délégation à Jérusalem « pour soutenir Ehoud Barak », écrit Gideon Levy. « Je n’oublierai pas le spectacle affreux de cette honteuse démarche de la présidence européenne, poursuit-il dans l’article intitulé J’aime Gaza. Pas un seul délégué n’a osé aller à Gaza voir de ses propres yeux ce qu’Israël était en train de commettre là-bas. » Nous devrions remercier Gideon Levy de vouloir mettre ses compatriotes devant leurs responsabilités et de nous confronter à nos silences, à notre complicité. Il n’est qu’à voir comment il nous renvoie le film Valse avec Bachir que nous avons tant ovationné dans les dents.

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Il était important que Gideon Levy vienne en France pour expliquer pourquoi il écrit. Rencontrer Gideon Levy, et certainement les gens qui marchent à ses côtés, Amira Haas [5] ou Eyal Sivan [6], c’est entendre la voix de la justice en Israël et se dire qu’avec un peu de bon sens, là-bas mais ici aussi, tout serait possible.

Mauvaise (ou bonne) conscience d’Israël, Gideon Levy, en publiant ses articles en France, est aussi la nôtre. En s’adressant aux Israéliens, c’est aussi aux gouvernements qui se taisent qu’il parle. Revenant sur le terrible blocus qui affame Gaza depuis plus de trois ans, Gideon Levy nous interpelle : « Même si on laisse de côté toutes les questions morales, c’est l’occupé qui est boycotté. Quel a été le résultat de ce blocus ? Le Hamas n’est pas plus faible, n’est pas près de s’écrouler. Le Fatah est-il une alternative ? Pourquoi ne pas mettre le Hamas à l’épreuve et lui parler. Demandez à vos gouvernants. »

Certainement Gideon Levy écrit-il une histoire dont il ne connaît pas la fin. Mais sa voix dans le désert n’est pas prête de se taire, car comme il dit : « Au Moyen-Orient, comme partout, il faut être assez réaliste pour croire aux miracles. »

Gaza : Articles pour Haaretz, 2006-2009. 220 pages, 14euros, La Fabrique Éditions.


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Message par Syfou Jeu 9 Sep - 0:24

L’impossible vie des Palestiniens

Le rejet par les députés d’une proposition de loi accordant des droits civiques aux réfugiés venus de Palestine a mis en lumière les discriminations dont ils sont victimes.

Le réflexe confessionnel des députés libanais a été conforme aux attentes. Les chrétiens, issus des rangs du parti des Kataëb [les phalangistes], des Forces libanaises et du Courant patriotique libre [CPL de Michel Aoun allié du Hezbollah] ont rejeté une loi présentée par le parti de Walid Joumblatt [druze]. Cette loi plaidait en faveur de l’octroi des droits civiques, après des décennies de rejet et d’ostracisme, aux réfugiés palestiniens présents sur le sol libanais. Pour eux, ce vote a été une grande déception et a anéanti l’espoir qu’ils nourrissaient depuis un an de voir leur situation s’améliorer enfin. Jusqu’à aujourd’hui, ils subissent le racisme et font les frais des peurs agitées par les forces confessionnelles. Car beaucoup craignent qu’ils puissent un jour accéder à la nationalité [ce qui changerait les équilibres démographiques du Liban au profit des musulmans sunnites].

Il est temps de prendre le sujet à bras-le-corps et de parler en toute franchise des souffrances que les Palestiniens subissent depuis si longtemps à cause de la législation libanaise. Ils continuent de vivre dans des camps de réfugiés écrasés de misère, où la coercition est la règle principale. Ce qu’ils subissent au Liban résume le sort de la diaspora palestinienne dans son ensemble. Ce n’est pas par choix qu’ils sont venus au Liban, mais à la suite de l’humiliation de la Nakba. [nakba signifie “catastrophe” : à la fois défaite arabe et création d’Israël en 1948.] Ils ont été chassés vers tous les pays voisins, mais, en Syrie, ils jouissent de l’égalité en droits et en devoirs avec les nationaux. En Jordanie, ils ont même acquis la nationalité. C’est seulement au Liban qu’on continue de les traiter comme des étrangers. Ils n’ont pas le droit de devenir propriétaires et quelque 73 métiers leur sont interdits.

Tout cela a des conséquences négatives. Des milliers d’entre eux ont quitté le Liban dans le but de s’instruire ou afin de pouvoir gagner leur vie, alors que dans le même temps le pays accueille des milliers de travailleurs immigrés du Sri Lanka, du Bangladesh, des pays d’Afrique et de l’ancien bloc de l’Est et leur accorde des permis de travail et des cartes de séjour permanent. On ne se contente pas de les pousser à partir. On procède également à une opération honteuse qui consiste à biffer petit à petit des registres les noms de ceux qui partent pour des pays lointains tels que le Canada ou l’Australie. De même, plus de 25 000 habitants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza qui résident pour une raison ou une autre au Liban ne disposent d’aucun papier officiel.

Le sort qu’on réserve actuellement aux Palestiniens, plein d’embûches et de restrictions légales, ne les fera pas retourner en Palestine. Tout comme leur permettre d’avoir une vie digne ne va pas les pousser à s’implanter au Liban. La perpétuation de leur destin tragique ne soulagera pas le pays du Cèdre et ne garantira pas sa stabilité.

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Message par Syfou Jeu 9 Sep - 0:28

Les conséquences d'Oslo sur les territoires palestiniens aujourd'hui

Suite aux accords d'Oslo et aux différents redéploiements israéliens, les territoires palestiniens actuels (22% de la Palestine historique) ont été découpés en 227 petits îlots séparés les uns des autres par des routes ou des postes de sécurité israéliens. Ces morceaux de territoire sont soit sous l'administration de l'Autorité palestinienne (zone A, qui ne représente que 4% du total), soit sous administration civile palestinienne et administration militaire israélienne (zone B, 22%). Ces zones A et B sont enclavées dans une zone C, totalement sous contrôle israélien, qui représente encore 74% de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Les colonies surplombant les villes et les villages palestiniens plus ou moins autonomes prennent de l'ampleur et la vie des Palestiniens y est régie comme avant "Oslo".

Gaza est tout à fait isolé (le passage protégé pour s'y rendre n'étant accessible qu'à une faible minorité de Palestiniens). Jérusalem est en outre interdit d'accès depuis 1993 à tout Palestinien qui ne détient pas une carte d'identité jérusalémite délivrée par Israël. Le blocus de la capitale économique palestinienne coupe la Cisjordanie en deux. Le Nord et le Sud ne sont plus reliés que par "la vallée de la mort", nom donné à une route sinueuse et montagneuse reliant Ramallah à Bethléem où deux camions peuvent à peine se croiser. Aux heures de pointe, il faut ainsi plus de deux heures pour faire un trajet qui avant 1993 ne prenait que 30 minutes.

Ces morceaux de territoire n'ont en outre aucun accès extérieur à Israël, ce qui permet à ce dernier d'exercer un contrôle total sur toutes les frontières et les déplacements des Palestiniens vers l'étranger : le nouvel aéroport de Gaza n'échappe pas à la règle...

Conséquences sur la vie quotidienne des populations

Aujourd'hui les terres continuent d'être confisquées et l'eau d'être détournée.

Le quadrillage du territoire a des conséquences graves sur la vie quotidienne des Palestiniens. Le secteur agricole a été fortement touché et de plus en plus d'exploitants quittent les terres qui leur restent faute d'eau, de possibilités d'acquérir des semences résistantes, de commercialiser à bon prix leurs produits en Palestine ou à l'étranger. Selon Amnesty International, de 1967 à 1991, 60% des terres de Cisjordanie ont été confisquées aux Palestiniens. La construction de routes de contournement (routes qui évitent les villes et villages palestiniens et relient les colonies entre-elles) et la poursuite de l'entreprise de colonisation malgré les accords a fait monté ce chiffre à 73% en 1998. Les effets les plus immédiats de ces confiscations sont les pertes de ressources agricoles essentielles et une réelle menace pour la survie des familles rurales concernées.

L'eau est rare et chère, les Israéliens détournant à leur profit et celui des colons près de 85% des ressources aquifères palestiniennes. Aujourd'hui encore, les exploitants agricoles doivent demander l'autorisation d'importer des plants, des graines, des tracteurs, des outils etc, s'ils sont en provenance d'autres pays. Si l'administration israélienne estime que le même produit peut être acheté à une firme israélienne, l'autorisation n'est pas accordée.

Si elle l'est, le produit arrive alors dans l'un des ports ou aéroport israéliens ; il faut alors au Palestinien un permis de circuler en Israël pour réceptionner sa marchandise. Un permis de circuler doit aujourd'hui être demandé à l'autorité palestinienne qui s'adresse à son tour à l'autorité israélienne. Il n'est accordé que pour un voyage. Si l'administration portuaire n'a pas dédouané la marchandise, pour une raison ou une autre, le Palestinien devra réitérer sa demande. Ainsi, il est souvent plus facile, bien que beaucoup plus cher, de passer par des agences de "clearing" et de transport israéliens. L'économie palestinienne se voit ainsi non seulement privée d'un ensemble d'activités importantes et lucratives mais aussi du contrôle des différentes étapes de son activité. Il en va de même pour la vente de leurs produits. Un agriculteur ou une coopérative qui souhaite vendre ses produits à l'étranger doit en avoir l'autorisation puis avoir un permis de transporter et de livrer sa marchandise à une société israélienne (les palestiniennes n'existant pas encore) qui la stockera, plus ou moins au frais, et s'occupera de toutes les formalités administratives. Les produits palestiniens peuvent rester bloqués plusieurs semaines dans les ports israéliens pour "raisons de sécurité". Ces pratiques ajoutent un coût considérable aux produits palestiniens et affaiblissent leur compétitivité sur nos marchés par rapport aux produits israéliens mais aussi aux produits des autres pays du pourtour méditerranéen.



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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Jeu 9 Sep - 0:32

L'économie


L'administration d'occupation a organisé le siège de l'économie palestinienne au bénéfice des colonies et d'Israël.

Pour permettre l'implantation des colonies, Israël a non seulement utilisé toutes les possibilités politiques de faire taire le peuple occupé (prisons, tortures, humiliations etc..) mais a déployé dès le départ un ensemble de mesures discriminatoires visant à détruire l'autonomie de la société et de l'économie palestiniennes.

Par la force et par un ensemble d'ordonnances délivrées par l'autorité militaire puis civile d'occupation, on a confisqué les terres nécessaires au plan d'aménagement des colonies, les principaux puits, empêché les Palestiniens d'en forer de nouveaux ou de plus profonds ou de les entretenir. Les systèmes d'irrigation se sont trouvés asséchés et l'agriculture palestinienne a décliné, laissant inoccupée une grande partie d'une population majoritairement rurale. On a fermé les banques locales pour implanter des succursales de banques israéliennes. Aucun crédit, aucune autorisation, aucun permis n'a été délivré pour la construction ou l'agrandissement d'une usine ou d'un atelier. Les Palestiniens étaient tenus de se fournir auprès des opérateurs israéliens. Les territoires sont vite devenus des débouchés importants pour ces derniers et les colons des alentours. Le secteur du tourisme palestinien a lui aussi été très fortement touché par l'absence d'autorisation : pas une licence de guide n'a été octroyée à un agent palestinien, pas une agence n'a pu être créée ni un hôtel construit pendant plus de 35 ans. Dès que la population palestinienne proteste sous une forme ou sous une autre, l'autorité d'occupation n'hésite pas à couper l'eau ou l'électricité des villages récalcitrants des semaines durant.

Les Palestiniens ont donc cherché à s'employer chez leurs voisins arabes mais aussi en Israël où l'activité économique était florissante. Pour nourrir sa famille, un agriculteur palestinien ainsi désoeuvré se verra souvent obligé d'aller construire les maisons des colons voisins, qui vont au fil des années user et abuser de cette main d'oeuvre peu chère et asservie. Certains entrepreneurs palestiniens n'hésiteront pas longtemps à trouver des compromis avec l'occupant en développant des industries de sous-traitance pour les firmes israéliennes.

Ainsi en 30 ans, Israël aura rendu l'économie palestinienne tout à fait captive en la centrant exclusivement sur ses besoins et ceux des colonies.

Malgré les apparences, "Oslo" n'a rien changé à la mainmise israélienne sur la population palestinienne. Le découpage territorial, les accords économiques négociés à Paris et la politique de "sécurité israélienne" ne font qu'entretenir une dépendance économique quasi irréversible. Les modalités de l'activité économique en Palestine et de ses "échanges avec Israël" privent les producteurs de terres fertiles, d'eau, de possibilités d'investir dans le packaging et la réfrigération, enfin du contrôle de leurs marchés intérieurs et extérieurs.

Les conséquences économiques d'Oslo

Suite aux différents redéploiements qui ont permis un meilleur "quadrillage" des régions occupées et après la signature des accords, les Israéliens, sous prétexte de garantir la sécurité d'Israël, ont pu boucler les territoires palestiniens pendant de nombreux jours, de façon totalement imprévisible. Ceci s'est avéré désastreux pour les activités palestiniennes, tant sociales, éducatives qu'économiques. Entre 1993 et 1996, on estime que ces bouclages ont fait perdre à l'économie palestinienne plus de 6 milliards de $, soit l'équivalent d'une année d'activité économique. Ces dernières années, ces bouclages ont été moins nombreux mais ont continué de perturber fortement les activités palestiniennes. Le niveau de vie réel palestinien a diminué façon drastique passant d'environ 1800 $ par habitant à 1400 en 1996. Aujourd'hui, c'est près du tiers de la population de Cisjordanie et la moitié de celle de Gaza qui vit en dessous du seuil de pauvreté.

L'eau reste aux mains des Israéliens.

Alors que la contribution des ressources palestiniennes au système aquifère de la Palestine historique (Israël et les territoires occupés) est de l'ordre de 47 %, la population palestinienne n'a accès qu'à 14% de l'eau disponible. Les nappes souterraines de Cisjordanie et de Gaza fournissent 724 millions de m³ (mm³) par an, mais les Palestiniens n'ont accès qu'à 257 mm³. En surface, les deux tiers des eaux provenant de la vallée du Jourdain (1300-1500 millions de m³ par an) sont utilisées par Israël et ce qui arrive dans les territoires palestiniens est impropre à la consommation (on y mesure un taux de chlore supérieur à 8000mg/l).

La distribution de cette eau dans les territoires est assurée par Mokerot, une compagnie israélienne. Cette compagnie privilégie les colons dans les territoires tant par les volumes d'eau distribués que par les prix pratiqués. On estime qu'en 1996, la consommation annuelle d'un colon s'élevait à 380 m³ en Cisjordanie contre 84 m³ pour un Palestinien de la même région et 357 m³ pour un Israélien. Cette même année, le prix facturé aux colons pour usage domestique était de 0,7$ le m³, de 0,16$ pour l'irrigation. Les Palestiniens doivent payer un prix unique de 1,3$ le m³.

Le problème de pénurie d'eau se double en effet d'une pollution aggravée. De nombreuses rivières palestiniennes et leurs eaux souterraines ont été polluées en amont par des décharges, des pesticides et engrais ou des activités industrielles israéliennes trop polluantes pour les standards israéliens et qui de ce fait se sont implantées en territoire palestinien. Gaza est selon la Banque mondiale un des cas les plus graves au monde : les productions agricoles y sont arrosées à l'eau de mer depuis quelques années déjà sans qu'aucun règlement israélo-palestinien n'ait été trouvé. Malgré toutes les conventions internationales (4ième convention de Genève notamment et l'accord d'Oslo II), les concessions d'Israël aujourd'hui se limitent à des rencontres multilatérales avec "échanges" d'information et de statistiques et l'encouragement fait aux Occidentaux de construire des usines de désalinisation ou de "dépollution" israélo-palestiniennes.

Conclusion


Les accords d'Oslo signés en 1993 ont fait croire au monde entier que la situation des Palestiniens allait s'arranger bientôt et que ce peuple serait de l'occupation israélienne dans des délais très courts. En fait, la situation n'a fait que se dégrader depuis. Les déclarations politiques internationales cependant se sont multipliées et l'UE s'apprête à reconnaître l'Etat palestinien dès qu'il sera proclamé. Mais de quel Etat s'agira-t-il ?

Il faut réaffirmer notre attachement aux différentes résolutions de l'ONU et défendre le droit inaliénable du peuple palestinien à un Etat viable. Il faut agir pour soutenir son développement économique, en consommant palestinien mais aussi en refusant que puissent être importés sur nos marchés des produits des colonies de peuplement, sous les conditions préférentielles accordées à Israël.

L'existence des colonies représente non seulement une violation grave du droit international. C'est aussi une menace économique pour l'avenir de l' Etat Palestinien à naître. Les mesures prises par l'occupant pour les encourager et les protéger, ainsi que le réseau qu'elles dessinent en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, empêchent toute vie et toute activité économique "normales" pour les Palestiniens. Ces entités implantées illégalement dans les territoires palestiniens profitent en effet de larges subsides, des terres et de l'eau confisquées à la population palestinienne pour produire et exporter des denrées qui font directement concurrence aux productions palestiniennes.

Il faut soutenir les Palestiniens face aux problèmes économiques qu'ils rencontrent du fait de la présence de colons sur leur territoire et de la politique d'Israël en matière de commerce extérieur, notamment avec l'Union Européenne. Pour soutenir leur développement économique concrètement, nous pouvons repérer et dénoncer l'importation illégale des produits issus des colonies et protester auprès de nos autorités quand elles bénéficient d'avantages commerciaux au titre de l'accord UE-Israël.


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Message par Syfou Jeu 9 Sep - 0:46

Les réfugiés palestiniens au Proche-Orient

"Les camps de réfugiés palestiniens au Proche-Orient, entre norme du droit au retour et intégration socioéconomique"

Introduction

Cet article analyse les enjeux politiques et socioéconomiques relatifs à l’évolution de l’infrastructure physique des 58 camps de réfugiés palestiniens officiels que compte le Proche-Orient (la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Cisjordanie et la bande de Gaza). Par ce biais, c’est la question de l’intégration de ces camps dans leur environnement local qui est posée, avec pour principal objet d’analyse les interactions qui se sont développées entre leurs habitants, aujourd’hui au nombre d’un million quatre cent mille, soit environ un tiers de l’ensemble des refugiés enregistrés, et les principales institutions en charge de leur gestion quotidienne, soit les autorités des pays d’accueil et l’UNRWA (UNRWA, 2007). On essaiera en particulier de s’interroger sur l’accélération récente des travaux de réhabilitation de nombreux camps depuis la fin des années 1990 en terme de rénovation de l’habitat et des réseaux routiers ainsi que de réfection des réseaux d’eau et d’electricité. La gestion des camps s’apparente-t-elle encore à ce que Blandine Destremau, se référant au cas jordanien au début des années 1990, appelait la « reproduction du provisoire » (Destremeau, B., 1994) ? Ou est-on entré dans une phase nouvelle d’implantation permanente des réfugiés dans leurs pays d’accueil, prélude à un règlement définitif du conflit israélo-arabe ?

Répondre à ces interrogations nécessite de revenir sur les principales étapes de la gestion des camps depuis 1949-1950, lorsque les premiers d’entre eux furent installés. Chacune de ces étapes, du remplacement des tentes par des unités d’habitation en dur dans les années 1950 à l’aménagement de ‘résidences modèle’ en Cisjordanie et en Syrie depuis le début des années 2000, témoigne de l’évolution du contexte politique et socioéconomique dans lequel les interactions trilatérales réfugiés/sociétés d’accueil/UNRWA se sont inscrites.

a) L’institutionnalisation des camps (1949-1960)

Les camps de réfugiés palestiniens dits ‘officiels’ s’élèvent sur des parcelles de terres d’État ou de terres privées mises à la disposition de l’UNRWA depuis mai 1950 par les autorités d’accueil pour y secourir les plus démunis des réfugiés : il s’agissait de leur assurer un logement gratuit et de leur faciliter l’accès aux services de base : rations de secours, instruction primaire et préparatoire, et soins de santé . Le séjour dans les camps ne devait être que temporaire, le temps que les programmes de travaux de l’UNRWA rendent les réfugiés concernés autonomes . En 1950, les réfugiés des camps constituaient environ un tiers des quelques 900 000 réfugiés alors enregistrés ; une proportion identique à celle d’aujourd’hui, soit 1,356 millions sur un total de 4, 5 millions de réfugiés (UNRWA, 1951 : par. 16 et 25 ; UNRWA, 2007).
Plusieurs facteurs, dont les faibles capacités d’absorption des pays d’accueil ainsi que l’attachement massif des réfugiés des camps à leur ‘droit au retour’, finirent par mettre un terme aux velléités de réintégration collective de l’UNRWA dès le fin des années 1950 (UNRWA ; 1982 : p. 97-104). Leur existence préservée, les camps acquirent alors une signification politique indiscutable, devenant au fil des années l’un des symboles les plus marquants de la préservation d’une identité spécifiquement palestinienne en exil, fondée sur la mémoire de la terre perdue de Palestine et articulée autour des structures familiales ou claniques traditionnelles (Dorai, K., 2005 ; Sanbar, E., 1984). Champ d’action privilégié, mais non exclusif, de l’UNRWA, les camps témoignent également de la responsabilité des Nations Unies dans la prise en charge humanitaire et le règlement politique de la question des réfugiés.

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Photo : Femmes refugiees a la source d’eau du camp de Baqaa, Jordanie, 1968 (Photo UNRWA)

Malgré leur catégorisation par les sociétés d’accueil comme des entités ‘à part’ -des poches de pauvreté au conservatisme social et à l’engagement politique plus marqués- les camps s’ancrèrent graduellement dans leur environnement local. Ce processus résulta des relations sociales, professionnelles et politiques qui s’établirent entre les réfugiés des camps et les sociétés d’accueil en fonction du statut juridique plus ou moins discriminatoire que les législations nationales leur avaient conféré, en général au nom du respect du ‘droit au retour’ : de citoyen ‘temporaire’ en Jordanie, à apatride dans les autres pays d’accueil (Al Husseini, J., 2006 : 110-115). En revanche, parce qu’elle impliquait une éventuelle implantation durable des réfugiés, l’évolution infrastructurelle des camps se fit beaucoup plus lentement. Ainsi, l’opération de remplacement des tentes par des unités d’habitation en dur, entamée en 1951, prit près de dix longues années et d’innombrables campagnes de persuasion auprès des communautés de réfugiés. Encore plus lente fut l’harmonisation des réseaux d’électricité et des eaux potables et usées, qui fonctionnèrent longtemps de manière autonome. Ainsi, le pourcentage des unités d’habitation reliées au réseau d’eau municipal reste négligeable jusqu’en 1960 ; il atteignit 10% en 1967 (en Jordanie principalement), 25% en 1970, 50% en 1980 et entre 95% et 100% au cours des années 1990-2000 seulement (UNRWA, 2004). Emblèmes indéracinables du ‘droit au retour’, les camps se devaient de demeurer des lieux temporaires, statutairement isolés des municipalités voisines. L’interdiction imposée aux réfugiés de construire le moindre étage aux unités d’habitation, illustrent cette volonté de préserver le caractère temporaire des camps.
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Message par Syfou Jeu 9 Sep - 0:53

b) De la consolidation des camps à leur réhabilitation (1960-1987)

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Photo : Le camp de la Plage, Gaza, 1968 (Photo UNRWA)

Relativement maîtrisé durant les années 1950, le développement urbanistique des camps se complexifia de manière incontrôlée par la suite, l’UNRWA et les pays d’accueil éprouvant les plus grandes peines à gérer l’accroissement démographique de leur population. C’est souvent de manière anarchique que les réfugiés étendirent les unités habitations, dont les premiers modèles, en Jordanie par exemple, consistaient en une pièce de 12m2 par famille de 4-5 membres (2 pièces pour les familles de 6-8 membres) dans des parcelles ne dépassant pas 80-100m2. L’extension se fit d’abord horizontalement, restreignant ainsi les voies de passage ainsi que les espaces publics ; puis verticalement, en violation de l’interdiction de construction d’étage(s), nuisant en cela à la qualité de l’habitat et à celle de l’hygiène publique : mauvaise isolation, manque d’ensoleillement et de ventilation. Ce schéma s’étendit aux quartiers environnants, à mesure que les réfugiés se sentant trop à l’étroit dans l’espace des camps en sortirent, souvent pour s’établir dans leur voisinage. Villes et camps urbains finirent souvent par ne plus constituer qu’un même bloc. Mais aux yeux des réfugiés, cette tendance n’augurait nullement la dissolution des camps au sein des municipalités voisines ; bien au contraire, les camps étendaient leur espace ainsi que les réseaux sociaux qu’ils abritent au reste des villes.

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Photo : Le camp de la Plage, Gaza, 1984 (Photo UNRWA)

L’émergence de la résistance palestinienne sous la houlette de l’OLP à partir des camps de réfugiés de Jordanie et du Liban provoqua dès la fin des années 1960 une mutation du discours palestinien sur les camps et leurs habitants. Basée sur le dynamisme éducatif des réfugiés nés en exil, cette mutation se voulait émancipatrice : elle visait à transformer la représentation des réfugiés des camps, de personnes économiquement vulnérables et dépendantes de l’assistance humanitaire en combattants fedayin maîtres de leur destin. Mais elle ne concerna pas immédiatement l’amélioration de l’habitat des camps : la norme rigide du ‘droit au retour’, source de précarité infrastructurelle, restait encore de rigueur même si, comme le nota le Commissaire général de l’UNRWA au milieu des années 1970, les réfugiés plus instruits de la seconde génération de réfugiés commencèrent à s’intégrer au marché du travail régional et à procéder eux-mêmes à la rénovation de leur unités d’habitation (UNRWA, 1973/4 : 21, 27 ; 1974/1975 : 29).

L’évolution des politiques d’occupation israéliennes dans la bande de Gaza dès la fin des années 1970 amena l’OLP à réviser sa position au sujet des conditions de vie dans les camps. En effet, dans le sillage des accords de Camp David signés avec l’Egypte en 1978, les autorités israéliennes décidèrent de se lancer dans une stratégie de relogement volontaire des réfugiés vers des ensembles urbains nouvellement construits à l’extérieur des camps. Fermement condamnés par l’OLP, ces projets connurent néanmoins un certain succès auprès des réfugiés des camps de Gaza : jusqu’à la fin des années 1980, près d’un quart d’entre eux y souscrivirent . L’OLP tira vite les leçons de ces développements : quand bien même l’adhésion de principe des réfugiés au ‘droit au retour’ restait entière, l’augmentation de leurs revenus depuis 1967 grâce à leur intégration dans les marchés du travail israélien et des pays du Golfe, conjuguée à leurs espoirs maintes fois déçus de retour rapide aux foyers originels, avait suscité des aspirations matérielles difficilement compatibles avec une existence dans l’espace confiné et souvent insalubre des camps. L’amélioration des conditions de vie devint donc une condition sine qua non de leur préservation, ainsi qu’un moyen de contrer l’influence idéologique de l’occupant israélien. Profitant de fonds arabes destinés à soutenir les institutions des territoires palestiniens occupés depuis 1978, l’OLP finança durant les années 1980 plusieurs projets infrastructurels proposés et exécutés par l’UNRWA, comme l’extension et la rénovation des installations éducatives et sanitaires de l’agence, le drainage des eaux stagnantes, et la réfection d’unités d’habitation délabrées (Al Husseini, J., 2000 : 57-58). Encore limitée aux camps de Gaza, cette approche ‘développementaliste’ promue par l’OLP avec l’approbation, voire la participation, des réfugiés, s’est graduellement étendue au reste du Proche-Orient dès la fin des années 1980 à un rythme dicté par l’évolution du conflit israélo-arabe, ainsi que les intérêts des autorités d’accueil.

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Message par Syfou Jeu 9 Sep - 0:58

c) Le développement des camps comme prélude à leur dissolution symbolique et physique ? (1988-2008)

L’avènement d’un État palestinien que fit entrevoir la première Intifada en Cisjordanie et dans la bande de Gaza dès décembre 1987 incita la communauté internationale à y améliorer durablement les conditions de vie. Les camps de réfugiés, d’où partit cette Intifada, furent les premiers visés. Dès 1988, l’UNRWA y procéda, avec l’accord des communautés de réfugiés, à la rénovation de l’infrastructure physique et sociale des camps.

Cette approche ‘développementaliste’ et participative se confirma au lendemain du lancement ‘processus d’Oslo’ en septembre 1993. Dès décembre de cette année là, l’Assemblée Générale des Nations Unies chargea en effet l’UNRWA de « contribuer de façon décisive à imprimer un nouvel élan à la stabilité économique et sociale des territoires occupés » . Le ‘Programme pour la mise en œuvre de la Paix’ qu’adopta alors l’UNRWA visa à l’instauration d’une infrastructure socio-économique permanente dans ces territoires, en soutien à l’Autorité palestinienne, et avec l’appui actif de cette dernière. La mise entre parenthèse de cette dimension ‘étatique’ du mandat de l’UNRWA suite à l’éclatement de l’Intifada al-Aqsa en septembre 2000 n’a pas empêché l’agence de continuer à y promouvoir des projets innovants dans les camps : c’est le cas du projet de reconstruction du camp de Jenin, qui a vu son centre détruit remplacé dès 2002 par un quartier modèle suivant une approche participative impliquant l’ensemble des habitants du camp. Parallèlement, dans une perspective à moyen, long terme, la Banque mondiale a financé des études concernant la transformation future des camps en quartiers d’habitation ‘réguliers’ répondant aux standards municipaux (Krafft, N., Elwann, A., 2007 : 135-137).

Ecartés de cette approche développementaliste centrée sur le processus de formation étatique palestinien, les autres pays d’accueil se virent pleinement concernés dès la fin des années 1990-début des années 2000. Pour ces derniers également, ce n’est plus à une reproduction quasi-statique du provisoire que doit tendre la gestion des camps, mais plutôt à un aménagement de ce provisoire en fonction de leurs intérêts socioéconomiques et politiques propres. En 1998, les autorités jordaniennes furent les premières à se lancer dans une politique volontariste d’amélioration des conditions de vie dans les camps. Ceux-ci furent couverts par l’Economic and Social Productivity Programme (SPP), un programme national financé par la Banque mondiale, visant à l’amélioration des conditions de vie dans les poches de pauvreté du Royaume. En l’espace de quelques années, la plupart des camps en Jordanie ont vu leur infrastructure physique et une partie de leur habitat entièrement rénovée. En Syrie également, l’amélioration des conditions de vie des réfugiés a mobilisé l’attention des autorités. En collaboration avec l’UNRWA, des projets d’une envergure sans précédent ont été mis en œuvre. En particulier, en 2002 a débuté le relogement volontaire de réfugiés du camp surpeuplé de Neirab (région d’Alep) vers un complexe urbain bâti sur mesure dans le camp informel voisin de Ayn al-Tall, ainsi que la remise en état du réseau d’évacuation des eaux usées et des voies d’accès dans plusieurs camps de la région de Damas. Et même le Liban, le pays d’accueil le plus fortement opposé à aux projets de rénovation des camps en raison de l’implantation permanente des réfugiés que ceux-ci sont susceptibles d’induire, a autorisé depuis 2005 l’UNRWA à entreprendre des travaux infrastructurels dans les camps du Sud-Liban (asphaltages des ruelles des camps, mise sous terre des voies d’évacuation des eaux usées, etc.), ce à quoi il s’était opposé jusque-là. En juin 2006, ces camps ont même eu l’honneur de visites d’une délégation ministérielle libanaise. Celle-ci n’a pas manqué de s’offusquer de l’état de délabrement des camps et de promettre haut et fort une révision de la politique libanaise à ce sujet.

Cette évolution spectaculaire de la politique de gestion des camps a contribué à consolider leur existence tout en respectant leurs caractéristiques spécifiques, bien reconnaissables pour n’importe quel observateur : entourés de frontières souvent invisibles mais par définition rigides, les camps sont demeurés des espaces aux densités de population et à la précarité architecturale bien plus marquées qu’ailleurs . Par ailleurs, les installations de l’UNRWA, parées de leurs drapeaux au sigle des Nations Unies, sont là pour rappeler à ceux qui n’y auraient pas été attentifs, le statut spécifique dont jouissent les camps.

Pourtant, c’est généralement en termes de craintes et de frustrations que les réfugiés des camps, encore plus que leurs frères d’infortune vivant dans les villes et campagnes des pays d’accueil, décrivent aujourd’hui leur condition. A tel point que leur acceptation des récents travaux de réhabilitation a parfois été interprétée, non plus comme l’expression d’une volonté de résistance identitaire au nom du ‘droit au retour’, mais comme l’expression d’un esprit défaitiste généré par les évolutions particulières du mouvement national palestinien depuis la conclusion des ‘Accords d’Oslo’ de septembre 1993 : d’une part les positions ‘pragmatiques’ de la direction palestinienne qui a semblé plus d’une fois prête à sacrifier la question des réfugiés à l’avantage de son projet étatique en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ; et d’autre part, la paralysie des institutions politiques et sociales de l’OLP dans la plupart des pays du Proche-Orient. A cela il faut ajouter la nouvelle transformation des représentations dont ont été l’objet les camps au sein sociétés des d’accueil. Symboles traditionnels de la résistance palestinienne depuis la fin des années 1960, ils sont redevenus, à quelques exceptions près, des espaces de marginalité socioéconomique obstacles à la prospérité de l’ensemble du Proche-Orient, voire même des « camps d’internement humain » pour reprendre les termes d’un rapport préparé en 1996-1997 par des universitaires de Cisjordanie en collaboration avec différents ministères de l’Autorité palestinienne (Dakkak, I. & Said N., 1997 : 73). En Jordanie, où la plupart des camps ont été établis sur des terres privées, la menace de leur démantèlement et de l’expulsion de leurs habitants s’est faite très précise durant la période ‘active’ du processus de paix (1994-2000), lorsque les propriétaires de ces terres en ont réclamé la restitution (Feyçal, A., 1996 : 7).

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Photo : Images du ’droit au retour’, camp de Dheisheh (Cisjordanie), 2000.)
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Message par Syfou Jeu 9 Sep - 1:02

L’Intifada al-aqsa et le dérèglement subséquent du processus de paix ont quelque peu relégué ces perspectives à l’arrière-plan. Suite aux destructions massives subies par les camps de Jenin et ceux de la bande de Gaza, les camps se sont même par instants réappropriés leur aura de bastion de la résistance palestinienne. Mais l’avenir des camps de réfugiés et, plus généralement, le statut permanent des réfugiés -résidents des camps ou non- reste bien incertain. Malgré les efforts de rénovations infrastructurels consentis par l’UNRWA et les pays d’accueil, le stigmate de la marginalisation économique et sociale reste prédominant . C’est aujourd’hui principalement en termes de dépendance socioéconomique, d’insalubrité publique, de délinquance, de possession illégale d’armes et, plus récemment, de foyers privilégiés d’un islamisme radical montant que les camps sont généralement représentés (Hamarneh, A., 2002 ; Rougier, B., 2006). La dégradation de leur statut social a placé les réfugiés de camps devant le dilemme suivant : s’ils restent pour la plupart attachés à la préservation du camp en tant qu’atout politique collectif devant être préservé jusqu’au règlement juste de leur situation, individuellement, ils se montrent beaucoup plus enclins à se reloger dans des régions ou des quartiers plus confortables, n’hésitant pas, comme cela a été remarqué dans certains camps urbains de Jordanie et du Liban, à louer et même à vendre leurs unités d’habitation à des non-réfugiés, dont nombres de travailleurs immigrés attirés par les prix modérés proposés (pour le cas Jordanien, voir Hamarneh, A., 2002 : 181-184). Faut-il voir là l’amorce d’un processus graduel de dissolution des camps, indépendamment de l’attachement des réfugiés à leur ‘droit au retour et à la compensation’ ?

CONCLUSION

Si la gestion des camps de réfugiés palestiniens n’a cessé d’être marquée par la ‘norme’ du ‘droit au retour’, sa mise en œuvre a varié selon l’adaptation des réfugiés et des acteurs institutionnels impliqués à l’évolution du contexte politique et socioéconomique proche-oriental. Longtemps considérée par les réfugiés ainsi que les autorités d’accueil comme une atteinte à ce droit, la réhabilitation de l’infrastructure des camps s’est ainsi muée, d’abord au cours des années 1980 dans les territoires occupés de la bande de Gaza et de Cisjordanie, puis dans les autres pays du Proche-Orient, en support essentiel à la préservation de ce droit : réhabiliter le camp, c’est en assurer la survie devant les plans d’implantation permanente envisagés par Israël et ses alliés. Cette évolution a garanti aux camps leur caractère temporaire tout en leur conférant une certaine intégration physique dans le tissu urbain des pays d’accueil. Jusqu’aux ‘Accords d’Oslo’ de septembre 1993, cette évolution stratégique de la notion de réhabilitation a correspondu à l’évolution du statut sociopolitique du réfugié des camps : le réfugié démuni, dépendant de l’assistance internationale, s’émancipe dès la fin des années 1960 en se transformant en ‘héros’ du ‘droit au retour’ et en acteur emblématique de la résistance palestinienne contre Israël. Plus prosaïquement, nombres de réfugiés des camps se sont intégrés d’eux-mêmes dans les pays d’accueil au gré des opportunités socioprofessionnelles que ces derniers leur ont offert.

Le processus de paix engagé suite à la conclusion des ‘Accords d’Oslo’ a rompu l’équilibre matériel et symbolique sur lequel l’intégration qualifiée des réfugiés des camps était basée. En remettant en cause le statut des réfugiés et celui des camps sans aucune garantie quant à leur statut permanent, ce processus les a placés dans une situation délicate de porte-à-faux face à des sociétés d’accueil en mal de développement et de croissance économique, y compris dans les territoires de Cisjordanie et de Gaza sous autonomie palestinienne. En attendant la conclusion (ou l’absence) d’un accord définitif avec Israël, comment en effet concilier le projet de construction national-étatique dans l’ensemble des pays de la région, avec ses exigences d’intégration politique et de viabilité socio-économique, tout en préservant l’existence des camps, symboles du refus de l’implantation définitive des réfugiés, mais également figures de marginalité et de dépendance matérielle ?

Ces questions nous invitent à une discussion de fonds sur les modalités d’intégration géographique, politique, et socioéconomique des camps et de leurs habitants dans les sociétés d’accueil, et ce à l’échelle municipale, nationale et régionale. A cet égard, il convient de se départir des approches ‘essentialistes’ souvent adoptées par ceux qui, des acteurs politiques ou humanitaires aux chercheurs, tendent à produire une représentation figée des camps en termes exclusifs de ‘non-lieux’, de ‘camps d’internement’ ou, à l’inverse, de ‘lieux de mémoire’, selon leurs orientations idéologiques et/ou théoriques. Comme l’a montré cette contribution, chacune de ces représentations représente seulement un aspect de la réalité complexe des camps, dont l’importance a varié en fonction des différentes phases de l’histoire agitée du Proche-Orient.

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Message par Syfou Jeu 9 Sep - 1:09

Les réfugiés palestiniens en Europe. Complexité des parcours et des espaces migratoires

Résumés

Quelques 100 000 Palestiniens vivent en Europe. Le continent leur est apparu à partir des années soixante-dix comme un espace favorable leur permettant de trouver du travail et d’assurer à leur famille une vie plus stable. L’Europe peut-elle devenir dans l’avenir une région importante au sein de la diaspora palestinienne ? S’agit-il d’une région de réinstallation des Palestiniens ou bien d’un espace d’émigration de travail comme les pays producteurs de pétrole ? Peut-on imaginer une évolution équivalente à celle des Palestiniens des États-Unis qui forment un groupe dynamique et structuré au sein de la diaspora ?
Après un panorama général des principales communautés palestiniennes en Europe, la situation juridique des Palestiniens du Liban, principale cause de départ de cette communauté, est analysée ; puis les principales phases d’arrivée en Europe sont distinguées pour ensuite analyser le fonctionnement actuel de la migration clandestine. Le Liban, qui représente le principal pays de départ vers l’Europe, est étudié plus en détail. La situation en Suède est, elle aussi, analysée plus amplement du fait des spécificités de ce pays d’accueil et la relative méconnaissance de la situation des Palestiniens qui y résident. Ce travail se fonde essentiellement sur deux études de terrain au Liban et en Suède.

Les Palestiniens en Europe : situation générale

Le contexte juridique difficile au Moyen-Orient, ainsi que les conflits qui ont marqué le Liban de 1975 à 1991 ont poussé les réfugiés palestiniens à émigrer pour trouver du travail, assurer leur avenir ou fuir les combats. Ils se sont dirigés vers les pays du Golfe, comme nombre de leurs homologues de Jordanie, mais aussi vers l’Europe du Nord, et plus particulièrement l’Allemagne, la Suède, le Danemark et le Royaume-Uni.

Allemagne

Il est difficile de définir le nombre de Palestiniens qui résident en Allemagne, aucune donnée statistique n’étant effectivement disponible. Elle semble cependant être la plus importante communauté palestinienne en Europe, dont on peut estimer les effectifs à environ 30 000 personnes et aussi une des plus anciennes. Ce pays a été choisi parce qu’il était aisé d’y entrer par Berlin-Est, et l’asile politique était lui aussi assez facile à obtenir dans les années soixante-dix à Berlin-Ouest. La situation de l’emploi y était aussi favorable à la même époque. La majeure partie des Palestiniens résident actuellement à Berlin ainsi que dans les grandes villes allemandes. L’Allemagne a fermé ses portes à l’entrée des Palestiniens vers la fin des années quatre-vingt. D’un pays d’accueil, elle est alors devenue un pays de transit vers

l’Europe du Nord.
Suède


Le nombre de Palestiniens en Suède est estimé à 13 000 par le Bureau de l’immigration suédois en 1998. Ce chiffre reste cependant une estimation, la Suède n’enregistrant pas les réfugiés palestiniens parce qu’ils ne disposent pas d’une nationalité reconnue. En l’absence de nationalité, ils sont classés comme apatrides ou de nationalité inconnue. Le Bureau de l’immigration indique que la quasi-totalité des apatrides qu’il recense sont des Palestiniens. Les différents entretiens que nous avons pu effectuer en Suède nous permettent, pour notre part, d’estimer le nombre de Palestiniens entre 10 000 et 15 000 individus. Tout dépend de la prise en compte ou non de la deuxième génération qui est suédoise de naissance, issue de couples palestiniens d’origine ou de couples mixtes. De fait la quasi-totalité des Palestiniens disposent de la nationalité suédoise qui leur est accordée après un délai pouvant aller de trois à cinq ans, selon les situations que nous avons rencontrées. La répartition géographique des Palestiniens fait apparaître une concentration dans les principales agglomérations suédoises, et plus particulièrement Stockholm (environ 5 000), Uppsala (3 000), puis Malmö (1 500), Göteborg (1 500) et Norrköping qui concentre le reste de la population palestinienne.

Danemark

La situation des Palestiniens est au Danemark assez semblable à ce qu’elle est en Suède. La plupart d’entre eux ont obtenu l’asile dans ce pays à la suite de l’invasion israélienne de 1982 et de la guerre des camps (1985-1987). Une grande partie a acquis la nationalité danoise. L’intégration à la société danoise semble avoir été difficile et des tensions existent entre les deux communautés. Il est assez complexe de connaître le nombre de Palestiniens qui résident au Danemark, mais on peut estimer qu’il est sensiblement égal à celui de la Suède et peut donc être estimé entre 10 000 et 20 000.

Royaume-Uni

La Grande-Bretagne est une ancienne destination pour les Palestiniens. On y trouve surtout des étudiants et encore peu de travailleurs. On peut estimer que la communauté compte quelques milliers de personnes aujourd’hui. Cependant, les entretiens que nous avons réalisés au Liban nous permettent de dire que les réfugiés qui veulent s’y rendre sont de plus en plus nombreux, surtout en raison des facilités pour y trouver un emploi.
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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Jeu 9 Sep - 1:23

Les principales phases de l’arrivée des Palestiniens en Europe

Cette situation juridique, économique et politique peu favorable, à laquelle il faut ajouter la guerre civile libanaise ainsi que les invasions israéliennes, ont poussé les Palestiniens du Liban à émigrer de façon assez importante vers l’Europe. D’autres zones de départ, comme la Syrie ou les territoires occupés et autonomes palestiniens, sont aussi concernés. Le choix de l’Europe, selon les entretiens que nous avons réalisés, est rarement volontaire. Pour un certain nombre de Palestiniens la présence de proches a été un facteur décisif dans ce choix, pour d’autres, des organisations humanitaires les ont dirigés directement vers la Suède ou le Danemark.

Pour la majorité d’entre eux, l’Europe est l’ultime étape d’un parcours migratoire complexe, composé de séjours brefs et d’expulsions dans plusieurs pays européens, liés à leur absence de statut et de nationalité, et leur impossibilité de retourner au Liban à cause de la guerre. Les pays d’Europe qui les acceptent comme résidents apparaissent alors comme des espaces refuge, qui, par leurs dispositions juridiques, leur permettent d’obtenir un droit d’installation sur le territoire européen.

L’arrivée des Palestiniens en Europe qui a débuté dans les années soixante, s’est déroulée en quatre phases principales, qui se différencient par le nombre d’arrivées et le type de migration. Alors que jusque dans les années soixante-dix peu de Palestiniens sont arrivés en Europe et sont venus essentiellement pour travailler, pendant les années quatre-vingt et quatre-vingt dix le nombre d’arrivées a augmenté de façon importante et l’on trouve de plus en plus de réfugiés politiques et de Palestiniens qui vivent dans des situations très difficiles.

L’arrivée de quelques étudiants dans les années soixante

Cette première phase de la migration palestinienne concerne essentiellement la Suède (Doraï, 2000). Le premier groupe de Palestiniens, formé d’étudiants originaires de Jordanie, du Liban, de Syrie et de Cisjordanie, venus pour se former professionnellement, est arrivé en 1962 dans le cadre d’un programme de courte durée. La majorité d’entre eux est rentrée, seuls 40 sont restés en Suède (Assar, 1995). Un certain nombre d’entre eux se sont mariés avec des Palestiniennes lors de leurs retours périodiques dans leur pays de premier accueil. Malgré leur situation sociale assez privilégiée par rapport aux Palestiniens arrivés ultérieurement, ils éprouvent, pour certains d’entre eux, des difficultés d’intégration. Nous avons pu rencontrer un de ces Palestiniens à Göteborg. Ahmed a choisi, à la fin de ses études, de s’installer en Suède, essentiellement en raison des possibilités d’emploi sur place, et de l’importante différence de niveau de vie entre la Suède et la Syrie. Il est retourné plusieurs fois en Syrie, sans jamais s’y installer de nouveau. Il s’est ensuite marié à une Palestinienne de Syrie à Damas. Il a pu la faire venir en Suède par le biais du regroupement familial. Avec ses trois jeunes enfants, il a un projet de retour en Syrie, essentiellement, à son sens, en raison des difficultés d’intégration qu’il connaît, bien que toute sa famille possède la nationalité suédoise.

Les premiers des travailleurs réfugiés arrivent dans les années soixante-dix

Quelques centaines de travailleurs palestiniens sont venus en Suède dans le cadre d’accords entre l’UNRWA et des entreprises suédoises comme Volvo.

Un certain nombre d’entre eux décident de rester en Suède, toujours en raison du différentiel de niveau de vie entre leur pays de premier accueil (comme le Liban, la Syrie ou les Territoires occupés) et la Suède et de la possibilité d’obtenir la nationalité suédoise. Ils font ensuite venir leur famille, dans le but d’une installation définitive. D’après les entretiens que nous avons réalisés, on trouve aussi des travailleurs migrants au profil plus classique, qui peuvent venir de Syrie ou du Liban. Leur départ d’un pays arabe est motivé par la volonté de trouver un emploi mais aussi par les problèmes administratifs liés à leur statut juridique précaire. Ces deux premiers groupes de Palestiniens, qui ne représentent que quelques centaines de personnes, sont essentiellement des migrants économiques, à la recherche d’un emploi, mais aussi d’une situation juridique plus favorable qui leur permette d’acquérir une autonomie de déplacement.
20C’est durant cette même période que se sont développées les arrivées de Palestiniens en Allemagne, beaucoup plus nombreuses que celles qui se sont dirigées vers la Suède. Ce sont surtout des travailleurs migrants qui tentent de s’y installer parce que la situation économique est bonne et qu’elle leur permet de s’installer durablement dans ce pays. L’Allemagne est alors, pour les Palestiniens, l’un des pays européens dans lesquels il est le plus facile d’entrer et d’obtenir une carte de résidence.

La principale vague d’arrivée : les réfugiés dans les années 1980

Les principaux pays d’accueil durant cette phase sont la Suède et le Danemark (Figures 1 et 2).

Les réfugiés arrivent principalement après l’invasion israélienne du Liban en 1982. Ce groupe, de loin le plus important numériquement, se différencie très nettement des Palestiniens arrivés lors des deux phases précédentes. Leur départ du Liban n’a pas fait l’objet d’un choix réel mais est la conséquence d’une situation politique et militaire très difficile. On passe d’une migration économique à une migration forcée. Arrivés en assez grand nombre pour un pays comme la Suède, ils connaissent des conditions d’accueil que la majorité d’entre eux décrit comme bonnes, malgré des refus d’entrée sur le territoire suédois, injustifiés dans un certain nombre de cas (Assar, 1995). Selon le Bureau de l’immigration suédois les arrivées sont très nombreuses en 1984, date à laquelle de nombreux Palestiniens fuient les hostilités à Beyrouth et au Sud Liban, ou sont directement transférés par la Croix Rouge vers Chypre ou les pays d’Europe du Nord.

Aux côtés de la Suède, on trouve l’Allemagne qui continue d’accueillir des Palestiniens.

Cependant il devient de plus en plus difficile pour les réfugiés d’y obtenir le droit à la résidence. Certains décident donc de poursuivre leur migration vers l’Europe du Nord. Le Danemark accueille aussi à l’époque un grand nombre de réfugiés qui y arrivent directement ou qui viennent d’Allemagne

Figure 1 : Les demandeurs d’asile palestiniens en Suède (1981-1997)

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Note : Les entrées représentées dans ce graphique relèvent de la catégorie « apatride » dans les statistiques suèdoises. L’organisme qui produit ces données indique qu’il s’agit de fait des Palestiniens.
Source : Migrationsverker, 2002.

Figure 2 : Les demandeurs d’asile palestiniens au Danemark (1986-2000)

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Note : Le Danish Immigration Service utilise la catégorie « Stateless Palestinians » dans ses statistiques.
Source : De 1985 à 1990 : Eurostat (1994 : 64, 123) ; de 1991 à 2000 : Danish Immigration Service (2001).
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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Jeu 9 Sep - 1:33

1-Le développement des migrations illégales à partir de 1987

[2-b]Berlin-Est et Chypre, principaux espaces de transit[/b]

3-
Le fonctionnement de l’émigration clandestine
Les Palestiniens de la diaspora n’ont pas de passeports mais disposent de documents de voyages qui leurs sont fournis par l’État libanais. La majeure partie des pays européens ne donnent pas de visa aux Palestiniens, et ne leurs permettent plus d’obtenir l’asile politique ou le statut de réfugié humanitaire. Des grands pays d’accueil, comme l’Allemagne, le Danemark ou la Suède, précédemment étudiés, ont durci leur politique d’accueil envers les Palestiniens. Les réfugiés qui veulent émigrer doivent élaborer des stratégies migratoires qui leur permettent de quitter le territoire libanais et atteindre les pays européens de leur choix, sans passer par une voie légale.....


3-
La multiplication des étapes migratoires

Le passeur que nous avons rencontré poursuit son explication et nous décrit la grande complexité des parcours migratoires qu’il faut mettre en place :
« Pour l’Angleterre il faut avoir deux billets d’avion. D’abord tu pars en Thaïlande, puis de là-bas tu reviens vers Beyrouth avec une escale à Londres. Si ça marche c’est bon, sinon tu reviens ici. On ne peut pas faire plus ».
33Les parcours migratoires des Palestiniens du Liban touchent des espaces de plus en plus vastes, recouvrant pour partie l’extension de la diaspora libanaise qui peut servir dans certains cas de relais dans les pays de transit....

3-
Les réseaux familiaux et villageois :

les ressources de l’exilé

36Les réseaux familiaux de solidarité jouent un rôle important pour l’aide des migrants, tant dans le pays de départ que dans le pays d’accueil. Les sommes investies dans les voyages et le paiement des nombreux intermédiaires sont comprises entre 4 000 et 7 000 $ et dépendent des destinations. Lors de nos entretiens au Sud Liban nous avons rencontré des familles entières qui ont tenté de partir, ce qui place les sommes investies, et perdues pour ceux qui ont connu l’échec, à plus de 15 000 $ dans certains cas. Plusieurs familles rencontrées, entre autre dans le camp de Borj Shémali, le plus défavorisé de la région de Tyr, ont vendu tous leurs biens, dont leur habitation et leurs meubles pour partir. Un échec les met dans une situation socio-économique très difficile. Les personnes qui désirent émigrer empruntent le plus souvent leur argent dans les réseaux familiaux et villageois. Khalil témoigne de la façon dont il a récolté l’argent nécessaire :
« C’est avec des prêts, auprès de mes proches, de ma sœur, de mes amis, c’est comme ça que j’ai ramassé la somme »....

Conclusion

La complexification des parcours migratoires des réfugiés palestiniens qui quittent leur pays de résidence pour tenter de se rendre en Europe répond à la multiplication des barrières juridiques qui se dressent devant eux, tant dans leur pays de départ que dans les espaces de transit ou de destination finale. Il s’ensuit donc le développement d’une migration clandestine, très coûteuse pour les candidats au départ, qui s’appuie sur les réseaux migratoires formés depuis les années soixante-dix et surtout quatre-vingt par les premiers arrivants palestiniens. Il est à l’heure actuelle très difficile de spécifier de quel type de migration il s’agit, tant les facteurs qui en sont à l’origine sont divers et imbriqués. D’un côté, ces longs et complexes parcours migratoires font penser à ceux des migrants clandestins qui viennent en Europe pour travailler, d’un autre, leur statut juridique particulier et le contexte politique actuel au Moyen-Orient les rapprochent de ces réfugiés pour qui le retour dans leur pays d’origine, la Palestine, est interdit et dont la présence dans certains pays d’accueil est de plus en plus remise en cause. Migration forcée, recherche d’asile et migration économique sont les trois facettes de la réalité migratoire des Palestiniens d’Europe. L’Europe demeure cependant un espace assez marginal au sein de la diaspora palestinienne, et le faible degré d’organisation des réfugiés qui y résident, ainsi que le manque d’institutions diasporiques palestiniennes sur ce continent la différencient des Palestiniens des États-Unis, qui forment un pôle organisé et structuré. Seuls les Palestiniens du Royaume-Uni tentent de promouvoir un certain nombre d’organisations palestiniennes dont le but est la défense du droit au retour. Ce type de démarche reste toutefois embryonnaire et ne fédère pas l’ensemble des Palestiniens du Vieux continent.

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Personne à contacter Re: Palestiniens et la palestine

Message par Syfou Jeu 9 Sep - 1:38

L’Union européenne et les réfugiés palestiniens

Sans méconnaître la situation, dramatique sur le plan humanitaire, dans laquelle se trouvent les « réfugiés palestiniens », nous avons, cependant, à plusieurs reprises, évoqué, ici-même, le statut privilégié, dont ils disposent, au regard du droit international. En effet, grâce à un « droit de succession » à la qualité de réfugié, par la lignée paternelle, à l’heure actuelle, 4,6 millions de personnes sont enregistrées comme telles auprès d’un organisme particulier d’assistance, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui dispose d’un budget important (près de 600 millions de dollars en 2010).

L’Union européenne qui, actuellement, contribue pour environ 59% du budget de l’UNRWA a, effectivement, versé 3 milliards de dollars entre 1994 et 2006.

Et pourtant, un ancien conseiller juridique de l’UNRWA, James Lindsay, a, publié, fin 2008, à la veille du 60ème anniversaire de la création de l’Office, un rapport accablant confirmant l’implication de cet organisme des Nations Unies dans des activités terroristes, non pas en tant que tel (heureusement) mais par l’intermédiaire de ses milliers d’employés palestiniens.

Par ailleurs, sur le plan juridique, nous avons, déjà, évoqué le « régime de faveur des Palestiniens en France

En effet, il résulte d’une jurisprudence de la Cour nationale du droit d’asile (Sections réunies 14 mai 2008, Mohammad Assfour, requête n°493412), s’appuyant implicitement sur une décision ambiguë du Conseil d’Etat (22 novembre 2006, OFPRA, requête n°277373), qu’un Palestinien pouvait prétendre à bénéficier du statut de réfugié, reconnu par la convention internationale de Genève de 1951, dès lors qu’il ne se trouve plus sur le territoire couvert par le mandat de l’UNRWA (Gaza , Cisjordanie, Jordanie, Syrie, Liban). .

Or, en principe, selon l’article1er, section D, de la convention de Genève : « Cette Convention ne sera pas applicable aux personnes qui bénéficient actuellement d’une protection ou d’une assistance de la part d’un organisme ou d’une institution des Nations Unies autre que le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés ».

On était donc en droit de s’attendre à ce que le bénéfice de la convention soit refusé aux personnes qui, normalement, relèvent de la protection de l’UNRWA.

Mais, précisément, la jurisprudence française précitée ne donnait pas une telle interprétation, puisqu’elle considérait que dès lors qu’un réfugié palestinien quittait le champ d’application territorial des compétences de l’UNRWA, cela suffisait pour le rendre éligible au statut de réfugié, sur la base de la convention de Genève.

Or un arrêt récent rendu par une formation solennelle de la Cour de justice de l’Union européenne donne une interprétation encore plus extensive de la disposition en question de la convention de Genève (Grande Chambre, 10 juin 2010, aff.-31/09).

Peu importe qu’un Palestinien ait ou non demandé à être enregistré par l’UNRWA et à bénéficier donc, éventuellement, de sa protection, il peut prétendre être éligible au statut de réfugié.

On se demande alors à quoi sert l’UNRWA.

Les faits de l’affaire ayant donné lieu à la décision recensée méritent d’être brièvement exposés, car ils éclairent le laxisme des juges de la Cour européenne.

Mme B., après avoir quitté la Bande de Gaza en compagnie de son mari, était entrée en Hongrie, munie d’un visa, le 10 janvier 2007.et y avait obtenu, par la suite, un permis de séjour de l’autorité chargée de l’immigration.

Quelques mois plus tard, elle a déposé une demande d’asile auprès de l’administration hongroise, pour le cas où son permis de séjour ne serait pas prolongé, invoquant la situation d’insécurité qui régnait dans la Bande de Gaza à cause des affrontements quotidiens entre le Fatah et le Hamas » (souligné par nous).

Ainsi, on est bien loin de la condition posée par l’article 1er, section A, paragraphe 2, premier alinéa, de la convention de Genève, pour qui le terme « réfugié » s’applique à toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques »

La Cour a bien relevé que « parmi les membres de sa famille, seul son père serait resté dans la Bande de Gaza » en s’attachant, apparemment, au terme « seul »…..

De plus, la Cour a bien constaté que Mme B. n’avait pas eu recours à la protection et à l’assistance de l’UNRWA et qu’elle soutenait, toutefois, qu’elle aurait pu bénéficier de celles-ci, « invoquant au soutien de cette affirmation l’existence d’une carte d’enregistrement auprès de l’UNRWA établie au nom de la famille des cousins de son père » (souligné par nous)

La Hongrie mettait, d’ailleurs, en doute le lien de famille dont se prévalait Mme B., en l’absence de toute preuve documentaire. Par ailleurs, malgré les démarches entreprises par celle-ci auprès de l’UNRWA, ce dernier n’avait pas, davantage, été en mesure de certifier le droit de Mme B. d’être enregistrée auprès de lui sur la base de ses liens de famille.

Mais la Cour a, cependant, considéré que « par sa lignée paternelle, elle aurait vocation à être enregistrée auprès de l’UNRWA » et cela suffisait (souligné par nous).

Pour la Cour une personne bénéficie de la protection et de l’assistance d’une institution des Nations unies du seul fait que cette personne a droit à cette assistance ou à cette protection et il n’est pas nécessaire qu’elle ait eu effectivement recours à cette protection ou à cette assistance.

La Cour de justice de l’Union européenne, sur renvoi d’une juridiction hongroise qui l’interrogeait sur la conformité au droit européen d’une disposition de droit hongrois, a été, apparemment, sensible à l’argumentation de Mme B., qui soutenait que « la réadmission de Palestiniens dépendrait du bon vouloir des autorités israéliennes et (qu’elle). serait exposée à la torture ou à des traitements inhumains et dégradants dans la Bande de Gaza du fait de la situation critique qui y règne ».

On serait presque tenté de dire : « c’est n’importe quoi »……

Toujours est-il que, désormais, Mme B. va donc pouvoir prétendre être éligible au statut de réfugié en Hongrie et pouvoir, ainsi, se rendre dans l’un des 26 autres pays de l’Union européenne, et se joindre, à l’occasion,, à des cortèges anti-israéliens….

Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
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Message par Syfou Jeu 9 Sep - 1:48

Les Tunnels de Gaza

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