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Préparation psychologique de l’opinion publique

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Personne à contacter Préparation psychologique de l’opinion publique

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 22:17

Composants et caractéristiques de la stratégie de désinformation

Les manipulations de l'information jouent un rôle majeur dans les conflits contemporains. Ce phénomène a été illustré dans l'ancien espace yougoslave dès 1991 et en Irak depuis 2003. La désinformation fait partie de l'arsenal de la guerre psychologique, qui relève de stratégies offensives et indirectes.
L'utilisation de stratégies indirectes dans la guerre n'est pas nouvelle. En effet, dès le IVe siècle avant notre ère, le penseur chinois Sun Tzu souligne l'importance de l'application de différents moyens de la stratégie psychologique, en affirmant que « l‘arme suprême de la guerre, c'est soumettre l'ennemi sans combat ».
La désinformation peut être définie comme la manipulation de l'opinion publique à des fins politiques, militaires ou économiques, à l'aide d'une information traitée par des moyens détournés. Elle désigne une technique qui consiste à fournir à des tiers des informations générales erronées, qui les conduisent à commettre des actes collectifs ou à diffuser des jugements souhaités par les désinformateurs.


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Personne à contacter Re: Préparation psychologique de l’opinion publique

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 22:26

Les composants principaux de la désinformation

Dans une stratégie de désinformation, il existe quatre composants principaux:

- pouvoir émetteur de désinformation

- thème

- récepteur ciblé

- transmission de la désinformation.


L'émetteur désigne ceux qui décident de pratiquer la désinformation pour influencer l'opinion publique dans la direction souhaitée par le désinformateur, afin d'atteindre des objectifs stratégiques cachés. L'émetteur se réfère donc à un pouvoir politique, militaire ou économique. Au début de la campagne de désinformation, il s'agit de choisir un thème et ensuite de le traiter. Le thème doit être simple, facile à comprendre par l'opinion publique. Par exemple, pendant la guerre froide le « désir de la paix de l'URSS », ou lors de la guerre d'invasion d'Irak en 2003, les « armes de destruction massive » ont été utilisé comme thèmes centraux de communication.

La stratégie de prétexte est souvent utilisée pour renforcer la crédibilité du thème. Il s'agit de créer un prétexte qui sert à justifier les prises de position politiques ou les opérations militaires. En 1941, les avions allemands portant des marquages soviétiques ont bombardé la ville hongroise de Kassa. La propagande hongroise et allemande ont attribué cette attaque à l'Armée rouge. Le but était de mobiliser l'opinion publique hongroise en faveur de la guerre contrel'Union soviétique.

La désinformation peut traiter un thème de plusieurs manières:

- l'omission, c'est-à-dire la non-diffusion d'une information

- la diffusion d'une information incomplète

- la diffusion d'une fausse information

- la diffusion d'une information partiellement fausse et la surinformation.


L'opinion publique est le récepteur ciblé du pouvoir « désinformateur ». Il est très important de bien connaître la mentalité du groupe ciblé afin d'être en mesure de prévoir ses réactions à la campagne de désinformation. On peut considérer la mentalité d'un groupe humain comme l'expression de son identité culturelle. Le système de valeurs, les normes et la perception du monde sont à retenir en stratégie, car elles exercent une influence très importante sur le comportement. Dans ce contexte, la désinformation intègre certains éléments de la publicité. En effet, pour vendre un produit dans les pays différents, il faut prendre en considération les cultures respectives de chaque nation dans une stratégie de marketing.

La transmission de désinformation comporte trois éléments essentiels:

- les agents d'influence ou sociétés privées de communication

- les relais

- les supports.


Le thème est généralement confié à un agent d'influence, ou une société privée de communication. Le premier cas était la norme durant la guerre froide, la seconde est devenue une pratique répandue depuis la fin de celle-ci. Leur rôle est de trouver le moyen de faire passer le thème au public. L'agent d'influence peut d'abord transmettre le message dans ses réseaux personnels, qui sont ses relais: journalistes, intellectuels, politiciens, amis etc. Les réseau personnels sont essentiels car ceux-ci peuvent assurer que la transmission du thème sera effectuée par des moyens détournés. Aussi est-il très difficile de démasquer la source, c'est-à-dire l'émetteur/désinformateur et l'agent d'influence. Les personnes participant à la transmission (réseaux primaires de l'agent d'influence) peuvent le faire à leur insu. Par exemple, un journaliste peu expérimenté envoyé dans une zone de conflit peut transmettre des informations « manipulées », tout en croyant à la justesse de la cause en question.

Depuis la fin de la guerre froide, les thèmes des stratégies de désinformation sont souvent confiés à des agences privées de communication ou de relations publiques. Par exemple, en 1991, avant le début des opérations militaires américaines au Kuwait, un reportage a été diffusé sur les grandes chaînes de télévision américaines. Une jeune et jolie femme en larmes racontait les exactions des soldats irakiens au Koweït. L'objectif visé a été de créer un certain esprit au sein de l'opinion publique américaine, afin de faciliter l'acceptation de l'engagement militaire américain.

Or on sait aujourd'hui que le film a été tourné par l'agence de relations publiques Hill and Knowlton et, plus grave: la jeune femme n'était autre que la fille de l'ambassadeur du Koweït aux Nations Unies.

Dans un deuxième temps, il s'agit de la transmission et de la diffusion du message (le thème de la désinformation) du réseau primaire vers les médias, à savoir les journaux, la radio, la télévision, les partis politiques notamment. L'objectif recherché est de faire diffuser le message à un segment de la population le plus large possible. La concentration du pouvoir dans les réseaux médiatiques facilite la diffusion de l'information manipulée sur une grande échelle.

Les supports sont les faits mineurs qui sont vrais ou censés être vrais. L'utilisation d'une partie de la vérité dans un certain contexte peut amener le public à croire le message. Il s'agit de la transmission d'une information qui ne correspond que partiellement à la vérité au sujet du thème, mais qui est traitée de telle façon qu'elle devient le support de la désinformation. L'objectif de l'utilisation des supports est le renforcement de la crédibilité du thème.
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Personne à contacter Re: Préparation psychologique de l’opinion publique

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 22:32

Les caractéristiques de la stratégie de désinformation

1. Préparation de l'opinion publique avant le début d'opérations militaires

Nous l'avons dit, la guerre moderne est aujourd'hui avant tout psychologique[5]. Une partie du processus de désinformation avec les autres moyens de la guerre psychologique se déroule avant le début du conflit armé pour préparer un certain état d'esprit dans l'opinion publique. Une première action consiste à créer des préjugés dans l'opinion publique qui seront favorables au déroulement de la future campagne de désinformation. Le conflit yougoslave et la guerre du Golfe illustrent d'ailleurs cette préparation psychologique de l'opinion publique. En effet,Slobodan Milosevic et Saddam Hussein ont fréquemment été comparés à la figure d'Adolf Hitler.

2. Personnalisation du conflit

Il s'agit de présenter les événements selon une vision réductionniste, en faisant une interprétation en « noir et blanc » du thème de la désinformation. En désignant le « bon » et le « méchant », l'objectif visé est d'empêcher une réflexion globale et approfondie sur les véritables motivations des acteurs qui ont lancé la campagne de désinformation. L'impact de cette technique peut conduire à un fanatisme intellectuel, caractérisé par la catégorisation des positions entre deux extrêmes. Il faut choisir son camp et se ranger, soit dans le camp des bons, soit dans celui des méchants. Une troisième voie n'existe pas. Le traitement des critiques émises à l'égard de la Guerre de Golfe et le bombardement de la Yougoslavie en 1999 par l'OTAN ont illustré ce phénomène. Les auteurs qui ont critiqué la position officielle de la prétendue communauté internationale ont été considérés comme des défenseurs de la position de Saddam Hussein ou de Slobodan Milosevic. La formule « avec nous ou contre nous » reflète bien cette polarisation, visée par le pouvoirémetteur de la désinformation.

3. Provocation de réactions immédiates

L'information transmise peut provoquer dans l'opinion publique de réactions émotionnelles immédiates. La transmission d'images est un élément important dans ce processus. L'objectif est la création d'un état d'irrationalité, voire de psychose dans l'opinion publique. L'émotion prime sur la rationalité. Un jugement influencé par les émotions réduit la capacité analytique des personnes. Comme le soulignait Gustave Le Bon il y a plus d'un siècle, dans son livre sur la psychologie des foules[6], la pensée et le comportement de ces dernières sont largement influencés par les images. Cette observation est également valable pour la désinformation contemporaine. Ainsi, on peut parler d'une véritable guerre d'images dans les mass média mondialisés. Il faut également prendre en considération la facilité qu'offre la technologie actuelle pour retoucher des images prises par satellite ou un appareil photo ou vidéo digital.

Après l'image, il faut mentionner le rôle du langage dans la désinformation. L'imposition d'un certain vocabulaire ou d'une structure linguistique visent à influer la structure cognitive et affective des gens, pour orienter leurs réactions. Ce phénomène a été exploré par George Orwell dans son livre 1984[7] , dans lequel l'auteur présente comment le « Novlangue », la langue officielle de l'Océanie, un État totalitaire, est utilisé dans l'endoctrinement idéologique des citoyens. Sur le bâtiment du parti unique de cet Etat totalitaire, les slogans suivants ont été affichés: « La guerre c'est la Paix , La Liberté c'est l'esclavage, L'Ignorance c'est la force. »

Vladimir Volkoff, dans son livre La Désinformation, Arme deGuerre[8], analyse l'utilisation répondue des logomachies dans les campagnes de désinformation. La puissance des mots liée aux images qu'ils évoquent sont tout à fait indépendants de leur signification réelle. Les mots comme « démocratie», « liberté », « réactionnaire », « ennemi du peuple », « anti-américain » « anti-européen » peuvent devenir des logomachies et susciter des réflexes pavloviens au sein de l'opinion publique, lorsque on utilise certains de ces mots dans un contexte particulier. Par exemple, on peut constater une véritable dérive intellectuelle sur la question de l'intégration européenne: critiquer la construction européenne de Maastricht, c'est être « contre l'Europe ». D'où l'amalgame entre l'Europe de Maastricht et l'Europe tout court. La signification réelle des mots n'a plus d'importance. Ce qui compte, c'est de faire passer le message au public en évoquant des images liées à ce mot.

L'utilisation fréquente de ces logomachies dans le processus de désinformation permet de faire passer le thème dans le public.

4. Maintien de l'ignorance et confusion

Le succès de la désinformation est inversement proportionnel au niveau de connaissance du public cible par rapport au sujet de la désinformation. Si l'on songe à la complexité des conflits contemporains, à la façon de les présenter dans le média et au conformisme intellectuel qui règne dans nos sociétés, on peut tirer certaines conclusions concernant l'efficacité de la désinformation. On peut noter le recul du journalisme d'investigation et du temps consacré aux commentaires politiques, la toute-puissance de l'image sur l'écrit et l'importance croissante du phénomène de « marketing politique » dans nos sociétés contemporaines.

5. Orientation des flux d'information conduisant à l'omission et surinformation

L'utilisation de la surinformation et de l'omission par l'orientation des flux d'information permettent de parler d'un sujet tout en passant les autres sous silence. L'agenda setting, c'est-à-dire la surreprésentation d'un événement dans les médias, combinée avec l'omission de l'information sur d'autres événements, sert cet objectif. L'opinion publique peut être bombardée par les images présentant la situation du Kosovo, Irak, Bosnie. En revanche, on n'a quasiment pas mentionné d'autres conflits se déroulant au même moment. Le génocide au Rwanda, qui a produit environ un demi-million de morts, n'a été filmé par aucune équipe de télévision. Il en est de même lorsque 300'000 Serbes ont été chassés de la Krajina par les Croates en été 1995. Cette orientation de flux d'information est facilitée par la puissance de certains réseaux mondialisés de télécommunication, à l'instar de chaînes d'information télévisées: CNN, Euronews, etc.

L'impact de la désinformation est renforcé par la capacité de transmission de l'information ou de la désinformation, par les moyens de télécommunication à l'échelle mondiale. Il faut également mentionner la question de la concentration de pouvoir dans les médias. Ces derniers sont souvent contrôlés par les pouvoirs économiques, politiques ou le complexe militaroindustriel.

Source:Gyula Csurgai, Directeur du Centre international d'études géopolitiques (CIEG)
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Personne à contacter Re: Préparation psychologique de l’opinion publique

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 22:38

Préparation psychologique de l’opinion publique occidentale à la guerre avec l’Iran

« Le monde doit se préparer au pire ». Ainsi parla Bernard Kouchner. Si cette déclaration provoque tant de commentaires et surprend par sa tonalité guerrière, c’est pour deux raisons principales. D’abord, elle émane du chef de la diplomatie française dont la mission première est, non pas de préparer le monde à la guerre, mais d’apporter la contribution de la France en tant que grande puissance mondiale à résoudre pacifiquement les conflits internationaux. Ensuite, elle traduit le nouveau tournant pris par la politique étrangère française en rompant avec le principe d’indépendance posé par le général de Gaulle dans son discours d’investiture du 1ER juin 1958, réaffirmé par la suite par le retrait de la France du commandement militaire de l’OTAN et suivi jusqu’ici plus ou moins par tous les présidents de la Vème République. Nous cherchons dans cet article à expliquer les raisons de ce revirement après l’arrivée d’une nouvelle majorité en France.

SOURCES DE LA POLITIQUE ETRANGERE GAULLIENNE

La politique étrangère gaullienne trouve ses sources dans le traité de l’Atlantique- Nord signé le 4 avril 1949 à Washington par les cinq États du traité de Bruxelles (France, Grande-Bretagne, les trois États du Benelux), le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, l’Islande, l’Italie, la Norvège et le Portugal. Le traité de Washington était à l’origine une structure assez lâche et assez rudimentaire comme en témoigne l’article 5 qui n’oblige aucunement un membre d’être assisté par les autres membres en cas d’agression. Car, l’assistance n’est même pas automatique et les parties sont libres de déterminer elles-mêmes les formes d’aide à fournir, militaire, économique ou diplomatique.

C’est la guerre de Corée et la possession de l’arme atomique par les Américains qui ont entraîné un changement dans le mode d’organisation et de fonctionnement de l’alliance. Craignant l’apparition de nouveaux possesseurs de l’arme nucléaire sur le continent européen, les Etats-Unis ont cherché la solution de l’intégration de leurs alliés par la création de forces collectives, bilatérales ou multilatérales. Par les forces bilatérales, les USA pouvaient disséminer des armes atomiques sur le territoire d’un allié qui dispose d’un droit de s’opposer à leur emploi mais nullement à leur utilisation exclusive. Par une force multilatérale, les Etats-Unis intègrent leurs alliés au sein d’une structure militaire dont ils ont le commandement exclusif. Pour empêcher les Européens de se doter de l’arme nucléaire, les USA prospèrent en octobre 1964, la création d’une force multilatérale composée de 25 navires de surface, portant chacun 8 missiles de type Polaris A 3 d’une portée de 25 000 miles et dont l’équipage est formé de trois nationalités différentes. Le commandement des navires sera confié au pays membre qui a la plus forte contribution financière. En échange d’une dépense supérieure à 3 milliards de dollars, un pays membre aura droit de veto sur 3% de la force nucléaire américaine. Si les pays membres avaient le droit du veto et le droit même de déclencher une riposte nucléaire, ils pouvaient le faire mais sans l’assistance de la force nucléaire américaine et sans celle de la force multinationale. Cette force multilatérale présentait pour les USA quatre grands avantages: installer ses armes nucléaires sur les territoires européens proches des frontières de l’Union soviétique; empêcher ses alliés européens de leur propre force de dissuasion nucléaire rendue inutile dans le cadre du parapluie nucléaire américain; faire porter aux pays participants une partie des charges financières moyennant un droit de veto de 3% sur la force nucléaire américaine; une totale liberté de décision des USA dans l’utilisation de leur propre force nucléaire. Ce que font aujourd’hui les Occidentaux avec l’Iran, les Etats-Unis l’ont déjà fait avec l’Union soviétique et leurs alliés européens notamment la France. En effet, après l’explosion de la première bombe H soviétique en août 1953, la politique américaine consistait à conserver son propre monopole de l’arme atomique tout en encerclant la Russie de bases militaires et d’alliances militaires hostiles. Résignés devant la parité nucléaire soviétique, les USA avaient été conduits à conclure avec leur pire ennemi un armistice nucléaire instaurant depuis une paix durable en Europe.

Mais ces prétentions américaines à la suprématie allaient être contestées et remises en cause par le discours d’investiture prononcé par le général de Gaulle le 1er juin 1958 et par un mémorandum envoyé au président Eisenhower le 24 septembre de la même année. Dans ce mémorandum, il est question d’une organisation tripartite et d’un directoire à trois comprenant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France qui auront chacun la responsabilité de mettre à exécution les plans stratégiques surtout l’utilisation des armes atomiques partout dans le monde. Ce mémorandum du 24 septembre 1958 incluait également une menace au cas où les propositions ne seraient prises en compte. Concrètement, la forme de cette menace sera le retrait de la France de l’Organisation militaire atlantique intégré (OTAN). Les premiers signes de l’émancipation de la politique française de la tutelle américaine portaient sur le refus de mettre à la disposition du commandement atlantique, certaines unités des forces navales de Méditerranée. En février 1965, le général de Gaulle accepta une proposition soviétique de concertation entre Paris et Moscou sur l’Asie du Sud-Est voyant dans ce geste la réalisation de son projet d’une « Europe de l’Atlantique à l’Oural ». Mais c’est surtout le retrait français de l’OTAN lors d’une conférence de presse le 21 février 1966 qui marqua le début de la politique étrangère française indépendante qui a rehaussé le prestige de la France sur la scène internationale et surtout dans le monde arabo-musulman qui voyait et qui voit toujours dans la diplomatie française, un allié de poids face au soutien inconditionnel des USA à l’État d’Israël. Les positions équilibrées ont été réaffirmées à maintes reprises, avec l’embargo sur la vente d’armes lors de la guerre de 1967 et tout récemment le refus du président Jacques Chirac de soutenir ou de participer à la guerre d’Irak en 2003. Avec Sarkozy et Kouchner, ce sont cinquante ans de politique étrangère française qui se trouvent remis en cause.
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Personne à contacter Re: Préparation psychologique de l’opinion publique

Message par Sphinx Jeu 13 Mai - 22:59

POURQUOI CE REVIREMENT DE LA POLITIQUE ETRANGERE FRANCAISE ?

La principale raison de ce revirement spectaculaire de la politique étrangère française réside dans la forte pression exercée par le grand capital français dont les intérêts en France avaient été malmenés par les nationalisations opérées par le premier gouvernement socialiste de Pierre Mauroy. Il suffit de revoir le film des événements qui ont suivi l’élection de François Mittrand(la haute bourgeoisie française avait même du mal à prononcer correctement le nom de Mitterrand) pour se rendre compte de l’affolement et de la panique qui ont gagné la haute bourgeoisie française et ses fidèles serviteurs, les journalistes des radios et de la télévision(sur l’état d’esprit de la haute bourgeoisie et du grand capital en France après l’élection de Mitterrand en mai 1981, nous renvoyons le lecteur au livre politique sous forme de roman d’Erik Emptaz, 1981, Editions Grasset, 2007.270 pages). Une réaction similaire avait été provoquée par la Révolution russe en 1917 qui avait remis en cause les intérêts du grand capital français sous la Russie tsariste. ce grand capital qui détenait les journaux à grand tirage avait à l’époque orchestré une grande campagne anticommuniste en France sur « le bolchevique au couteau entre les dents » et l’anticommunisme date de cette époque.

Certes, les grands capitalistes d’un pays sont toujours invisibles et leurs profits restent un secret de polichinelle, mais on reconnaît facilement leurs thèmes et leurs stratégies que propagent leurs serviteurs, une intelligentsia composée généralement de milieux académiques et de journalistes opportunistes et arrivistes qui viennent les vulgariser et les diffuser auprès du grand public(compétition, déficit de la sécurité sociale, manque de compétitivité, déficit du commerce extérieur, trop d’impôts et de charges, etc). Outre son contrôle de l’état de l’opinion grâce aux mass medias, le grand capital détermine aussi bien les politiques économiques des pays capitalistes dont il est originaire que les grandes lignes de leur politique étrangère en apportant toujours son soutien inconditionnel à tous les régimes autoritaires et à toutes les formes de dictature. Le changement de formes de régimes politiques et le revirement d’une politique étrangère sont les symptômes d’une crise du grand capital d’un État capitaliste due à la perte de marchés extérieurs ou l’arrivée sur les marchés de nouveaux concurrents. La crise du grand capital dans les années vingt et trente du XXe siècle a été résolue d’une façon différente selon le pays: aux USA, par le New Deal de Roosevelt, en Allemagne et en Italie, par la matraque fasciste et nazie. La crise du grand capital peut être résolue de deux autres manières: soit par des luttes acharnées des concurrents les uns contre les autres jusqu’à l’élimination des plus faibles parmi eux soit par la compromission et l’entente entre les concurrents pour le partage du butin, c’est-à-dire les marchés. C’est ce qui s’est passé au début du XXe siècle entre les Rockefeller, les Rothschild, les Morgan, les Krupp, les Schneider etc. dans les domaines du pétrole, des chemins de fer, du charbon, du sucre etc.

Que le lecteur veuille bien nous excuser pour ce long détour, car ce qui vient d’être dit peut expliquer pourquoi le général de Gaulle a pu mener une politique étrangère indépendante des USA et pourquoi ce revirement dans la politique étrangère française après l’élection de Sarkozy. D’abord, le grand capital français à l’époque du général de Gaulle avait ses propres marchés dans ses colonies africaines dont l’indépendance n’avait pas changé grande chose, puisqu’il a continué comme avant, grâce aux divers accords de coopération économique et financière, de prospérer et d’engranger des profits en exploitant les matières premières et la main d’œuvre bon marché des anciennes colonies. Le grand capital français n’avait donc pas besoin d’une politique étrangère alignée sur la politique américaine puisqu’il avait ses propres marchés en Afrique et les multinationales américaines avaient les leurs en Amérique latine et ailleurs. Le partage était parfait et équilibré.

La raison principale du revirement actuel de la politique étrangère française qui ne diffère nullement des orientations politique d’autres pays européens, comme l’Allemagne ou la Grande Bretagne par exemple, réside dans l’arrivée d’un redoutable concurrent sur les marchés mondiaux, la Chine devenue un véritable problème et un casse-tête chinois pour les grand capital des pays capitalistes. La nouvelle puissance chinoise est venue chasser sur les marchés africains qui étaient jadis des chasses gardées du grand capital français et anglais. Ce nouveau concurrent a déjà conquis une grande part des marchés du continent africain en plus des marchés asiatiques. Comme toujours, le grand capital n’a que trois solutions: soit entrer en confrontation avec le nouveau concurrent soit s’entendre avec lui ou avec les autres pour partager les marchés, soit chercher d’autres marchés potentiellement prometteurs pour compenser la perte d’autres marchés. Mais vu le concurrent en question, connu pour son poids démographique et sa puissance militaire, il serait difficile de le confronter par une attaque frontale. C’est en fait la perte d’une partie de marchés africains par le grand capital français au profit des capitaux chinois qui explique ce revirement de la politique étrangère et son alignement sur la politique étrangère américaine. Le grand capital français et américain se doit de s’unir pour affronter le péril chinois. Cela explique la parfaite harmonie depuis l’élection de Sarkozy entre les politiques étrangères française et américaine sur les grands dossiers internationaux comme l’Iran, l’Irak et le Darfour qui sont comme par hasard des pays dont les sous-sols sont riches en pétrole et d’autres matières premières.

La visite de Bernard Kouchner en Irak a été présentée par les journalistes comme une contribution de la diplomatie française au processus de la réconciliation nationale et à la pacification politique de ce pays ravagé par la guerre de Bush. Alors que cette visite vient après un accord passé entre Chevron et le groupe franco-belge Total pour exploiter les champs pétrolifères de l’île Majnoun en Irak situés au nord de la ville de Basra et tout le long des frontières avec l’Iran. La collaboration de Chevron et de Total se situe dans la perspective du vote de la loi relative au partage des revenus du pétrole entre les différentes composantes confessionnelles de la société irakienne. Les champs pétrolifères de l’île Majnoun présentent un intérêt économique majeur du fait qu’ils sont inexploités, le coût de production du baril est très bas et la production journalière pourra atteindre le 1 million de barils/j. Mais c’est l’insécurité en général et le sabotage des pipelines qui retardent la mise en œuvre de l’accord de Chevron et de Total pour l’exploitation des champs pétrolifères de l’île Majnoun.

La préparation psychologique de l’opinion publique occidentale par Bernard Kouchner à la guerre avec l’Iran, ce sont évidemment les puits du pétrole mais aussi la possession de l’arme nucléaire par ce pays qui entraînerait la parité nucléaire avec Israël et qui rendrait difficiles les futures opérations militaires occidentales pour occuper les puits du pétrole au Moyen Orient. La croisade commune franco-américaine pour le déploiement d’une force internationale au Darfour sous prétexte de génocide, ce sont encore les champs pétrolifères de cette région qui sont convoités par les multinationales françaises et américaines.

Il ne faut cependant pas prendre à la légère le pouvoir destructeur du grand capital quand tarissent ses sources de profit. Quand le grand capital n’a plus ses débouchés et ses marchés, c’est-à-dire l’oxygène qui le fait vivre, il devient dangereux non pas pour lui-même mais pour le monde entier. Il suffit de prendre le cas de l’Allemagne au début du XXe siècle. Le traité de Versailles de 1919 a privé le grand capital allemand de ses principales sources de matières premières et d’importantes régions industrielles(Lorraine, Haute Silésie, Sarre etc ). Pour compenser ces pertes, le grand capital allemand a enfanté le Troisième Reich et a conduit le monde à une deuxième guerre mondiale en l’espace de vingt ans. Avec la puissance économique et militaire chinoise qui commence à grignoter petit à petit des marchés contrôlés jadis par le grand capital des pays capitalistes, nous y voilà de nouveau en train d’entendre le tocsin de la guerre sonné par ce fidèle serviteur du grand capital français et américain, Bernard Kouchner.

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Message par Daûphin_zz_47 Ven 10 Déc - 15:15

Opération psychologique, propagande et contrôle total de l'information


Les plans du Pentagone pour contrôler l’information

1er février 2006, voltairenet.org

La National Security Archive vient de publier un document déclassifié du Pentagone, qui redéfinit l’approche que doivent avoir les États-unis face à l’environnement médiatique mondial.

Le principe premier de « La feuille de route sur les opérations d’information », signée par Donald Rumsfeld en 2003, est qu’il n’y a pas de limite dans la guerre de l’information, car désormais, « les informations destinées à la propagande, aux Psyops, sont consommées par le public états-unien et vice versa ».

Ce plan prévoit donc de nombreuses activités militaires, de « la manipulation des pensées » de l’adversaire, à l’attaque des réseaux de communication de l’ennemi.

La première des priorités est de « combattre Internet », et de se préparer à une guerre virtuelle. Le département de la Défense doit, selon le document, élaborer un centre destiné à cet effet.
« Nous devons améliorer notre capacité d’attaque électro-magnétique et sur les réseaux de communication. Pour dominer dans un combat centre d’information, il est de plus en plus important que nos forces dominent le spectre électro-magnétique avec des capacités d’attaque ». (3.Executive Summary - A.Conclusions)

Le recours au Psyops, branche militaire spécialisée dans les opérations psychologiques, est fréquemment évoqué : « Des efforts considérables doivent être faits pour caractériser le potentiel de l’audience de l’adversaire, et plus particulièrement celui des décisionnaires et de leurs priorités. Si ces efforts d’analyse ne sont pas faits, il ne sera pas possible de lancer les sujets et messages des PSYOPS qui seront efficaces pour modifier le comportement de l’adversaire ». (3.Executive Summary - A.Conclusions)

Bien que la propagande ait toujours été admise par les États-unis, jamais un gouvernement n’avait officiellement autorisé l’intoxication médiatique de ses propres électeurs : le document précisant que « les messages des Psyops seront souvent diffusé par les médias pour de plus grandes audiences, y compris le public états-unien ».


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Message par Syfou Ven 18 Mar - 23:44

La campagne libyenne de Bernard-Henri Lévy

Préparation psychologique de l’opinion publique Bbf5a511

Arrivé en retard en Égypte, BHL est un artisan important du virage diplomatique international qui vient de s'opérer vis-à-vis de la Libye.

Il y a dix-huit ans, Bernard-Henri Lévy avait déjà réussi un beau coup diplomatique en emmenant personnellement le président bosniaque Alija Izetbegovic - dont il soutenait la cause depuis le début de la guerre civile yougoslave - dans le bureau de François Mitterrand à l'Élysée. Mais, cette fois, notre dandy national, «ministre des Affaires étrangères» à ses heures, aura fait encore plus fort : entraîner la France - et à sa suite tout l'Occident - dans la guerre, afin de débarrasser la Libye d'un dictateur sanguinaire qui, il n'y a pas si longtemps, jouissait du privilège de planter sa tente en plein VIII e arrondissement de Paris.

Tout commence à la fin du mois de février, quand BHL se rend au Caire, pour écrire un reportage destiné à Libération, journal dont il est administrateur. Très en retard par rapport aux reporters professionnels du monde entier, il arrive sur place alors que Moubarak est déjà tombé. Personne ne remarque même son papier. Au moment où il s'apprête à s'envoler pour Paris, lui parviennent sur son BlackBerry les premières nouvelles de l'insurrection libyenne à Benghazi, et de sa sanglante répression par les forces de Kadhafi. Il hésite, mais monte quand même dans l'avion. Après quatre jours passés à Paris, il repart et se rue, à l'instar de dizaines d'autres journalistes occidentaux, vers une Cyrénaïque libérée par son peuple de la police du dictateur. Pour faire le trajet de la frontière égyptienne à Tobrouk, BHL, accompagné de son fidèle Gilles Herzog, ne trouve pas de taxi : il monte dans la camionnette d'un marchand ambulant de légumes. À Benghazi, il s'installe sur la Corniche, à l'hôtel Tibesti, où le grouillement des journalistes lui rappelle sans doute l'Holiday Inn de Sarajevo. À ce moment-là, surpassé par les ténors des grandes télévisions anglo-saxonnes, BHL n'est qu'un troisième couteau au sein du grand cirque médiatique qui couvre l'insurrection des tribus de l'est de la Libye.

«Accepterais-tu de recevoir les Massoud libyens ?»

C'est seulement le vendredi 4 mars que BHL réussit à prendre un envol, qui va le faire passer progressivement du statut de reporter de guerre amateur à celui d'acteur majeur de la diplomatie mondiale. Dans l'après-midi, à force de traîner sur la Corniche devant le bâtiment de la Cour suprême servant de QG improvisé à la nouvelle opposition, à force de baratiner un porte-parole autoproclamé du Conseil national de transition (CNT), BHL parvient à se faire conduire dans la villa de Moustapha Abdeljalil, l'ancien ministre de la Justice devenu le chef politique de la rébellion. Coup de maître ; il est seul ; il a largué le troupeau des journaleux. Mais il ne se contente pas de faire une interview exclusive. Il passe directement à la diplomatie parallèle et secrète. Au maître de la Libye nouvelle, qui le reçoit entouré de son cabinet tout juste formé, il dit que les Libyens libres sont le sel de la terre et que le monde entier les regarde. Voilà pour l'entrée. Vient très vite le plat principal : BHL invite en France ses interlocuteurs, leur promettant de tout faire pour les amener à l'Élysée. Le soir venu, il parvient, depuis son téléphone satellite, à joindre Nicolas Sarkozy : «Accepterais-tu de recevoir les Massoud libyens ?» Le président de la République donne aussitôt son accord.

Le jeudi 10 mars, à 10 heures, dans le salon vert du 1er étage du palais de l'Élysée, le chef de l'État reçoit le philosophe et les trois émissaires libyens du CNT. À ses côtés, le conseiller diplomatique Jean-David Lévitte et, tout pâle, le conseiller spécial Henri Guaino qui, en 2007, traita BHL de «petit con prétentieux». Sarkozy, alors, annonce aux Libyens éberlués et ravis le plan qu'il a concocté l'avant-veille avec BHL : reconnaissance du CNT comme seul représentant légitime de la Libye ; envoi d'un ambassadeur de France à Benghazi ; frappes ciblées sur les aéroports militaires du pays ; le tout avec la bénédiction - qu'il a déjà obtenue - de la Ligue arabe. Deux heures plus tard, alors que les Libyens ont déjà annoncé aux médias du monde entier la bonne nouvelle, Alain Juppé descend du Thalys à Bruxelles. Les caméras se jettent sur lui. Le masque. Manifestement, le ministre des Affaires étrangères n'est au courant de rien.

Comment le «ministre-bis» gagne la partie

Changement de vent dès le week-end : alors que Kadhafi avance sur le terrain, les médias se déchaînent contre l'improbable duo Sarkozy-BHL et leur «diplomatie de perron». Pire encore, mardi 15 au soir : lors de l'entretien, organisé par BHL, à l'hôtel Westin à Paris, entre la secrétaire d'État de l'Amérique et l'émissaire libyen Mahmoud Jebril, le courant ne passe pas ; l'homme de Benghazi comprend que Washington ne veut pas d'une intervention militaire.

C'est alors que BHL décide de mettre la pression sur Sarkozy, en déclarant jeudi matin à la radio que si Kadhafi prend Benghazi, l'immense drapeau français qui flotte sur la Corniche sera littéralement éclaboussé du sang des Libyens massacrés. L'image porte. À 14 heures, Sarkozy appelle BHL. Il a pris sa décision. Il envoie Juppé à New York et appelle lui-même, un à un, les présidents ou chefs de gouvernement des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU. À minuit, le président annoncera lui-même à son «ministre-bis» qu'il a gagné la partie, que la résolution est votée…

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Message par Daûphin_zz_47 Lun 21 Mar - 11:45

La campagne libyenne des occidentaux:

Le chef de la Ligue arabe soutient l'ONU

11h16: Kadhafi tente de former un bouclier humain à Misrata selon les rebelles
Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont entrepris ce lundi de rassembler à Misrata des habitants des villes voisines pour former un bouclier humain, a affirmé un porte-parole des rebelles. L'information n'a pas pu être vérifiée de source indépendante et le régime libyen n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. Un habitant de Misrata a dit à Reuters que des soldats de Kadhafi en tenue civile se trouvaient lundi dans le centre de Misrata et que ses blindés encerclaient la ville, coupant toujours l'accès à l'eau.

11h03: Les rebelles font état de frappes aériennes près d'Ajdabiah
«Les rebelles ont attaqué vers 3h et les forces de Kadhafi ont riposté. Elles se trouvent toujours aux entrées Est d'Ajdabiah», a déclaré Ahmed al Tir, un combattant rebelle à Zoueïtina, à une quinzaine de kilomètres d'Ajdabiah. «Les frappes aériennes ont visé les entrées Est de la ville. Je les ai vues de mes propres yeux et je pense qu'il y a eu également des frappes sur les entrées Ouest de la ville mais j'ai seulement vu de la fumée s'élever de cette direction», a-t-il ajouté. Prié de dire quand les insurgés allaient tenter de reprendre Ajdabiah, ville stratégique de l'Est que les insurgés souhaitent reprendre aux forces loyales à Mouammar Kadhafi, un autre combattant rebelle, Ahmed al Ebeidi, a répondu: «Nous attendons que les Français les bombardent. Nous sommes certains qu'ils vont le faire. Nous attendons aussi de recevoir de nouveaux équipements.»


10h47: Le chef de la Ligue arabe dit soutenir l'Onu sur la Libye
Lors d'une conférence de presse tenue au Caire avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa a clarifié sa position après avoir dénoncé dimanche les bombardements ayant «provoqué la mort et les blessures de nombreux civils libyens». «Nous avons demandé aux Nations unies de mettre en place une zone d'exclusion aérienne et nous respectons la résolution de l'Onu, et il n'y a aucun désaccord», a dit le diplomate égyptien. «Elle vise à protéger les civils et c'est cela qui nous intéresse. Nous allons continuer à oeuvrer pour la protection des civils. Nous appelons tout le monde à prendre cela en considération dans toutes les actions militaires», a conclu Amr Moussa.

10h: Les opérations vont encore durer un certain temps
C'est ce qu'a déclaré le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, sans plus de précision. Prié de dire si les actes de guerre, dont les bombardements, allaient continuer, Henri Guaino a répondu sur RMC: «Encore un certain temps.» Pousser Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir, «ça n'est pas dans le mandat des Nations unies, c'est effectivement le meilleur résultat qui pourrait être atteint mais la révolution libyenne appartient aux Libyens», a-t-il ajouté. «Ce n'est pas à la communauté internationale de décider du sort de la Libye», a poursuivi Henri Guaino, mais «tout le monde a évidemment en tête cet objectif second du départ du colonel Kadhafi».

9h10: Les Etats arabes du Golfe critiquent l'Iran
«Nous rejetons toute intervention étrangère dans nos affaires intérieures, notamment de la part de l'Iran», a déclaré Abdoulrahmane al Attiyah, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), en marge d'une conférence à Abou Dhabi. Il répondait à une question au sujet de l'envoi par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis de troupes au Bahreïn pour y soutenir la monarchie sunnite face à la contestation chiite. L'Iran, pays chiite non-arabe, a vivement critiqué cette intervention. «Nous participons à la coalition pour des raisons de sécurité conformément à la résolution de l'Onu», a rappelé Abdoulrahmane al Attiyah.

9h: Paris n'a pas connaissance de civil tué par la coalition
«Il n'y a pas d'information de civils tués répertoriée par le commandement français», a dit François Baroin sur Canal+, en mettant en garde contre des «campagnes de communication, de propagande».


8h57: La coalition est «pleinement dans l'application de la résolution 1973» de l'ONU
François Baroin, le porte-parole du gouvernement, l'a affirmé ce lundi sur Canal+, revenant sur les réserves du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a estimé dimanche que les bombardements de la coalition s'écartent «du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne».
«Nous sommes clairement dans la mise en place de couloirs aériens protégés et nous ne dériverons pas de cet objectif qui est d'empêcher Kadhafi de massacrer son peuple», a indiqué François Baroin, précisant que «les frappes depuis 48h permettent de dire aujourd'hui que nous avons stoppé Kadhafi dans le développement du massacre des civils».

7h: La coalition internationale se prépare à la deuxième phase
Et elle se prépare à attaquer à partir de ce lundi les lignes de ravitaillement des forces du régime de Mouammar Kadhafi pour limiter leur capacité à se battre. «Ses forces sont plutôt éparpillées entreTripoli et Benghazi et nous allons essayer de couper le soutien logistique à partir de demain» lundi, a précisé l'amiral Michael Mullen.

Les puissances occidentales ont lancé dans la nuit de dimanche à lundi une deuxième vague d'attaques aériennes sur la Libye, après avoir stoppé l'avancée des forces de Mouammar Kadhafi vers Benghazi et endommagé des défenses antiaériennes. Les Etats-Unis, qui mènent les frappes aériennes avec la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, le Canada entre autres pays, ont déclaré que la campagne portait ses fruits et que l'opération avait connu une «très bonne première journée».

Après une première nuit de raids, le vice-amiral américain Bill Gortney, directeur de l'état-major interarmes, a constaté une diminution des moyens de surveillance aérienne de la Libye. Benghazi, fief de l'insurrection dans l'est du pays, reste sous la menace des forces fidèles à Kadhafi, mais celles-ci «souffrent d'isolement et de confusion», a-t-il ajouté. Des explosions sporadiques et des échanges de feu nourris ont été entendus dimanche soir dans la deuxième ville du pays. Les tirs ont duré une quarantaine de minutes, selon un journaliste de Reuters.

Un bâtiment détruit par un tir de missile
A Tripoli, une forte explosion a retenti et les autorités ont déclaré qu'un bâtiment du complexe de Kadhafi dans la capitale avait été détruit par un tir de missile. Des journalistes ont été conduits jusqu'au site, qui abrite des bâtiments privés, des casernes, des batteries antiaériennes. A Misrata, troisième ville du pays tenue par les rebelles à 200 km à l'est de la capitale, des chars gouvernementaux sont entrés en mouvement après le bombardement d'une base proche de la ville par les Occidentaux.

«Les chars sont dans le centre de Misrata (...). Il y a tellement de victimes que je ne peux pas les compter», a déclaré un porte-parole des insurgés dimanche après-midi. La coalition dit cibler des objectifs militaires, notamment des bases aériennes et défenses antiaériennes, pour tenter de contraindre les forces de Mouammar Kadhafi à cesser les attaques contre l'insurrection. Mais le régime libyen affirme que des civils sont visés par ces frappes et que 64 d'entre eux sont morts entre samedi après-midi et dimanche matin

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Message par Syfou Sam 2 Avr - 0:43

La France veut-elle sauver la Libye… ou son âme ?

Les soulèvements populaires dans le monde perse et arabe fascinent le monde. Vingt ans après la chute du mur de Berlin, un vent de liberté semble devoir faire tomber les dictatures arabes les unes après les autres dans le sillage de l’Égypte et de la Tunisie. Ces révolutions nous prouvent que le monde perse et « arabo-musulman » (incluant des populations ni arabes, ni musulmanes) n’est pas la caricature fataliste que nos gouvernants ont entretenue si longtemps. Nos gouvernants et nos élites ont pensé jusqu’ici « au fond d’eux-mêmes que les peuples arabes sont des arriérés congénitaux à qui ne convient que la politique du bâton » pour reprendre la formule de Daniel Lindenberg. C’était après tout bien pratique de laisser Kadhafi planter sa tente face à l’Élysée en 2007, d’armer et de légitimer des figures comme Ben Ali et autres Moubarak, jugés meilleurs remparts contre le terrorisme islamiste. Nous pourrions nous demander si le maintien au pouvoir de ces dictateurs a contenu efficacement cette menace, ou bien s’il n’a pas, au contraire, nourri la rage islamiste contre un occident jugé complice ? Il est étrange de retrouver aujourd’hui la France et l’Otan aux côtés d’Al Qaida dans la lutte contre Kadhafi.

Simple comme un coup de fil

Le sang de nos intellectuels germanopratins n’a fait qu’un tour, lorsque le fou de Tripoli a envoyé ses mercenaires écraser la contestation. Les mêmes qui s’opposaient au droit d’ingérence en Irak ont publié une tribune appelant la France à intervenir militairement dans ce pays grand comme trois fois l’Irak. Quelques échanges confus ont suffi à BHL pour convaincre Nicolas Sarkozy, contre l’avis du ministre des Affaires étrangères surpris à la descente du train, et une fois de plus sans solliciter ses partenaires européens. Ce coup de poker s’est transformé en coup de communication magistral lorsque Sarkozy a convaincu le Conseil de Sécurité de l’ONU de ne pas bloquer sa proposition de frappes ciblées. En un temps historiquement court, la France a entraîné le monde dans une guerre avec un pays dont elle ne sait rien.

La Libye tirée au sort ?

Pourquoi ne pas intervenir en Côte d’Ivoire où les massacres ont commencé après la réélection frauduleuse de Laurent Gbagbo ? Pourquoi ne pas envisager des frappes au Yémen, en Syrie où les régimes en place tuent les manifestants par centaines, torturent et emprisonnent massivement les opposants ? Pourquoi ne pas viser l’Iran où l’opposition a acquis une vraie légitimité dans son action tant par sa popularité que par son courage ? En Libye, nous ne connaissons pas les noms des leaders historiques de l’opposition. S’agit-il de revendications tribales sur les revenus du pétrole ?

Nous n’en savons rien parce que cette opposition trop récente, n’a aucune tête, ni aucun projet politique. Certes, cela n’enlève rien au droit de ces populations de se rebeller contre un régime terrifiant. Il ne faut pas oublier que le Soudan, au sud de la Libye, n’est pas une zone propice à un apaisement de la région. Nous devons donc manoeuvrer au milieu d’une poudrière alors que les désaccords se multiplient au sein de la coalition. La guerre civile à laquelle nous assistons menace de se terminer en « somalisation » du pays si notre intervention s’embourbe.

Dommages collatéraux sur les processus démocratiques en cours
Par ailleurs, l’impact de ce conflit meurtrier intra libyen menace directement ses voisins. L’Égypte et la Tunisie se sont libérées du joug de leur tyran. Ce n’est pas le moment de perturber leur transition démocratique en offrant des arguments aux courants fondamentalistes bien organisés sur le plan politique. Or, nous ne pouvons exclure le risque de bavures. Non seulement nos bombardements sont réalisés sans forces au sol (en principe), c’est-à-dire en partie à l’aveugle, mais Kadhafi se sert des boucliers humains pour améliorer les chances de tels drames. L’impact de familles décimées par les missiles de l’Otan pourrait se retourner contre les jeunes forces démocrates qui nous sont favorables en Egypte, en Tunisie et ailleurs, au profit de l’obscurantisme nationaliste et islamiste.

Perdre n’est plus une option

Mais le pire message que nous puissions envoyer aux nombreux dictateurs en place, dorénavant, c’est l’aveu de notre impuissance. Ne doutons pas que Bachar el-Assad, Bouteflika et les autres tyrans observent attentivement notre intervention, et en surveillent les résultats. Si nous décidions de mettre fin à notre action contre Kadhafi ou, pire, si nous nous retirions tenus en échec, nous devrions nous attendre à des massacres en série d’opposants dans tout le monde « arabo-musulman ». Grâce au courageux BHL, chemise blanche ouverte au vent, et aux intellectuels qui refont le monde à la terrasse des cafés de Saint-Germain des Prés, il ne fera pas bon être démocrate du Maghreb au Moyen-Orient dans les prochaines décennies. Quant aux mouvances terroristes islamistes prises de cours jusqu’ici dans ce processus révolutionnaire, elles pourront à nouveau recruter en accusant l’occident d’être à l’origine des maux des peuples arabes.

Nous avons atteint le point de non retour, sans stratégie ni plan B dans la manche. Nous n’avons donc plus le droit de perdre la guerre contre Kadhafi. Devrons-nous nous résoudre à la partition du pays, ouvrant la voie aux revendications autonomistes ailleurs ? Il nous faudra probablement envoyer des troupes au sol… malgré le probable veto du conseil de sécurité. Je serai alors heureux de lire la deuxième tribune de nos pacifistes d’hier reconvertis en va-t-en-guerre.

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