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Personne à contacter La communauté druze

Message par Syfou Mer 27 Oct - 1:53

LES DRUZES, ORIGINES ET DISCIPLINES

La communauté druze est un groupe islamique qui est né des chiites ismaélites dans le premier quart du XIème siècle (dans les débuts du Ve siècle de I'hégire) au Caire sous le patronage de l'Imam, gouverneur par l'ordre de Dieu, le 6ème Khalifé fatimide que les adeptes de cette troupe considèrent comme le dernier Imam qui interprète la parole divine, descendue sur le prophète Mahamet, le dernier des inspirés.
Le terme druze a été faussement attribué à cette communauté par référence à l'un de ses promoteurs Neehtkin Druze qui a été renvoyé de la communauté au début de son existence. Mais le nom que les adeptes de cette communauté s'attribue à eux-mêmes, c'est celui de "Mouwahadoun" ou uniates, c'est-à-dire qui suivent le. courant monothéiste. Ils qualifient leur communauté disciples parce qu'ils croient-que la religion musulmane se compose de trois disciplines dont la première aboutit à la seconder et la seconde à la troisième. C'est pourquoi la seconde discipline ne se réalise que par la première et la troisième par la seconde et ainsi la discipline uniate ne se réalise qu'en suivant les deux autres disciplines. Quant aux disciplines de l'Islam, elles sont trois.
La première discipline:

C'est la discipline apparente de l'Islam qui consiste dans la reconnaissance des fondements de l'islam et la vie selon les instructions divines qui se représentent par la loi (sharia), moyen par lequel le musulman s'adresse à Dieu.

La deuxième discipline:

Celle de la foi ou de l'interprétation du sens manifesta la révélation, par conséquent la vie avec Dieu en suivant la voie des Imams, seuls délégués à interpréter la parole divine, laquelle par son interpretation informe le croyant sur le sens authentique de la parole de Dieu.

La troisième discipline:

Discipline uniate qui consiste à prendre en considération ce que l'interprétation indique de la vérité divine en vue d'aboutir au savoir et au monothéisme. La caractéristique de cette troisième discipline est d'avertir le croyant sur sa vérité éternelle, où le relatif ne se sépare pas de l'absolu, et où le partiel ne se détache pas de l'un-l'unique.
Ainsi le croyant suivra la discipline du vrai savoir, discipline qui le conduira à s'unifier et unifier toute chose dans l'un-le juste où il sera dévoré par la persistence de l'unique, où le relatif s'anéantit dans l'absolu et où il ne reste que la présence monotheiste.
Si le croyant a accédé à cette discipline, c'est qu'il a suivi la voie de la vertu, tache qui consiste à réaliser son but dans 1'existence. Par cette vertu il s'est transféré de l'indionulisme et du sentiment de la multiplicité au monothéisme ou le sentiment de l'unité avec l'un-l'unique.
La morale dans la conception monothéiste consiste à suivre la vertu qui conduit logiquement l'homme à se réaliser naturellement, car la vertu de toute chose selon la conception uniate de la morale, c'est la réalisation des choses, conformément à ses buts et la réalisation des actes pour lesquels elle a existé.

Cette conception de la morale pousse les monothéistes à faire appel à l'égalité entre les hommes. Ils donnent à l’égalité une grande importance dans le fondement de leur morale et leur consideration pour I'homme dans l'univers et dans sa relation avec Dieu, car les hommes selon la conception monothéiste s'égalisent devant Dieu, parce que chaque homme est un des aspects de cette unité et une de ses expressions, et parce que chacun d'eux peut se contrôler grâce à sa capacité mentale, être conscient de son existence, accéder au savoir et dislinquer ce qui est bien, ce qui est juste, ce qui est beau.

Pour cela la différence entre un homme et un autre réside dans la difference de sa réalisation en tant qu'homme, dans la différence de I'usage de sa raison qui le distingue des animaux, dans la différence de sa distinction pour ce qui est bien, la différence de son savoir pour ce qui est juste, la différence de son appréciation pour ce qui est beau, et de ce bien dont il dispose pour les autres, de cette charité qu'il prodigue aux autres, de cette utilité qu'il leur apporte, il contribue aux dépassement de I'humanité entière.

Pour cela il n'y a aucune importance ni pour la couleur, ni pour le sexe, ni pour la souche, ni le lien de parents, ni la richesse, ni le poste dans le courant monothéiste qui appelle par la suite à l’égalité entière entre I'homme et la femme.
Quant à l'attitude de la conception monothéiste par rapport à la liberté humaine, elle la considère comme le résultat de I'attitude de I'homme: pour que I'homme puisse réaliser son but dans l'existence, il est nécessaire qu'il ait la capacité de cette réalisation, qu'il soit libre - dans son choix et dans son vouloir - dans ce qu'il fait.

Cette liberté est la base de la conception monothéiste sur la justice divine. Si I'homme n'était pas libre, il n'aurait pas pu être réellement un homme et n'aurait pu accéder à un état de savoir qui lui permette de se réaliser en Dieu.
Pour cela I'homme ne peut conquérir le paradis qui est la réalisation dans l'un que par son libre effort au monothéisme.
Pour cela la récompense et la punition sont les résultats des actions de I'homme, de ce qu'il croit, en qui il a foi et qu'il suit. L'homme par rapport à la conception monothéiste est la cime du monde de par la singularité de l'évolution de sa constitution physique et mentale, de par ce qui le distingue du point de vue capacité d’évolution, compréhension et discernement.

II est par ce Un, celui qui comprend profondément sa venue qui est une lueur du monde de la raison lumineuse éternelle et simple.
Pour cela la vérité de I'homme qui est son essence, son sens, sa signification que les hommes appellant esprit - est simple, subtile, mobile, dynamique, éternelle qui ne peut être viciée ni partagée ni détruite.
Cette vérité subtile a employé un corps épais, un instrument dans lequel elle parait, un champ dans lequel et à travers lequel elle agit, se meut et se réalise.

C'est ainsi que I'homme a été dans son épaisseur et sa subtilité, dans son paraître et son être, dans son corps et son esprit, une unité qui ne se scinde pas, un tout qui ne se partage pas, qui constitue dans sa totalité une existence une, qui indique dans ses deux aspects l'unité générale et le cosmos total, car les subtilités éternelles ne s'affirment et n'existent que par l'instrument matériel ou le corps, qui est le champs où l'esprit se réalise par lui, où il grandit et se développe pour que I'homme devienne véritablement homme.
Sa conception monothéiste enseigne a ses adeptes que le savoir est une perpétuelle croissance et un perpétuel développement. Elle n'incite pas seulement à une ouverture sur la vérité; mais exige que I'adepte croit en la vérité avec foi dans le savoir, qu'il soit continuellement ouvert à cette vérité, en perpétuelle recherche du savoir.

Là nous remarquons la réciprocité entre la conception monothéiste et les connaissances humaines, la science et la sagesse, car ce qui est le plus important dans la vie de I'homme d'après la conception monothéiste c'est la recherche de la vérité pure.

Par Dr Sami Nassib MAKAREM

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Personne à contacter Re: La communauté druze

Message par Syfou Mer 27 Oct - 2:16

Traditions

Pour faire face aux persécutions, pour assurer à tout prix la survie de la communauté, pour se prémunir contre la menace permanente, obsessionnelle, du génocide, les Druzes vont pousser jusqu'à la perfection les techniques de protection communautaires qui sont celles de toutes les minorités de la région, juifs, chrétiens, ismaéliens, alaouites.

- Respect, ou plutôt indifférence absolue à l'égard de l'exercice des autres croyances.

- Discrétion totale dans l'exercice de la foi, refus de se singulariser, d'apparaître en pleine lumière en se désignant aux coups.

- Secret du dogme et de la religion considérés comme ésotériques. Organisation de la communauté en une secte initiatique où la connaissance est strictement réservée à une élite d'initiés cooptés, les Ukkal , sous l'autorité d'anciens reconnus, les Ra'ïs ud-din ou Sheikh Aql. Cette cooptation ne tient aucun compte de la position sociale, politique ou financière et le pouvoir temporel sur les Juhhal (non-initiés) est laissé à leurs Emirs sous le contrôle discret des initiés.

- Refus du prosélytisme et des conversions qui pourraient entraîner une pénétration de la communauté.

- Endogamie stricte. Refus absolu en ce qui concerne les unions avec des musulmans.

- Refus ou nullité de toute obligation juridique ou personnelle à l'égard de non-Druzes.

- Enseignement et pratique individuelle et collective très élaborée de la restriction mentale, de la dissimulation et du double langage envers le monde extérieur. L'ensemble de cette pratique, commune à de nombreuses sectes dissidentes du chiisme, est connu sous le nom de Takiyya (connue dans le chiisme persan sous le nom de ketman).

- Recherche concertée et systématique d'alliances simultanées avec toutes les parties, même antagonistes, dont l'action pourrait concerner un territoire refuge.

- Sacrifice consenti d'un membre ou d'une partie de la communauté au profit de la survie collective en cas de nécessité.

- Refus de toute volonté d'expansionnisme, de conquête ou de constitution d'un foyer communautaire où pourrait se trouver groupée la communauté promise à l'holocauste.

Ce n'est qu'au cas où toutes ces attitudes ont échoué que la communauté se résout à l'affrontement armé avec un courage et une détermination qui ont fait des Druzes des combattants redoutés dans tout le Proche Orient.

Repères

Du XIIème au XIXème siècle, les Druzes s'organisent en grandes familles de type féodal. Ils font allégeance à tous les pouvoirs qui s'exercent successivement sur leurs régions et ne font guère parler d'eux.

En 1516, ils déclarent leur soumission au tout nouveau pouvoir ottoman qui vient de défaire le pouvoir Mamelouk sur le Levant et l'Égypte. Fidèle à sa politique de gestion décentralisée de l'Empire, le Sultan Sélim I reconnaît à la famille druze libanaise des Ma'an suzeraineté sur les Druzes du Liban puis sur l'ensemble des Druzes.

En un siècle les Ma'anides étendent leur pouvoir local sur un « Arabistan » virtuel qui s'étend d'Alep à Jérusalem, au point de finir par inquiéter la Porte qui décide de recourir contre eux à une technique éprouvée de rivalités minoritaires. En 1634, l'Emir druze Fakhreddine II, pour mettre fin aux troubles confessionnels suscités par les Ottomans dans la montagne libanaise, s'essaye à une révolte indépendantiste. Celle-ci est noyée dans le sang et la prépondérance druze passe aux familles Chehab et Joumblatt.

Les Chehab s'efforcent de mettre fin, par des moyens pacifiques, aux antagonismes minoritaires sur lesquels jouent les Turcs. Ils parviennent à maintenir l'équilibre et les bons rapports entre Druzes, Chrétiens et Musulmans, souvent au prix de larges concessions. C'est ainsi que plusieurs branches des familles Chehab et Abillama se convertissent au christianisme pour rétablir des équilibres localement rompus.

En 1832, les troupes du Pacha d'Égypte Mehemet Ali, en révolte contre l'Empire, envahissent le Levant. Bashir II Chehab, allié aux Maronites, se range à leurs côtés tandis que les Joumblatt réaffirment leur sujétion à Istambul. L'avenir de la communauté était assuré quoi qu'il arrive.

En 1841, sous la pression anglo-russe, Mehemet Ali échange le Levant contre l'indépendance reconnue de l'Égypte. L'Empire ottoman, que la défection des montagnards libanais avait sérieusement menacé, décide de venir à bout de ses turbulents sujets. La montagne libanaise passe sous administration directe, divisée en deux cantons (qaïmaqamat), l'un druze sous l'autorité des Joumblatt, l'autre chrétien sous l'autorité du clergé maronite.

Il n'y eut plus qu'à attiser les antagonismes anciens, et notamment la rancœur des paysans chrétiens exploités par les féodaux druzes dans le canton maronite (Metn, Kesrouan) pour provoquer des jacqueries inévitablement suivies d'une réaction druze.

En 1860, les Druzes, sous la conduite de Saïd Joumblatt, se livrent à des massacres de Chrétiens qui provoquent une vigoureuse réaction de l'Occident et de la France. Prenant prétexte de cette réaction et, dans le souci affirmé d'en éviter les conséquences militaires, l'Empire, appuyé par toute l'opinion internationale entreprend une sanglante expédition contre les Druzes du Chouf.

Pour la deuxième fois, les Druzes mesurent brutalement les inconvénients de l'autonomie communautaire. La plupart rentre dans le rang tandis que certains se réfugient chez leurs frères du Hauran, où, sous la conduite des Attrache, ils mèneront jusqu'en 1918 des combats impitoyables contre les Ottomans et entreront dans Damas aux côtés des troupes franco-britanniques.

Kamal

En 1920, la Société des Nations confie à la France mandat sur la Syrie. Comme son prédécesseur Ottoman, la France s'essaye à une politique des minorités par la création d'un État sunnite dans le triangle Damas-Alep-Qamishli, un État Alaouite autour de Lattaquieh, un État chrétien au Liban et un État druze au Hauran. Les Druzes refusent cette solution au cours d'une violente révolte en 1925 et 1926.

Le Djebel Druze sera donc rattaché à un grand ensemble syrien incluant aussi les Alaouites. De la politique minoritaire seul subsistera le Liban à dominante chrétienne maronite. Les Druzes paraissent satisfaits de cette solution et après l'indépendance de leurs pays de résidence, Liban, Syrie et Israël, ils s'intègrent assez harmonieusement à la vie politique de chacun. Conformément à leur prudente tradition, ils se ménagent cependant des possibilités de revirement.

Au Liban, la communauté druze est, vers 1940, divisée en deux grandes familles, Joumblattis et Yazbackis et c'est aux premiers qu'incombe le choix d'une éventuelle alternative. Le choix n'est pas arbitraire. Restés fidèles aux Ottomans, les Joumblattis s'étaient tout naturellement trouvés opposés à la puissance mandataire et ses protégés chrétiens maintenant investis de la suprématie politique.

Kamal Joumblatt, chef féodal de la famille, assisté de ses vassaux, aura donc pour tâche d'assumer le négatif exact de toutes les options du pouvoir libanais à partir de 1943, tandis que les familles Yazbackis se rangeront systématiquement aux côtés du pouvoir en place.

Le pouvoir libanais est libéral et conservateur, Kamal Joumblatt sera socialiste et progressiste et fondera un parti politique portant ces noms (PSP). Le pouvoir économique est essentiellement commerçant et agricole, il choisira pour emblème la plume de l'intellectuel et le marteau de l'ouvrier. Le pouvoir professe une idéologie capitaliste alliée à l'Occident matérialiste, il ira en Inde s'initier aux philosophies orientales et à Moscou perfectionner son marxisme planificateur. Le pouvoir se montre tiède et réservé à l'égard de l'arabisme et de la cause palestinienne, il en est le chaud partisan avant d'en devenir le porte-drapeau et le porte-parole. Le pouvoir s'oppose à la Syrie, il en est l'allié. Le pouvoir se soumet à Damas, il en devient l'adversaire résolu.

De 1943 à 1975, Kamal Joumblatt assume le rôle qui lui est dévolu avec finesse et brillant, se taillant au passage une envergure d'homme d'État à l'échelle internationale, dépassant largement en influence les 8% de la population libanaise que représente sa communauté, mais sans jamais sortir de la légalité. Toujours dans l'opposition, plusieurs fois ministre dans des cabinets de coalition, il reste fidèle à l'unité et l'intégrité de l'entité libanaise.

Le déclenchement de la crise libanaise, en 1975, modifie sa position brutalement et, si l'on en juge par ses dernières interventions, à son corps défendant. Dans cette crise où s'expriment des antagonismes qui dépassent largement les enjeux libanais, Kamal Joumblatt se retrouve, par sa stature et sa position, à la tête d'une coalition islamo-palestino-progressiste hétéroclite, instrument d'appétits extérieurs et de stratégies étrangères qu'il n'hésite pas à dénoncer.

Le 16 mars 1977, il est assassiné à l'entrée de son fief, à cinquante mètres d'un point de contrôle de l'armée syrienne qui occupe depuis six mois les deux-tiers du territoire libanais.

Walid

« Ses ailes sont trop petites pour survoler ma vallée...», disait de lui son père.

La mort de Kamal Joumblatt projette son fils Walid, âgé de trente ans et qui y est bien mal préparé, à la tête de la communauté druze libanaise et de l'édifice politique complexe que son père à construit. Derrière un physique déconcertant de clown triste, une calvitie précoce, des yeux clairs exorbités, une démarche dégingandée de faucheux, l'homme qui se définit lui-même comme un « apache » dissimule, à défaut des visions planétaires de son père, une culture réelle et une intelligence manœuvrière acérée.

Connaissant ses propres limites et celles de son entourage, Walid Joumblatt va s'efforcer, en usant de tactiques fluctuantes et pragmatiques, de préserver la communauté druze dans la crise civile, maintenir sa sur-représentation dans la vie publique, assurer la permanence de son audience internationale.

La mort de Kamal Joumblatt a été un coup très dur porté à la communauté druze libanaise. Investi de toutes parts, pénétré par toutes les parties prenantes au conflit, l'édifice partisan élaboré pendant trente ans par le leader joumblatti échappe au contrôle de la communauté aux yeux de laquelle resurgit le spectre des événements de 1860.

Moins centralisé, le clan Yazbacki regroupé sous la direction de l'Emir Majid Arslan est en fait un conseil de famille associant les Arslan, les Hamade, les Awar et quelques groupes moins importants. Sa structure lâche, son alliance avec le pouvoir chrétien, son absence d'audience extérieure, le laissent sans grands moyens de récupérer la situation. La mort de l'Emir Majid en 1983 place le clan sous l'autorité de successeurs sans envergure ni volonté, dont son fils Faysal qui opte pour un exil doré à Chypre, laissant ses partisans sans moyens à des initiatives pusillanimes et velléitaires.

Poussé à l'aventure, pour des raisons différentes mais convergentes, par la Syrie, Israël et l'OLP, Walid Joumblatt dérive jusqu'en 1983 vers des formules de renforcement de son appareil politico-militaire et « d'autonomie » de la région druze. Puissamment doté en matériel lourd d'origine soviétique par Damas, le PSP devient le censeur permanent de la légalité libanaise et l'adversaire incontournable des différents partis chrétiens.

Toutefois les manœuvres trop visibles des Syriens, Israéliens et Palestiniens ont fini par faire réfléchir Walid Joumblatt que l'émergence du Hizballah allogène inquiète. A partir de 1984, le PSP évolue vers des tactiques d'accord négocié avec les différentes forces nationales libanaises, Amal et Forces Libanaises, jusqu'aux accords de Lausanne avec la légalité et à l'accord tripartite de 1985 qui définit un modus vivendi des milices nationales, dont le PSP, entre elles et avec Damas.

Contesté par le pouvoir libanais et la fraction Geagea des Forces Libanaises, cet accord ne sera pas appliqué, prolongeant le conflit civil de six nouvelles années, mais le leader druze a désormais changé de tactique. Il pratique une politique d'alliances sans exclusive, recherchant un contrepoids utilisable à tout allié comme à tout adversaire.

Le PSP place ses pions dans les institutions de la légalité, le gouvernement, l'administration, les services de sécurité, l'armée jusqu'à acquérir le contrôle d'une brigade entière (la 11ème).

Entouré d'un cercle restreint de collaborateurs ou d'amis éprouvés, Walid Joumblatt gère une stratégie de contacts multiformes qui lui permettent d'adapter sa tactique aux évolutions de la situation.

Dans ce « premier cercle » on distingue :

- Atef Salloum, chargé des contacts avec les Druzes d'Israël et de Syrie,

- Marwan Hamade, contacts avec l'occident et l'Internationale socialiste,

- Amine Abou Ayass et Rajah Harb, contacts avec l'armée,

- Akram Chehayeb, contacts avec les services de sécurité légaux et partisans,

- Fouad Saab, finances,

- Mohsen Dalloul, contacts avec la Syrie,

- Mohsen Ibrahim, contacts avec l'OLP,

- Sheikh Marcel Nasr, contacts avec l'Iran,

- Michel Samaha, contacts avec les Forces Libanaises.

Cette stratégie de relative indépendance a valu à Walid Joumblatt un certain nombre de déboires avec ses alliés extérieurs et une chute de ses financements. La Libye l'a abandonné. Le Fatah l'a, pendant une période récente, menacé militairement dans son fief du Chouf. Depuis ses positions avancées de Jezzine, l'armée israélienne et ses alliés locaux lui rappellent régulièrement leur présence. Enfin la Syrie n'a pas hésité, fin 1990, à évoquer le sort de son père, au point qu'il a jugé prudent de se réfugier à Damas pour mettre les Syriens devant leurs responsabilités, puis à faire un voyage de quelques semaines en Europe.

À l'instar des autres milices libanaises, le PSP vient de restituer son armement lourd et Walid Joumblatt a repris en main l'appareil du Parti dans un sens plus conforme à une soumission à la légalité. Bien qu'en tant que Ministre d'État il n'ait pas, jusqu'à ce jour, discuté les décisions du gouvernement Karamé, il demeure profondément opposé aux accords de Taëf et à une totale emprise syrienne sur le Liban.

Débarrassé de l'hypothèque d'un pouvoir chrétien trop fort et d'une menace palestinienne directe, il paraît résolu à affirmer sa présence personnelle et celle de sa communauté par un harcèlement politique incessant étayé sur les hommes qu'il a su mettre en place aux points clés de l'édifice d'État.

L'éclat et le retentissement récemment donnés par Walid Joumblatt à la réception d'adieu qu'il a organisée en son château de Moukhtara au profit de l'Ambassadeur de France René Ala constituent un message indirect et complexe que le leader druze a adressé tant au Pouvoir libanais, qu'à la Syrie et à la communauté internationale. Les destinataires ne peuvent se méprendre sur les multiples significations de ce geste.

Bien qu'il ne puissent prétendre représenter qu'à peine 5% de la population libanaise, Walid Joumblatt et son parti demeurent des acteurs incontournables de la vie publique nationale et régionale, suffisamment visibles pour assurer la protection de leur communauté dans un ensemble libanais dont ils contribuent à défendre les dernières valeurs de pluralisme.

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