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Raisons de l'intervention militaire

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Personne à contacter Raisons de l'intervention militaire

Message par Syfou Dim 27 Mar - 22:29

L'intervention militaire en Libye

Dans le cas présent, si tôt les opérations militaires amorcées par la France dans l’après-midi du 19 mars, la Russie a fait part de ses « regrets » quant à l’emploi de la force par « certaines puissances occidentales » (dans la foulée, Hugo Chavez dénonçait purement et simplement l’opération, bientôt suivi par Evo Morales). Cette déclaration a le mérite de mettre en lumière les limites des partenariats que l’on prétend mettre en place entre Occidentaux et Russes .

L’objectif occidental doit plutôt être de neutraliser le pouvoir de nuisance de la Russie et de dégager des plages de coopération sur la question iranienne ou encore en Afghanistan. Il sera difficile d’aller au-delà sans même parler d’une « alliance vitale » qui relève plus d’énoncés performatifs et de discours faisant l’impasse sur tout ce qui contrarie un tel objectif . Les efforts diplomatiques des Occidentaux doivent plutôt être tendus vers l’entretien de cette relation ambivalente, sans illusions ni compromissions sur l’essentiel (la question du régime ou encore la pluralité géopolitique de l’espace post-soviétique). Plus largement, il s’agit de prévenir la constitution d’un front diplomatique commun, voire d’une coalition « anti-hégémonique » entre les pays du « BRIC » et d’autres espaces émergents (d’où l’importance de la relation à l’Inde ou encore la « Look East Policy » américaine à l’endroit de l’Indonésie et des pays de l’ASEAN).
http://www.institut-thomas-more.org/actualite/sens-et-perspectives-de-lintervention-militaire-en-libye-2.html

Trois scénarios pour une intervention à l'issue incertaine

Toute intervention militaire internationale suscite plus de questions qu’elle n’apporte de réponses et ce pour diverses raisons. D’abord, menée par une coalition internationale hétérogène, elle est le produit d’importants marchandages motivés par des calculs nationaux entre les acteurs majeurs. Ensuite, parce que les ambiguïtés l’entourent toujours : les objectifs sont rarement clairement définis. A cela s’ajoute l’élasticité de certaines expressions comme celle de « protection de la population civile » (quel modus operandi et quelle durée ?). Et les insurgés sont‑ils toujours considérés comme des civils lorsqu’ils s’attaquent militairement aux forces du régime ? Comment des raids aériens pourraient‑ils toujours éviter de causer la mort de civils qu’ils sont censés protéger ? Enfin, le caractère sélectif des interventions internationales suscite toujours, à forte raison d’ailleurs, des suspicions surtout lorsque les cibles choisies sont riches en pétrole. Cette matière stratégique n’est pas toujours visée en soi –en vue de la contrôler– mais elle rassure les puissances qui interviennent qu’elles seront remboursées pour les fonds mobilisés lors de l’effort de guerre.

Mais comment la situation pourrait-elle évoluer en Libye ? Trois scénarios peuvent être suggérés.
Le scénario souhaité et désiré par les acteurs de l’intervention est celui d’une liquidation endogène de Kadhafi. Ce scénario est à double volet. 1) L’anéantissement des forces de Kadhafi incite son entourage ou des dignitaires du régime à le renverser et/ou à le liquider, et à se joindre à la rébellion en prenant ainsi en charge le pays. 2) L’anéantissement des forces du régime permet aux insurgés de le renverser. Puisque les Occidentaux se méfient plus au moins des insurgés, inconnus pour eux, ils préféreraient que des dignitaires du régime assurent la relève et prennent en charge la transition. Dans les deux cas, ce sont les Libyens qui prennent leur destin en main. C’est donc une manière d’effacer, à posteriori, la contribution décisive de l’intervention. Ce scénario est d’autant plus souhaitable qu’il ne fait pas de Kadhafi un martyr de l’intervention internationale, puisqu’il sera renversé et/ou liquidé par les Libyens et occasionnera moins de victimes que les deux autres. Mais il repose sur le succès des raids aériens, or l’expérience nous enseigne que l’invasion terrestre a toujours été l’acte décisif.

Le second scénario, intermédiaire, est celui de l’enlisement : l’intervention internationale s’installe dans la durée sans pour autant infléchir la position de Kadhafi. Ce dernier exploite alors cela en affirmant avoir tenu tête à une coalition internationale, non pas parce qu’il est fort, mais parce qu’il a raison. Ce type de discours est mobilisateur dans la région où l’opposition entre force et justice structure le rapport avec les puissances occidentales. Mais ce scénario risque d’être de courte durée car les puissances interventionnistes ne pourront pas soutenir un effort de guerre sans perspective stratégique surtout si le pays bascule dans la guerre civile occasionnant des victimes parmi leurs troupes. Ce scénario est donc moins plausible car l’enlisement signifie une intervention terrestre, une invasion que ces puissances veulent éviter pour diverses raisons (elles ont déjà l’Afghanistan et l’Irak à gérer et n’entendent pas faire de Kadhafi un martyr).

Situé à l’opposé du premier, le scénario de la guerre civile et de la sécession est lui aussi plausible. Il sera le produit de l’échec de l’intervention internationale et aura pour point de départ le statu quo qu’aura créé l’intervention internationale conduisant à la sécession de la Libye, précipitée par cette intervention. On entend ici par échec de l’opération internationale son incapacité à altérer le déséquilibre des forces et à obliger Kadhafi à opter pour une solution politique. Les raids aériens, destinés à détruire sa machine de guerre pour protéger la population et les insurgés, auront été vains s’ils ne contraignent pas le régime à accepter une solution politique globale, faute d’un renversement total de la situation en faveur des insurgés. En effet, paralyser la machine de guerre de Kadhafi en espérant que les insurgés puissent prendre le dessus et le renverser eux‑mêmes n’est pas si évident que cela. Le risque dans ce cas‑là est double : des acteurs étrangers peuvent s’enliser dans le conflit en livrant des armes aux uns et aux autres ; l’autre risque est l’installation du conflit dans la durée à travers une guerre civile permettant au terrorisme de se sédentariser en Libye comme il l’a fait en Irak après l’invasion américaine. Il faut reconnaître que l’intervention internationale produit aussi de l’insécurité…

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Message par Syfou Dim 27 Mar - 23:38

Le choc des civilisations

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Par Samuel P. Huntington
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Message par Daûphin_zz_47 Lun 28 Mar - 7:29

غزو ليبيا : لمذا ؟... كل شيء واضح :: د.هيثم الناهي

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Personne à contacter Re: Raisons de l'intervention militaire

Message par Sphinx Mar 29 Mar - 23:28

Les mensonges de la guerre de l’Occident contre la Libye

A- LES VRAIES RAISONS DE LA GUERRE EN LIBYE

1- Manque à gagner pour l’Occident à cause du Premier Satellite africain Rascom 1


C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio wmax.

L’histoire démarre en 1992 lorsque 45 pays africains créent la société Rascom pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat. Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque mondiale , le Fmi, les Usa, l’Union européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant 14 ans. C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant des prêts à taux usuraire; le guide libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque africaine de développement a mis 50 millions, la Banque ouest-africaine de Développement, 27 millions et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, sud-africain, nigérian, angolais, algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût 10 fois inférieur, un vrai défi. Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique.

2- Fonds monetaire africain, Banque centrale africaine, Banque africaine des investissements

Les 30 milliards de dollars saisis par M. Obama appartiennent à la Banque centrale libyenne et prévu pour la contribution libyenne à la finalisation de la fédération africaine à travers 3 projets phare: la Banque africaine d’investissement à Syrte en Libye, la création dès 2011 du Fonds monétaire africain avec un capital de 42 milliards de dollars avec Yaoundé pour siège, la Banque centrale africaine avec le siège à Abuja au Nigeria dont la première émission de la monnaie africaine signera la fin du Fcfa grâce auquel Paris a la mainmise sur certains pays africains depuis 50 ans. On comprend dès lors et encore une fois la rage de Paris contre Kadhafi. Le Fonds monétaire africain doit remplacer en tout et pour tout, les activités sur le sol africain du Fonds monétaire international qui, avec seulement 25 milliards de dollars de capital a pu mettre à genoux tout un continent avec des privatisations discutables, comme le fait d’obliger les pays africains à passer d’un monopole public vers un monopole privé. Ce sont les mêmes pays occidentaux qui ont frappé à la porte pour être eux aussi membres du Fonds monétaire africain et c’est à l’unanimité que le 16-17 décembre 2010, à Yaoundé les Africains ont repoussé cette convoitise, instituant que seuls les pays africains seront membres de ce Fma.

Il est donc évident qu’après la Libye, la coalition occidentale déclarera sa prochaine guerre à l’Algérie, parce qu’en plus des ses ressources énergétiques énormes, ce pays a une réserve monétaire de 150 milliards d’Euros. Ce qui devient la convoitise de tous les pays qui bombardent la Libye et qui ont tous quelque chose en commun, ils sont tous financièrement en quasi faillite, les Usa à eux seuls ont 14.000 milliards de dollars de dettes, La France , la Grande-Bretagne et l’Italie ont chacun environ 2.000 milliards de dettes publiques alors que les 46 pays d’Afrique noire ont, au total, moins de 400 milliards de dollars de dettes publiques. Créer de fausses guerres en Afrique dans l’espoir de trouver de l’oxygène pour continuer leur apnée économique qui ne fait que s’empirer ne fera qu’enfoncer les Occidentaux dans leur déclin qui a pris son envol en 1884, lors de la fameuse Conférence de Berlin. Car comme l’avait prédit l’économiste américain Adams Smith en 1865, dans son soutien à Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage, «l’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des Noirs est en train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres Nations vont se réveiller».

3- Unions régionales comme frein à la création des Etats-Unis d’Afrique

Pour déstabiliser et détruire l’Union africaine qui va dangereusement (pour l’Occident) vers les Etats-Unis d’Afrique avec la main de maître de Kadhafi, l’Union européenne a d’abord tenté sans y parvenir la carte de la création de l’Upm (Union Pour la Méditerranée) Il fallait à tout prix couper l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique. Cela a échoué parce que Kadhafi a refusé d’y aller. Il a compris très vite le jeu à partir du moment où on parlait de la Méditerranée en associant quelques pays africains sans en informer l’Union africaine, mais en y invitant tous les 27 pays de l’Union européenne. L’Upm sans le principal moteur de la fédération africaine était foirée avant même de commencer, un mort – né avec Sarkozy comme président et Mobarack, le vice-président. Ce que Alain Juppé tente de relancer, tout en misant sur la chute de Kadhafi, bien sûr. Ce que les dirigeants africains ne comprennent pas est que tant que ce sera l’Union européenne qui finance l’Union africaine, on sera toujours au point de départ, car dans ces conditions, il n’y aura pas d’effective indépendance. C’est dans le même sens que l’Union Européenne a encouragé et financé les regroupements régionaux en Afrique. Il était évident que la Cedeao qui a une Ambassade à Bruxelles et qui tire l’essentiel de son financement de l’Ue, est un obstacle majeur contre la fédération africaine. C’est ce que Lincoln avait combattu dans la guerre de sécession aux Etats-Unis, parce qu’à partir du moment où un groupe de pays se retrouvent autour d’une organisation politique régionale, cela ne peut que fragiliser l’organe central. C’est ce que l’Europe voulait et c’est ce que les Africains n’ont pas compris en créant coup sur coup, la Comesa , l’Udeac, la Sadc et le Grand Maghreb qui n’a jamais fonctionné encore une fois grâce à Kadhafi qui lui l’avait très bien compris.

4- Kadhafi, l’Africain qui a permis de laver l’humiliation de l’Apartheid

Kadhafi est dans le cœur de presque tous les Africains comme un homme très généreux et humaniste pour son soutien désintéressé à la bataille contre le régime raciste d’Afrique du Sud. Si Kadhafi avait été un homme égoïste, rien ne l’obligeait à attirer sur lui les foudres des Occidentaux pour soutenir financièrement et militairement l’Anc dans sa bataille contre l’apartheid. C’est pour cela que à peine libéré de ses 27 ans de prisons, Mandela décide d’aller rompre l’embargo des Nations unies contre la Libye le 23 octobre 1997. A cause de cet embargo même aérien, depuis 5 longues années aucun avion ne pouvait atterrir en Libye. Pour y arriver, Il fallait prendre un avion pour la Tunisie; arriver à Djerba et continuer en voiture pendant 5 heures pour Ben Gardane, passer la frontière et remonter en 3 heures de route par le désert jusqu’à Tripoli. Ou alors, passer par Malte et faire la traversée de nuit, sur des bateaux mal entretenus jusqu’à la côte libyenne. Un calvaire pour tout un peuple, juste pour punir un seul homme. Mandela décida de rompre cette injustice et répondant à l’ex- président américain Bill Clinton, qui avait jugé cette visite «malvenue», il s’insurgea : «Aucun Etat ne peut s'arroger le rôle de gendarme du monde, et aucun Etat ne peut dicter aux autres ce qu'ils doivent faire ». il ajouta : « ceux-là qui hier, étaient les amis de nos ennemis, ont aujourd’hui, le toupet de me proposer de ne pas visiter mon frère Kadhafi, ils nous conseillent d’être ingrats et d’oublier nos amis d’hier ». En effet, pour l’Occident, les racistes d’Afrique du Sud étaient leurs frères qu’il fallait protéger. C’est pour cela que tous les membres de l’Anc étaient considérés comme des dangereux terroristes, y compris Nelson Mandela. Il faudra attendre le 2 juillet 2008, pour que le Congrès américain vote une loi pour rayer le nom de Nelson Mandela et de ses camarades de l’Anc de cette liste noire, pas parce qu’ils ont compris la bêtise d’une telle liste, mais parce qu’on voulait faire un geste pour les 90 ans de Nelson Mandela. Si les Occidentaux sont aujourd’hui, repentis de leur soutien d’hier aux ennemis de Mandela et sont vraiment sincères lorsqu’on lui donnent des noms de rue et de places, comment continuer à faire la guerre à celui qui a permis la victoire de Mandela et son peuple, Kadhafi?

B- CEUX QUI VEULENT EXPORTER LA DEMOCRATIE SONT-ILS DE VRAIES DEMOCRATIES ?

Et si la Libye de Kadhafi était plus démocratique que les Usa, la France, la Grande-Bretagne et tous ceux qui font la guerre pour exporter la démocratie en Libye ? Le 19 mars 2003, le président Georges Bush lance les bombes sur la tête des Iraquiens avec le prétexte d’y exporter la démocratie. Le 19 mars 2011, c’est-à-dire 8 ans plus tard et jour pour jour, c’est le président français qui lance ses bombes sur la tête des Libyens avec le même prétexte de leur offrir la démocratie. Monsieur Obama, Prix Nobel de la Paix 2009 et président des Etats-Unis d’Amérique, pour justifier qu’il procède à un déferlement de missiles Cruise de ses sous-marins sur la tête des Libyens a dit que c’était pour chasser le dictateur Kadhafi du pouvoir et y instaurer la démocratie.

La question que tout être humain doté de la moindre capacité intellectuelle de jugement et d’appréciation ne peut s’empêcher de se poser est : ces pays comme la France, l’Angleterre, les Usa, l’Italie, la Norvège, le Danemark, la Pologne dont la légitimité pour aller bombarder les Libyens se base sur le seul fait de s’être autoproclamés « pays démocratiques » sont-ils réellement démocratiques? Si oui, sont-ils plus démocratiques que la Libye de Kadhafi ? La réponse, sans équivoque est Non, pour la simple et bonne raison que la démocratie n’existe pas. Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais celui-là même dont la ville natale, Genève abrite l’essentiel du commandement des Nations unies. Il s’agit bien entendu de Jean-Jacques Rousseau né à Genève en 1712 qui affirme dans le chapitre IV du Livre III de son très célèbre ouvrage du Contrat social que : «il n'a jamais existé de véritable démocratie, et il n'en existera jamais». Pour qu’un Etat soit véritablement démocratique Rousseau pose 4 conditions selon lesquelles la Libye de Kadhafi est même de loin plus démocratique que les Etats-Unis d’Amérique, la France et tous les autres qui prétendent lui exporter la démocratie à savoir :

1- Dimension de l’Etat : plus un Etat est grand, moins il peut être démocratique, pour Rousseau l’Etat doit être très petit pour que le peuple soit facile à rassembler et que chaque citoyen puisse aisément connaître tous les autres. Avant donc de faire voter les gens, il faut s’assurer que chacun connaisse tous les autres sans quoi voter pour voter est un acte dénué de tout fondement démocratique, c’est un simulacre de démocratie pour élire un dictateur. La structure de l’organisation de l’Etat libyen se fonde sur une base tribale qui regroupe par définition le peuple en de petites entités. Le sentiment démocratique est plus présent dans une tribu, dans un village que dans une grande Nation, parce que le fait que tout le monde se connaisse et que la vie tourne autour des mêmes points communs apporte une sorte d’autorégulation, d’autocensure même pour peser à chaque instant, la réaction ou la contre-réaction des autres membres pour ou contre les opinions qu’on peut avoir. Sous cet angle, c’est la Lybie qui répond le mieux aux exigences de Rousseau, ce qu’on ne peut pas dire de même pour les Etats-Unis d’Amérique, la France ou la Grande-Bretagne , des sociétés fortement urbanisées où la majorité des voisins ne se disent même pas bonjour et donc ne se connaissent pas, même vivant côte-à-côte pendant 20 ans. Dans ces pays, on est passé directement à l’étape suivante : « le vote » qu’on a malignement sanctifié afin de faire oublier que ce vote est inutile à partir du moment où je m’exprime sur l’avenir d’une Nation sans en connaitre ses membres. On est ainsi arrivé jusqu’à la bêtise du vote des citoyens vivant à l’étranger. Se connaitre et se parler est la condition essentielle de la communication pour le débat démocratique qui précède toute élection.

2- Il faut la simplicité des mœurs et des comportements pour éviter que l’on passe l’essentiel du temps à parler de justice, de tribunal pour trouver des solutions aux multitudes querelles d’intérêts divers qu’une société trop complexe fait naitre naturellement. Les Occidentaux se définissement comme des pays civilisés, donc aux mœurs complexes et la Libye comme pays dit primitif, c’est-à-dire aux moeurs simples. Sous cet angle, encore une fois, c’est la Libye qui répondrait mieux aux critères démocratiques de Rousseau que tous ceux qui prétendent lui donner des leçons de démocratie. Dans une société complexe, les trop nombreux conflits sont résolus par la loi du plus fort, puisque celui qui est riche évite la prison parce qu’il peut se permettre un meilleur avocat et surtout, orienter l’appareil répressif de l’Etat contre celui qui vole une banane dans un supermarché, plutôt que le délinquant financier qui fait crouler une banque. Dans une ville comme New York où 75% de la population est blanche, 80% des postes de cadres sont occupés par des Blancs et ils ne sont que 20% des personnes en prison.
3- L’égalité dans les rangs et dans les fortunes. Il suffit de voir le classement Forbes 2010 pour voir quels sont les noms des personnes les plus riches de chacun des pays qui jette la bombe sur la tête des Libyens et voir la différence avec le salaire le plus bas dans chacun des pays et faire de même pour la Libye pour comprendre qu’en matière de redistribution de la richesse du pays, c’est à la Libye d’exporter son savoir-faire à ceux qui la combattent et non le contraire. Même sous cet angle, selon Rousseau, la Libye serait plus démocratique que ceux qui veulent pompeusement lui exporter la prétendue démocratie. Aux Etats-Unis 5% de la population possèdent 60% de la richesse nationale. C’est le pays le plus déséquilibré, le plus inégal du monde.

4- Pas de luxe. selon Rousseau pour qu’il y ait la démocratie dans un pays, il ne faut pas qu’il y ait de luxe parce que selon lui, le luxe rend nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu, l’objectif à atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple, « le luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l'Etat tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l'opinion ». Y a-t-il plus de luxe en France ou en Libye ? Ce rapport d’asservissement des employés qui sont poussés jusqu’au suicide les employés mêmes des entreprises publiques ou semi-publique, pour des raisons de rentabilité et donc de possession de luxe d’une des parties est-il plus criant en Libye ou en Occident ?

Le sociologue américain C. Wright Mills a décrit en 1956 la démocratie américaine comme «la dictature des élites». Selon Mills, les Etats-Unis d’Amérique ne sont pas une démocratie parce qu’en définitive, c’est l’argent qui s’est substitué au peuple. Le résultat de chaque élection y est l’expression de la voix de l’argent et non la voix du peuple. Après Bush-père et Bush-fils, pour les primaires républicaines de 2012, on parle déjà de Bush-benjamin. En plus, si le pouvoir politique se base sur la bureaucratie, Max Weber fait remarquer qu’il y a 43 millions de fonctionnaires et militaires aux Etats-Unis qui commandent effectivement le pays, mais qui n’ont été votés par personne et qui ne répondent pas directement au peuple de leurs activités. Une seule personne (un riche) est donc votée mais le vrai pouvoir sur le terrain est tenue par une seule caste de riches qui ne résulte purement et simplement que de nominations comme les ambassadeurs, les Généraux de l’armée etc...
Combien de personnes dans les pays autoproclamés «démocratiques» savent qu’au Pérou, la Constitution interdit un deuxième mandat consécutif au président de la République sortant ? Combien de personnes savent qu’au Guatemala, non seulement le président sortant ne doit plus jamais se présenter comme candidat à cette fonction, mais qu’en plus à aucun degré de parenté, aucun membre de sa famille ne pourra plus prétendre à cette fonction ? Combien savent que le Rwanda est le pays qui intègre politiquement le mieux les femmes au monde avec 49% de parlementaires femmes ? Combien savent que dans le classement de la Cia 2007, sur 10 pays les mieux gérés au monde, 4 sont Africains ? Avec la palme d’or à la Guinée Equatoriale dont la dette publique ne représente que 1,14% de son Pib.

La guerre civile, les révoltes, les rebellions sont les ingrédients d’un début de démocratie, soutient Rousseau. Parce que la démocratie n’est pas une fin, mais un processus permanent pour réaffirmer les droits naturels des humains que dans tous les pays du monde (sans exception) une poignée d’hommes et de femmes, confisquant le pouvoir du peuple, l’oriente pour se maintenir aux affaires. On trouve ici et là des formes de castes qui usurpent le mot « démocratie » qui doit être cet idéal vers lequel tendre et non un label à s’approprier ou un refrain à vanter parce qu’on est juste capable de crier plus fort que les autres. Si un pays est calme comme la France ou les Etats-Unis, c’est-à-dire sans aucune révolte, pour Rousseau cela veut tout simplement dire que le système dictatorial est suffisamment répressif pour empêcher toute tentative de rébellion. Si les Libyens se révoltent, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est prétendre que les peuples acceptent stoïquement le système qui les opprime partout dans le monde sans réagir qui est très mauvais. Et Rousseau de conclure : «Malo periculosam libertatem quam quietum servitium -traduction : S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes». Dire qu’on tue les Libyens pour leurs biens est un leurre.

C- QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

Après 500 ans de relations de dominateur et de dominé avec l’Occident, il est dès lors prouvé que nous n’avons pas les mêmes critères pour définir le bon et le méchant. Nous avons des intérêts profondément divergents. Comment ne pas déplorer le Oui de 3 pays africains au sud du Sahara, Nigeria, Afrique du Sud et Gabon pour la Résolution 1973 inaugurant la nouvelle forme de colonisation baptisée « protection des peuples », validant la théorie raciste que les Européens véhiculent depuis le 18e siècle selon laquelle l’Afrique du Nord n’a rien à partager avec l’Afrique Subsaharienne, l’Afrique du Nord serait ainsi plus évoluée, plus cultivée et plus civilisée que le reste de l’Afrique. Tout se passe comme si la Tunisie, l’Egypte, la Libye , l’Algérie ne faisaient pas partie de l’Afrique. Même les Nations unies semblent ignorer la légitimité de l’Union africaine sur ses Etats membres. L’objectif est d’isoler les pays d’Afrique subsaharienne afin de mieux les fragiliser et les tenir sous contrôle. En effet, dans le capital du nouveau Fonds monétaire africain (Fma), l’Algérie avec 16 milliards de dollars et la Libye avec 10 milliards de dollars contribuent à eux tous seuls pour près de 62% du capital qui est de 42 milliards de Dollars. Le premier pays d’Afrique subsaharienne et les plus peuplés, le Nigeria suivi de l’Afrique du Sud arrivent très loin derrière avec 3 milliards de dollars chacun.

C’est très inquiétant de constater que pour la première fois de l’histoire des Nations unies, on a déclaré la guerre à un peuple sans avoir exploré au préalable la moindre piste pacifique pour solutionner le problème.
L’Afrique a-t-elle encore sa place dans une telle organisation ? Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont disposés à voter OUI à tout ce que l’Occident demande, parce qu’ils croient naïvement aux promesses des uns et des autres de leur donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité avec le même droit de veto. Ils oublient tous les deux que la France n’a aucun pouvoir de leur attribuer le moindre poste. Si elle l’avait, il y a belle lurette que Mitterrand l’aurait fait pour l’Allemagne de Helmut Kohl. La réforme des Nations unies n’est pas à l’ordre du jour. La seule manière de compter, est la méthode chinoise : tous les 50 pays africains doivent quitter les Nations unies. Et s’ils doivent y retourner un jour, ne le faire que s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent depuis longtemps, un poste pour toute la fédération africaine, sinon rien.
Cette méthode de la non-violence est la seule arme de justice dont disposent les pauvres et les faibles que nous sommes. Nous devons tout simplement quitter les Nations unies, car, cette organisation de par sa configuration, de par sa hiérarchie est aux services des plus forts.

Nous devons quitter les Nations unies afin de marquer notre réprobation de cette conception du monde basée uniquement sur l’écrasement du plus faible. Tout au moins ils seront libres de continuer de le faire, mais pas avec notre signature, pas en rappelant que nous sommes d’accord alors qu’ils savent très bien qu’ils ne nous ont jamais interrogés. Et même quand nous avons donné notre propre point de vue, comme la rencontre de samedi 19/3 à Nouakchott avec la déclaration sur la contrariété à l’action militaire, ceci a été passé tout simplement sous silence pour aller accomplir le forfait de bombarder le peuple africain.

Ce qui arrive aujourd’hui, est le scénario déjà vu auparavant avec la Chine. Aujourd ’hui, on reconnaît le gouvernement Ouattara, on reconnaît le gouvernement des insurgés en Libye. C’est ce qui s’est passé à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la Chine. La soi-disant communauté internationale avait choisi Taiwan comme unique représentant du peuple chinois en lieu et place de la Chine de Mao. Il faudra attendre 26 ans, c’est-à-dire le 25 octobre 1971 avec la résolution 2758 que tous les Africains devraient lire, pour mettre fin à la bêtise humaine. La Chine est admise, sauf qu’elle a prétendu et obtenue d’être membre permanent avec droit de veto, si non elle n’entre pas. Cette exigence satisfaite et la résolution d’admission entrée en vigueur, il faudra attendre un an pour que le 29 septembre 1972, le ministre chinois des Affaires étrangères donne sa réponse avec une lettre au Secrétaire général des Nations unies pas pour dire Oui ou Merci, mais pour faire des mises au point, en garantie de sa dignité et de sa respectabilité. Qu’est-ce que l’Afrique espère obtenir des Nations unies sans poser un acte fort pour se faire respecter ? On a vu en Côte d’Ivoire un fonctionnaire des Nations unies se considérer au-dessus d’une Institution constitutionnelle de ce pays. Nous sommes entrés dans cette organisation en acceptant d’être des serfs et croire que nous serons invités à table pour manger avec les autres dans les plats que nous avons lavés est tout simplement crédule, pire, stupide. Quand l’Ua reconnaît la victoire de Ouattara sans même tenir compte des conclusions contraires de ses propres observateurs envoyés sur le terrain, juste pour faire plaisir à nos anciens maîtres, comment peut-on nous respecter ? Lorsque le président sud-africain Zuma déclare que Ouattara n’a pas gagné les élections et change à 180° disant le contraire après une petite visite de 8 heures à Paris, on peut se demander ce que valent ces dirigeants qui représentent et parlent au nom de 1 milliard d’Africains.

La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. La dignité et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre place reste à la cuisine ou aux toilettes pour garantir le confort des autres. D’ici là, en Libye, les bombes qu’on nous décrit comme des rosiers qui tombent du ciel pour reboiser le désert libyen, sont françaises, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, norvégiennes, mais les victimes sont africaines, toutes africaines. Oui, c’est une guerre déclarée à tout le peuple africain, pas à un homme, pas à un pays.

Par:Jean-Paul Pougala

Jean-Paul Pougala est un écrivain d’origine camerounaise, Directeur de l’Institut d’études géostratégiques et professeur de sociologie à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse.


Source:*http://news.abidjan.net
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Message par Sphinx Ven 8 Avr - 0:24

Sarkozy et l'Afrique : "une attitude de cow-boy va-t-en-guerre"

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Alors que la France est impliquée dans un conflit armé en Libye et en Côte d'Ivoire, Gilles Labarthe, qui a enquêté sur Sarkozy et l'Afrique, commente les récentes décisions du Chef des armées. Interview par Céline Lussato.

Les interventions de la France en Libye et en Côte d'Ivoire sont-elles le signe d'un tournant dans la politique de Nicolas Sarkozy ?

- Non, ce sont à nouveau des coups médiatiques. Quand vous avez le ministère des Affaires étrangères qui se fait court-circuiter par Bernard-Henri Levy qui se rend à Benghazi, alors qu'Alain Juppé vient d'être nommé, c'est montrer que l'Elysée garde la haute main sur la politique étrangère. Et c'est d'ailleurs la même interprétation qui est faite Outre-Atlantique concernant l'engagement américain en Libye. C'est considéré comme un coup médiatique et politique avant 2012. D'ailleurs on voit aussi que la manière d'appréhender ce conflit a changé. On est sur un temps plus long que prévu, avec des risques de bourbier et de partition du pays. Et cela pourrait donc se retourner contre la communication de Nicolas Sarkozy.

Et pour l'intervention en Côte d'Ivoire, on est face à des décisions prises à l'emporte-pièce avec une armée française qui bombarde la présidence ivoirienne ce qui est symboliquement très fort. Et pour un pays qui cherche à faire oublier la "françafrique" on fait vraiment le jeu de Gbagbo et de ses partisans. Quand on regarde la presse ouest-africaine on lit que la France fait de nouveau preuve d'ingérence dans une ex-colonie.

Et l'analyse qu'on en retire, c'est qu'il s'agit de s'engager un peu plus dans des conflits à l'étranger pour faire oublier les affaires intérieures françaises qui se portent mal.

Diriez-vous que Nicolas Sarkozy se conduit comme un Etat colonial ?

- Non, je dirais plutôt que Sarkozy prend directement ses ordres à Washington. Regardons dans quoi la France est militairement engagée : on a l'Afghanistan, on a la Libye où la France a certes tiré en premier mais dans une intervention planifiée par les Américains. On a aussi la Côte d'Ivoire où l'intervention favorise les Américains, Ouattara étant très proche de ces derniers. Et on a enfin les frappes aériennes dans la région de l'Afrique de l'Ouest où on dit qu'il y a le réseau Aqmi et qui ont abouti à ce qu'on appelle des dommages collatéraux c'est-à-dire à la mort de deux jeunes Français carbonisés suite aux frappes françaises. C'est une attitude de cow-boy va-t-en-guerre qui réfléchit à l'impact médiatique et politique que ce coup aura mais ne mesure jamais les conséquences. C'est une parfaite méconnaissance du continent africain et de ses enjeux pour servir une petite cuisine interne qui n'a aucune portée autre que médiatique.

Comment expliquez-vous cette façon de faire ?

- Il agit pour sa carrière politique. Quelle est la logique de ses interventions ? Rappelez-vous de sa première visite de président sur le continent africain. Il a réservé cette visite à la Libye. Ensuite Kadhafi a été reçu à Paris avec tous les honneurs au point d'amener le dégout des défenseurs des droits de l'homme. Et ensuite on fait volte-face et on l'attaque. Quelle est la logique ? Je vous rappelle qu'en 2008 Sarkozy n'avait pas hésité à envoyer l'armée française pour mater la rébellion populaire contre le dictateur tchadien Idriss Déby et le remettre au pouvoir. Où est la cohérence là-dedans ? C'est une question d'arrangements de tous les instants. Il n'y a pas de cohérence, on se limite à faire des coups. On dit "pour la Côte d'Ivoire il y a des intérêts économique". Mais il y a eu avec Gbagbo des contrats magnifiques avec des entreprises françaises et tout s'est très bien passé.

Le principal conseiller officieux de Sarkozy sur l'Afrique, Robert Bourgy, est un très proche de Gbagbo d'ailleurs. On a une double commande qui finit par se retourner contre lui. D'un côté on lui reproche son ingérence et d'un autre côté il fait des discours de rupture qui sont mal compris en Afrique parce que les Africains disent : "Alors non seulement on continue de se faire avoir sur les contrats, l'Afrique continue de se faire piller, mais en plus on a un président français qui parle de se désengager?"

Quelle position va prendre l'Elysée concernant les nombreuses prochaines élections attendues sur le continent africain?

- Il faudra regarder cela de près. Dans les prochaines élections on a la question des successions et notamment au Sénégal avec un fils, Karim Wade, qui cherche à s'introniser dauphin légitime, qui n'est pas du tout populaire et qui a été mouillé dans tout un tas d'affaires. L'un de ses intermédiaires pour l'Elysée c'est Robert Bourgy et il a reçu une sorte d'approbation de la part de Sarkozy avec tout un tas de photos qui ont été prises à l'Elysée à l'occasion de règlements de différents autour des intérêts de Boloré au Sénégal. On a cette double commande avec cette branche officieuse des relations qui fait que la politique française est compromise et devient impopulaire. C'est extrêmement boiteux. On ne peut pas prétendre mettre en place une politique africaine officielle et dans le même temps continuer avec les anciens réseaux qui sont plus puissants et plus dirigistes que le ministère concerné. Et le cas de la Libye est tout à fait exemplaire avec un BHL qui intervient en ministre des Affaires étrangères bis. C'est une histoire de pieds-nickelés qui discrédite totalement toute la politique étrangère de la France.

Interview de Gilles Labarthe, auteur de "Sarko l'Africain" (éd Hugo&Cie mars 2011) par Céline Lussato.

Source:*http://tempsreel.nouvelobs.com
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