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Le génie militaire des musulmans

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Personne à contacter Le génie militaire des musulmans

Message par Syfou Lun 23 Mai - 10:22

Le génie militaire de Khaled Ibn al-Walid

Le mot génie en arabe signifie Abqari, qui selon le dictionnaire littéraire Lissan al-Arabe d’Ibn Mandhour, prenait ses racines d’un lieu habité par les djinns, appelé Abqar. Ensuite l’adjectif Abqari fut employé pour tout ce qui a été exagéré dans sa description et désignait aussi toute chose d’une grande valeur morale.
Parler du génie militaire de Khaled Ibn al-Walid pose nécessairement le problème du choix parcellaire de certains épisodes de sa vie.

Tout d’abord, il est nécessaire de situer le personnage dans son époque. En cela l’évocation des étapes importantes de sa vie apporte une peinture plus précise de l’homme et de son milieu.
Son enfance et sa maturation accompagnent l’apparition et la prééminence du prophète Muhammad saws. C’est donc en filigrane l’expansion de l’Islam qui baigne la période et qui éclaire davantage Khaled Ibn el-Walid.

En effet, ce dernier, tout d’abord athée et opposant du prophète, se convertit pour devenir son bras armé. Le personnage gagne en densité et son génie militaire sans doute magnifié par la religion musulmane, lui offre certaines de ses plus belles victoires.

Des victoires qu’il est difficile de dénombrer tant leur nombre et leurs lieux, sont impressionnants. Il a donc fallu les sélectionner pour mettre en évidence les plus caractéristiques et les plus révélatrices.

La conquête de l’Irak sera l’occasion d’ébaucher certaines batailles tandis que la campagne de Syrie conduira notamment à la bataille d’Adjnadin et la victoire écrasante de Yarmouk sur la défense impériale.

La guerre de la Ridda, d'Irak et de Syrie confèrent à Khaled une renommée qui, au sein du monde musulman, est proche du mythe du héros invincible mais juste et loyal.

Mais c’est bien le génie de Khaled qui, dans sa dimension humaine, intellectuelle et bien sûr militaire, interpelle, surtout à une époque où la guerre faisant la part belle à un affrontement frontal et brutal, ne conciliait pas la manœuvre et encore moins l’étude du champs de bataille et la psychologie.

La définition du dictionnaire « Larousse » se rapproche de la définition arabe ; « Disposition, aptitude naturelle à créer quelque chose de grand et d’original (un homme de génie). Personne douée, talent, goût, penchant naturel pour une chose. Galton définit le génie comme « un héritage des facultés mentales supérieures ».

Clausewitz sur ce sujet, a consacré un chapitre entier dans son livre De La Guerre. Il entend par génie ; « une capacité spirituelle éminente à certaines activités.». Il ajoute encore, que, le génie militaire « ne consiste pas en une faculté unique, portant sur la guerre, comme le courage par exemple, tandis que d’autres capacités de l’entendement et du sentiment font défaut ou sont orientées dans des sens inutilisables pour la guerre ; il consiste en une combinaison harmonieuse des forces, où l’une ou l’autre peut prédominer, mais où aucune ne doit s’opposer à l’autre ».

Selon Clausewitz ; « la guerre est le domaine de l’incertitude ; les trois quarts des éléments sur lesquels se fonde l’action restent dans les brumes d’une incertitude plus ou moins grande. Plus qu’en n’importe quel domaine, il faut qu’une intelligence subtile et pénétrante sache y discerner et apprécier d’instinct la vérité ». Le génie guerrier doit posséder deux qualités indispensables, pour faire face aux dangers de la guerre ; « le premier, a été désigné au figuré par l’expression française de coup d’œil ; l’autre est la résolution ». Cependant, les critères du génie chez Clausewitz « C’est la moyenne des résultats obtenus qui révèle l’existence du génie militaire ». Sun Bin dit : « Celui qui remporte six victoires sur dix combats s’est appuyé sur les astres. Celui qui remporte sept victoires sur dix combats s’est appuyé sur le soleil. Celui qui remporte huit victoires sur dix combats s’est appuyé sur la lune…Si dix victoires sont remportées sur dix combats, c’est que le général est excellent et au-dessus de tous ». Khaled n’a pas seulement remporté dix victoires sur dix, mais il a fait plus, il a gagné tous ses combats, il s’est appuyé sur Dieu.

Mais nous ne partageons pas la pensée de Clausewitz lorsqu’il dit : « Jamais on ne verra un très grand général chez un peuple sauvage, et ce qu’on appelle le génie guerrier y est extrêmement rare, car il suppose un développement spirituel d’un niveau impossible à atteindre chez un peuple inculte ». Il a peut-être partiellement raison dans son analyse, mais l’histoire a démontré le contraire. Si nous prenons l’exemple de la période de début de l’Islam, plusieurs généraux talentueux se sont révélés, comme Khaled ibn al-Walid et Amr ibn Al-As qui est considéré comme le plus rusé des Arabes. D’autres nations "incultes" aussi ont offert à l’humanité des génies, comme les mongols avec leur Gengis khan.

Cependant, si l’analyse de Clausewitz se révèle exacte, cela explique la supériorité de l’Islam, de son prophète Muhammad et démontre le caractère divin de son message. Car, si les Arabes, avant l’Islam, étaient un peuple civilisé, on dirait qu’il est de coutume que des génies se révèlent dans ce peuple, en raison de leur civilisation. Mais ce qui s’est produit, est le contraire de ce que les scientifiques donnent comme analyse ou définition pour le génie.

Évidemment, dans l’histoire de l’humanité, le nombre de ceux qui sont classifiés dans la catégorie de l’intelligence humaine n’est pas considérable. Seule une poignée d’hommes est concernée, chacun dans son domaine, qu’il soit militaire, politique, artistique ou autre.

Ce qui force notre admiration dans le génie de Khaled, c’est sa grande disposition naturelle pour la guerre et son aptitude pour le commandement. D’autant plus qu’il ne manquait aucun des attributs du génie, tels que définis plus haut. Il était comme le médecin qui examine les malades minutieusement, et ensuite délivre les ordonnances avec exactitude aux malades, en leur prescrivant les quantités nécessaires et les médicaments adaptés à leurs besoins, tout en sachant la spécificité de chaque patient et la nature de chaque maladie.

Khaled établissait son plan de combat selon ses besoins, il adoptait les formations en ligne dans les cas où la situation le permettait et il employait dans d’autres situations la tactique de l’attaque suivie du repli Al-Karr Wa-el-Farr. La plupart de ses combats, il les a gagnés grâce à son esprit d’initiative, son coup d’œil et son intelligence, en cherchant la faille chez l’ennemi. Ainsi grâce à ses grandes capacités physiques et intellectuelles à prendre rapidement les bonnes décisions, il a su conduire des manœuvres rapides tout en valorisant la légèreté de sa cavalerie.

Khaled et l’art du commandement

Le commandement est le pouvoir juridique exercé par le chef sur ses subordonnés, il tire sa force de celui qui l’a nommé. Cependant ce rôle pour être bien rempli, dépend de l’aptitude du chef pour exercer ce pouvoir. Cet aptitude appelée le don du commandement qui est une qualité essentielle, mais difficile à analyser. Néanmoins pour la simplifier on peut dire qu’elle vient de Dieu ou de la nature et on n’en peut rien dire sinon la constater, elle existe ou non, chez une personne.

Certainement, le champ de bataille est l’épreuve finale pour l’exercice du commandement, car il met le chef et ses hommes dans des situations parfois très complexe. Pour cela, le chef militaire doit être comme le chef d’orchestre qui organise, coordonne l’ensemble de ses instruments et corrige les erreurs commises.

Bon nombre d’écrivains musulmans, qu’ils soient anciens ou contemporains, ont essayé de définir les qualités nécessaires au chef militaire et en même-temps d’étudier l’art de la guerre chez les Musulmans. Dans leurs études, ils s’appuient sur cinq sources principales qui sont :

Le Quran.
Les Hadiths et la Sunna.
Les paroles et les gestes des quatre premiers califes, et les compagnons du prophète saws.
Les batailles qui se sont déroulées au début de l’Islam et durant les conquêtes de l’Irak, la Syrie et la campagne du nord de l’Afrique.

Les premiers historiens musulmans qui sont considérés comme source principale pour les écrivains qui les ont succédés.

Pour définir les qualités nécessaires au chef militaire, d’abord, nous allons porter une attention particulière sur ce qui a été écrit par les historiens musulmans sur le sujet, car l’art de commandement chez les musulmans comme l’art de la guerre, sont soumis à la loi islamique, qui se réfère aux cinq sources citées plus haut. Ensuite nous allons nous appuyer sur les pensées des auteurs d’autres nations.

Al-Nouwayri a consacré à ce sujet un chapitre entier dans son encyclopédie Néhayat al-Arab. Il a débuté ce chapitre par les qualités et les devoirs du chef militaire, ensuite il a parlé de tout ce qui se rapporte à la guerre. Il cite à ce sujet ; « Si l’imam expédie une armée ou une compagnie, il doit nommer à sa tête un homme honnête et loyal, car le chef d’une armée est considéré comme celui qui dirige la prière, les fidèles qui sont derrière-lui répètent les gestes que ce dernier produit. Et l’ennemi juge l’armée à travers son chef. Si l’ennemi prend connaissance que l’armée qui se dirige vers lui, est commandée par un homme réputé, il sera dans une situation défavorable pour faire face à cette armée ».

Al-Harthami dans son livre Résumé de la politique des guerres, mentionne des qualités générales du chef militaire ensuite il parle des mérites du chef à la guerre : « le meilleur des chefs à la guerre est celui qui possède des facultés intellectuelles supérieures, plus expérimenté, clairvoyant à la guerre, sachant employer la ruse quand il le faut…. Honnête, rigoureux, prudent, courageux et généreux ». À la guerre, le chef doit savoir vingt-cinq fondements ou principes qui sont ; « L’incitation au combat, l’encouragement, la concentration de l’esprit, la mobilisation de l’armée, la marche à l’ennemi, le contact, l’audace, être prêt à dégainer son sabre, la technique du duel, s’abattre sur l’ennemi, le repli…, l’exploitation et la poursuite de l’ennemi en cas de victoire ».

Al-Mawardi a consacré deux chapitres dans son livre Al-Ahkam Al-Sultanyah, pour parler des qualités du combattant musulman et du rôle du chef militaire. Il a divisé les conditions du commandement des armées en deux parties. La première appelée « le commandement spécial » se limite au commandement des armées et à la conduite de la guerre. La deuxième, appelée « le commandement généra l » n’est qu’une sorte de délégation accordée par le calife, pour signer les traités de paix avec l’ennemi et la distribution des gains après les combats. Conformément à ces deux définitions, al-Mawardi a fixé six dispositions pour les compétences et les obligations de chef militaire :

Le commandement de l’armée et pour cela, le chef a sept obligations :

a)Il doit bien traiter les soldats.

b)Il doit inspecter l’état et la santé de leur monture.

c)Il doit prendre en considération les qualités de ses soldats et si ils sont des engagés volontaires ou des mobilisés308.

d)Il doit nommer ses officiers.

e)Il doit donner à chaque clan un emblème pour se distinguer et se rassembler autour.

f)Il doit inspecter son armée en permanence et faire partir les trembleurs, les insouciants et les espions.

g)Il ne doit pas favoriser ses proches ou ceux qui lui partagent les mêmes avis.309

Les qualités du chef selon un expert tel que Napoléon sont : « La première qualité d’un général en chef est d’avoir une tête froide, qui reçoive des impressions justes des objets, qui ne s’échauffe jamais, ne se laisse pas éblouir, enivrer par les bonnes ou mauvaises nouvelles que les sensations successives ou simultanées qu’il reçoit dans le cours d’une journée s’y classent et n’occupent que la place juste qu’il méritent d’occuper, car le bon sens, la raison sont le résultat de la comparaison de plusieurs sensations prises en égale considération. Il est des hommes qui, par leur constitution physique et morale, se font de toute chose un tableau : quelques savoirs, quelque esprit, quelque courage et quelques bonnes qualités qu’ils aient d’ailleurs, la nature ne les a point appelés au commandement des armées, ni à la direction des grandes opérations militaires ».

Montgomery précise qu’il faut « étudier la nature humaine si l’on aspire à commander des hommes, car c’est la matière première dont un chef dispose pour arriver à ses fins ». Il mesure la capacité de commander les hommes par deux éléments. Premièrement, par « La volonté de dominer les hommes et les événements qui l’entourent, la volonté de s’entraîner lui-même et d’entraîner ses hommes jusqu’à la limite de leurs possibilités à une fin donnée et dans le refus de se laisser détourner par quoi que ce soit de son but ». Et deuxièmement « Elle réside dans la force de son caractère, orienté vers le bien ou le mal, à inspirer aux autres une confiance absolue en lui et dans ses capacités à les conduire à la victoire, et à susciter l’enthousiasme de ses hommes pour la tâche à accomplir ». Les qualités nécessaires pour remporter les victoires sont:

a)La connaissance de la technique de la guerre.

b)La faculté de voir clairement les quelques éléments essentiels du succès.

c)Le courage et la vigueur mentale.

d)Un jugement bien équilibré.

De ces mélanges d’échantillons d’auteurs musulmans et autres, on constate que les qualités du chef sont presque similaires et se ressemblent. Mais la question qu’on peut se poser. Est-ce que Khaled avait tous les qualités et les conditions requises pour réussir son commandement ?

La réponse est oui, car il n’a pas seulement reçu un don de Dieu mais aussi le titre de « sabre de Dieu » Sayf Allah. Ce titre qui l’a glorifié tout au long de l’Histoire. Pour appuyer notre jugement à propos de ce titre, prenons un exemple de la vie militaire. Dans les écoles militaires, le sabre de l’école est donné au meilleur élève, c’est à dire à celui qui répond aux différents critères mis par l’école, qu’ils soient physiques, moraux ou intellectuels. Évidemment, il y a d’autres exemples de ce genre qu’on peut citer comme les décorations et les distinctions.

Khaled a réussi son commandement dans toutes les batailles qu’il mena tout au long de sa carrière. À Ohud, il commanda une partie de la cavalerie de Qoraysh et grâce à son courage, son esprit offensif, son coup d’œil et son initiative, il profita de l’occasion de la descente des archers musulmans de la colline pour contourner le Mont Ohud et surprendre les Musulmans et faire retourner la situation en sa faveur.

Après sa conversion à l’Islam, bien que ses qualités militaires soient reconnues par le prophète et les musulmans, il débuta sa carrière comme un simple soldat à Mutah, mais dès que les trois commandants nommés par le prophète moururent, les musulmans le choisirent comme chef pour les sauver de cette situation. Sans aucun doute, dans les situations difficiles où une armée se sent menacée d’extermination, elle choisira l’homme le plus expérimenté pour la mener à la terre ferme.

Khaled avait son style pour inciter ses soldats au djihad. On en trouve des exemples lumineux dans le soin minutieux avec lequel il poussa ses soldats à faire leur maximum au combat. Durant la bataille de Yamama, lorsqu’il remarqua le désordre dans son armée, il dit : « Distinguez-vous pour que nous connaissions la bravoure de chacun et d’où vient la faiblesse de l’armée».

Il avait l’amour du soldat en les considérant comme ses frères estimant leurs qualités de combattants. La forme la plus caractéristique de cet amour est lorsqu’il envoya une lettre à Hormuz décrivant les qualités de ses soldats : « Je viendrai contre vous avec des hommes qui aiment la mort autant que vous aimez la vie. » Ou lors de la traversée du désert de l’Irak pour aller secourir l’armée de Syrie.

« Cet amour du chef pour le soldat fait toujours naître le sentiment réciproque, l’amour du soldat pour son supérieur, premier élément de cette force colossale qu’est la confiance du soldat dans le chef ». Mais Khaled est devenu un mythe pour ses soldats, comme le décrivait l’Abbé de Marigny lors de l’arrivée de Khaled en Syrie « Sa présence changea bientôt toutes la face des affaires. Sa grande réputation ranima le courage des troupes, qui semblèrent n’avoir rien à craindre sous la conduite d’un tel Général ».

Son courage qu’il soit personnel ou devant les responsabilités, est l’un de ses atouts majeurs, et sans égal. Il était toujours à l’avant au combat, où le danger se présentait. Il commanda l’avant-garde à l’approche de l’objectif, avant l’attaque, il était constamment présent pour le duel dans le but de tuer le commandant adverse et encourager ses soldats par ses actes, dans la retraite, il commandait l’arrière-garde et ne se retirait qu’après être certain que son armée était sécurisée (comme lors de la bataille de Mutah).

Khaled était saturé d’un esprit offensif, toutes ses batailles étaient des successions d’actions offensives à l’exception de la bataille de Mutah. Il a compris que « Jamais la victoire ne couronna les efforts passifs de ceux qui adoptèrent la défensive, toujours elle passa au camp de ceux qui agirent offensivement ».

Finalement, il est difficile de faire une estimation des exploits de Khaled et de ce qu’il a laissé comme œuvre dans l’art du commandement ou l’art de la guerre. Il avait un talent infus pour le commandement comme pour le combat. Il hérita de sa famille le Qoba et l’Aïnah, le commandement des cavaliers qui a contribué à son perfectionnement dans l’art de la guerre. Cependant, c’est avant tout grâce à l’Islam qui a unifié les Arabes, qui leur a enfanté une doctrine et leur a fixé des objectifs, que des généraux tel que Khaled se sont révélés.

Khaled ibn El Walid et l’art de la guerre.

Comme nous l’avons précisé plus haut, l’art de la guerre et l’art du commandement chez les Musulmans sont inspirés de ces cinq sources.En outre, la doctrine militaire musulmane est liée à la conception de l’Islam lui-même qui ne fait pas de distinction entre les affaires spirituelles et les affaires du monde.

Sans aucun doute, l’apparition de l’Islam a créé chez les Arabes une révolution dans l’art de la guerre, qui leur a permis, dans une période très courte de battre les empires les plus puissants de l’époque, et de conquérir un immense territoire qui s’étend à l’est jusqu’à la Chine et à l’ouest jusqu’à l’Espagne. Selon Jacques Risler, la source de ces succès n’est pas douteuse : « les succès retentissants des Arabes reposent sur des causes diverses, dont la principale réside dans la trempe morale supérieure qu’ils tenaient de la foi nouvelle, elle leur avait inculqué une audace et un mépris de la mort qui les rendirent invincibles. À ces avantages moraux, il convient d’ajouter une technique guerrière qui respectait la formation et l’unité de la tribu et s’adaptait admirablement à l’immensité de la steppe : l’extrême mobilité de leur cavalerie, et la légèreté de l’armement ».

En outre, l’Islam était le premier à adopter la notion de la Nation Armée que plus tard beaucoup de nations et de stratèges ont imité. On lit dans le Coran des versets qui incitent les musulmans au combat pour la cause de Dieu :

Après avoir étudié l’histoire et les campagnes de Khaled, il nous paraît évident que ces batailles sont des leçons pratiques dans l’art de la guerre. Et à travers ces batailles victorieuses, nous allons essayer de faire un rapprochement entre ces actions d’une part et des concepts de la guerre d’autre part.

Le Principe du Choix et de la Permanence du But :

Dans toutes ses batailles, Khaled se fixa un but et ensuite, il travaillait constamment pour l’atteindre. À Ohud, il avait comme but (tactique) la destruction des forces de la couverture musulmane qui étaient représentées par les archers. Il essaya trois fois de les surprendre sans résultat, malgré cela il n’a pas désespéré et lorsqu’il remarqua la faille chez les Musulmans, il profita de la situation, il contourna le Mont Ohud, réduisit les archers qui étaient sur la colline et surprit les Musulmans.

En outre, après sa conversion à l’Islam, Khaled n’a pas dévié de la doctrine militaire musulmane qui est basée sur le djihad, la guerre sainte. Cependant le but général de la stratégie musulmane fut la propagation de l’Islam. Pourtant pour atteindre ce but et sortir de leur désert, les Musulmans devaient franchir des obstacles qui étaient représentés par les deux empires de l’époque.

En Irak, le premier objectif stratégique de Khaled était Hîra, il l’atteignit avant Iyâd, puis pour sécuriser son objectif il conquit le Sawad et les villes de Anbâr et Ayn-at-Tamr, ensuit, il allait porter secours à Iyâd à Doumat-al-Djandal.

À Yarmouk, son but était d'empêcher les fantassins ennemis de profiter de l’appui de leur cavalerie. Pour cela, il attaqua avec le centre et ses deux ailes dans le but de fixer les fantassins adverses, puis, il ordonna à Qaiss d’attaquer la cavalerie de l’aile gauche ennemi, ensuite, il exécuta un mouvement tournant sur l’aile gauche, finalement il réussi de tourner l’aile gauche, de neutraliser et de mettre hors de combat la cavalerie adverse.

Le Principe de la Surprise

La surprise est « à la base de toutes les actions sans exception, mais son degré dépend de la nature de l’entreprise et de la situation qui l’entour…. La discrétion et la vitesse sont les éléments efficaces pour réaliser la surprise ». Celui qui attaque « choisit le point où il frappera les coups décisifs ».La surprise « peut revêtir diverses formes» Stratégique ou tactique.

Khaled utilisa ce principe dans la plupart de ses combats pour compenser son infériorité numérique par rapport à ses ennemis. La campagne de l’Irak dans son ensemble est une surprise stratégique. Mais l’exemple le plus significatif de l’emploi de la surprise stratégique, est le départ de Khaled vers la Syrie et sa traversée du désert de (Carâcair à Souwa) dans le but de faire la jonction avec l’armée musulmane de Syrie et de prendre à revers l’armée byzantine. En effet, la surprise stratégique selon Hilaire Belloc prend quatre formes :

- « Quand une mesure évidente — évidemment possible, et de celles qui se présentent à l’esprit d’un commandant en chef — est prise à un moment, à un endroit, d’une manière inattendue.

-Quand une opération stratégique, bien que ses résultats possibles à atteindre soient faciles à envisager, est considérée par l’ennemi comme irréalisable et par suite laissée en dehors de ses prévisions.

-Quand se présente cette chose très rare, une idée stratégique réellement originale, l’originalité en étant suscité par un concours particulier de circonstances. C’est l’exemple par excellence du génie stratégique… .

-Quand la surprise stratégique se produit contre un adversaire qui ne voit même pas l’évidence, ou qui n’a pas pris les précautions les plus élémentaires, et quand celui au bénéfice de qui elle tourne, ne l’ayant pas recherchée spécialement, en profitant, rien qu’en s’accrochant au terrain ».

On trouve chez Khaled des exemples éclatants de l’emploi de la surprise tactique. Lors de la bataille de Waladja, il surprit les Perses par l’emploi de la tactique d’encerclement par embuscades. Dans la bataille d’Al-Maçikh, Al-Thâni et Al-Zomil, il utilisa la surprise tactique composite c’est-à-dire le choix du lieu et du temps de son action, en attaquant de nuit et par trois directions différentes, ne laissant aucune possibilité à l’ennemi de s’échapper. Finalement on peut dire que Khaled possédait des qualités lui permettant d’utiliser la tactique adaptée à la situation du moment pour surprendre l’ennemi dans chaque bataille.

Le Principe de l’Esprit Offensif

L’esprit offensif réside généralement dans la conviction profonde du but pour lequel on se bat, car sans conviction on ne peut pas développer cette faculté. Le Capitaine Folliet parle de quelques notions de l’esprit offensif en disant : « pour qui est animé de l’esprit d’offensive l’acte volontaire est simple : la conception est vive puisque ne surgissent dans l’esprit que les seules idées portant vers l’agression, la délibération est rapide puisqu’elle n’a à discuter que sur la valeur d’images semblables, la décision est prompte puisque le choix sera entraîné par la prépondérance de l’une de ces images…. Pour qui est animé de l’esprit d’offensive, la hantise de l ‘ennemi disparaît puisque l’ennemi au lieu de l’effrayer l’attire… »326. Il ajoute aussi ; « L’offensive assure la convergence des efforts puisqu’elle leur donne un but commun…. L’offensive exalte le moral de qui l’adopte, elle déprime celui qui la subit, tant il semble que dans deux armées en présence il y ait une quantité de donnée d’esprit offensive et que l’une perd ce que l’autre gagne ».

L’esprit offensif chez Khaled est inné, et ce n’est pas par hasard qu’il soit appelé sayf Allah, ses batailles étaient toutes animées d’esprit offensif. Lors des batailles son génie avait constamment joué un rôle déterminant dans la prise de décision qui menait à la défaite de ses ennemis, bien qu’il soit toujours en infériorité numérique. Il ne songea jamais à prendre des positions défensives, il était l’incarnation de l’offensif sur la terre.

La bataille d’Ohud avait révélé son attirance pour l’offensive, mais les batailles de la Ridda, la conquête de l’Irak et de la Syrie l’ ont conforté dans sa position comme maître de l’esprit offensif. Sa seule présence dans une armée lui suffit pour communiquer son énergie offensive à ses subordonnés, de plus gradé au simple soldat.

Les grands capitaines de l’histoire militaire étaient tous imbus d’esprit offensif," Jamais la victoire ne couronna les efforts passifs de ceux qui adoptèrent la défensive, toujours elle passa au camp de ceux qui agirent offensivement".

Le Principe de Concentration des Efforts.

Bien que les forces musulmanes soient constamment inférieures en nombre par rapport à leurs ennemis, on remarque que Khaled a toujours cherché avant chaque bataille de concentrer tous les moyens disponibles à sa portée avant d’engager le combat. Cependant, il n’était pas soucieux du nombre de combattants qu’il pouvait réunir, mais de leurs qualités.

À Yamama, il a rallié les troupes de Shorahbil et attendu les renforts envoyé de Médine par le calife Abou-Bakr et dès que ses troupes eurent été concentrées, il engagea le combat contre Mossaylama. En Irak aussi, il a rassemblé ses forces avant de pénétrer dans ce pays. Également en Syrie avant la bataille d’Adjnadyn, lorsque Khaled a appris qu’Héraclius avait deux armées pour couper la route des armées musulmanes et les prendre l’une après l’autre. Et également avant celle de Yarmouk, lors de la retraite musulmane des villes conquises et leur rassemblement dans la plaine de Yarmouk.

Le Principe de Mobilité

La mobilité est la capacité permettant d’acheminer, de déployer et de rapatrier, en sécurité, les forces opérationnelles de toute nature nécessaires à la conduite des opérations.

À l’époque de Khaled, la mobilité d’une armée « régulière » dépendait de la capacité de l’infanterie, de la cavalerie à se déplacer et de l’abondance de la logistique. Cependant, l’infanterie et la cavalerie des deux empires étaient obligées d’adapter l’amplitude de leurs mouvements à la vitesse de la logistique. Néanmoins les armées musulmanes étaient composées dans la plus grande partie de bédouins qui, en raison de leur vie dans le désert, étaient « endurants comme leurs chameaux, ardents comme leurs chevaux. Le bédouin peut vivre avec des dattes ou du lait, passer une partie de son existence en guerre, en coup de main et en razzia, seules occupations vraiment dignes de lui ; mais son instinct d’homme de proie, pillard et batailleur, éperdument amoureux de la femme, au même titre que son cheval, est compensé dans une certaine mesure par la générosité et la loyauté de son caractère, par son haut sentiment de l’hospitalité et de l’honneur ».

De ce fait, l’armée de Khaled était endurante par nature. Chaque soldat porta sa nourriture, ses équipements, sur le dos de sa monture, ce qui permettait à l’armée d’être indépendante et libre de ses mouvements. Pour cette raison, les Arabes se distinguaient par la mobilité et la rapidité de manœuvre.

Durant les batailles de la Ridda, Khaled emmena son armée de bataille en bataille, essayant de prendre ses ennemis un par un, parcourant rapidement les grandes distances, qui séparaient les lieux de batailles. Il débuta sa campagne contre Tolayha, puis Omm-Zamil, ensuite Malik Ibn Nouwayrah et enfin Mossaylama.

La campagne de l’Irak aussi, fut un exemple de mobilité, car Khaled resta en Irak un peu plus d’un an et il avait mené treize batailles. Cela sans doute montre la rapidité avec laquelle il exécuta ses mouvements et gagna ses batailles.

Son départ pour la Syrie, en traversant le désert, puis en se dirigeant vers Adjnadin, sont également des exemples qui montrent sa grande mobilité.



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